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Passages pour piétons.

  • Session : 2007-2008
  • Année : 2008
  • N° : 199 (2007-2008) 1

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  • Question écrite du 21/02/2008
    • de STOFFELS Edmund
    • à DAERDEN Michel, Ministre du Budget, des Finances et de l'Equipement

    Lorsqu’un piéton s’engage sur un passage pour piétons, il se croit en sécurité. Malheureusement, ce sentiment peut s’avérer mortel. Tel est en tout cas le résultat de bon nombre d’accidents où une voiture accroche le piéton – soit parce que l’automobiliste a conduit d’une façon dangereuse, soit parce que le passage n’est pas assez visible pour l’automobiliste.

    En ce qui concerne le mode de conduite, cela ne relève pas de la responsabilité régionale mais du fédéral. En ce qui concerne la sécurisation des passages pour piétons, c’est notre responsabilité.

    Devant ce contexte, je salue l’initiative de Monsieur le Ministre qui a contribué à sécuriser les abords des écoles situées le long d’une route régionale. Quelque 700 endroits ont pu être améliorés sur le plan de la sécurité routière.

    Restent les autres.

    Il sera difficile d’illuminer tous ces passages par des feux tricolores. Mais le progrès technique permet quand même de les rendre plus visible – notamment en période de nuit, de brouillard, de pluie, etc.

    D’autre part, il faudra s’assurer que l’affichage annonçant des passages pour piétons ne se perde pas dans une véritable forêt d’affiches empêchant une lisibilité facile de la route.

    Je serais heureux si Monsieur le Ministre développait un vaste programme de sécurisation des passages pour piétons (comme il l’a fait aux abords des écoles), en commençant aux endroits les plus accidentogènes. C’est avec peu de moyens qu’on parviendra à sauver des vies.
  • Réponse du 11/08/2008
    • de DAERDEN Michel

    En réponse à sa question, je communique à l’honorable Membre différents éléments relatifs à la sécurité aux abords des passages pour piétons.

    Il convient tout d’abord de signaler que l’on dénombre pas moins de 5000 passages pour piétons sur le réseau des routes régionales.

    Un passage pour piétons constitue une zone de conflit entre un flux de véhicules et un ou des usagers faibles qui franchissent ce flux, il convient dès lors d’être particulièrement attentif dans ces zones.

    Le code de la route reprend différents articles qui régissent la circulation aux abords des passages pour piétons :

    - 40.4.2. Aux endroits où la circulation n’est pas réglée par un agent qualifié ou par des signaux lumineux de circulation, le conducteur ne peut s’approcher d’un passage pour piétons qu’à allure modérée. Il doit céder le passage aux piétons qui y sont engagés ou sont sur le point de s’y engager.

    - 40.5. Le conducteur ne peut s’engager sur un passage pour piétons si l’encombrement de la circulation est tel qu’il serait vraisemblablement immobilisé sur ce passage.

    - 42.4.1. Les piétons doivent traverser la chaussée perpendiculairement à son axe; ils ne peuvent s’y attarder, ni s’y arrêter sans nécessité.
    Quand il existe un passage pour piétons à une distance de moins de 30 mètres environ, les piétons sont tenus de l’emprunter.

    Le code du gestionnaire impose quant à lui qu’un signal A21 avertissant l’automobiliste de la présence d’un passage pour piétons doit être placé à 150 mètres de celui-ci lorsque la vitesse maximale autorisée est supérieure à 70 km/h.

    A hauteur du passage, un signal F49 doit être installé ; sauf aux carrefours ou lorsque le passage est protégé par des feux.

    Cela étant dit, et malgré cette signalisation spécifique, il est incontestable que le marquage d’un passage piétons n’offre en soi pas de sécurité physique. En conséquence, le passage piétons ne doit être établi que si le dispositif contribue effectivement à augmenter la sécurité.

    Des alternatives existent comme des traversées suggérées, des îlots centraux pour traverser en deux temps, des aménagements d’amélioration de la visibilité et de diminution de vitesses pratiquées, l’éclairage des passages,…

    D’un point de vue statistique, on peut remarquer que 44 % des piétons sont renversés sur ou à proximité d’un passage piétons et qu’en Wallonie, près de 60 piétons décèdent par an, tous réseaux routiers confondu, c’est-à-dire 12 % des victimes mortelles.

    Partant de ces constats, un inventaire de l’ensemble des passages piétons sur les routes régionales a été réalisé avec constitution d’une fiche par passage reprenant différents critères techniques tels que les distances de visibilité, les vitesses pratiquées, le volume de trafic et la signalisation présente.

    Il s’agit d’une initiative prise par mon administration en vue de s’assurer que chaque passage pour piétons présente de bonnes conditions pour traverser en sécurité.

    Ainsi, plus de 5000 passages pour piétons et les paramètres relatifs à ces passages ont été répertoriés le long des routes régionales wallonnes.

    Ensuite, sur base d’un canevas décisionnel étayé, une évaluation a été effectuée en fonction des différents paramètres (distances de visibilité, de vitesses pratiquées, trafic piéton et motorisé, situation, état des accotements).

    Sur cette base, environ 20% des passages doivent faire l’objet d’une évaluation en profondeur en vue soit d’une suppression, soit d’un déplacement car ils ne présentent pas les conditions nécessaires pour une bonne sécurité des traversées (problème de distance de visibilité, vitesse trop élevée ) ou parce qu’ils ne sont pas crédibles (fréquentation trop faible ou inexistante ou un volume de trafic motorisé très faible).

    20% des passages piétons nécessitent des aménagements tels que des interdictions de stationnement à proximité des avancées de trottoirs, des îlots de refuges centraux, un éventuel déplacement, etc…

    Les travaux s’y afférent sont estimés à environ 5 millions d’euros hors coûts d’étude et éventuel éclairage spécifique.

    Vingt autres pour cent des passages piétons nécessitent de menus travaux que l’on peut qualifier d’entretien tels que rénovation du marquage, régulation de la signalisation, interdiction de stationnement mieux marquée, etc…

    Le montant des travaux est estimé à environ un million d’euros.

    Bien entendu, dans chaque cas, une concertation avec les autorités locales doit être envisagée.

    Chaque année, je dédicace une partie de mon budget à des travaux d’aménagements pour sécuriser les passages piétons. En 2008, j’ai prévu au budget un montant de 2,6 millions d’euros, ce qui permet d’avancer encore sur le chemin de la sécurisation de nos infrastructures routières.