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Difficultés de recruter du personnel qualifié dans le secteur textile.

  • Session : 2007-2008
  • Année : 2008
  • N° : 29 (2007-2008) 1

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  • Question écrite du 27/02/2008
    • de BERTOUILLE Chantal
    • à TARABELLA Marc, Ministre de la Formation

    Le secteur textile wallon a su se réorienter et se positionner dans des secteurs niches porteurs d'avenir. Le savoir-faire de nos entreprises en la matière est reconnu internationalement et est en grande partie dû à la qualité d'une main-d'œuvre extrêmement compétente.

    Malheureusement, cette main-d'œuvre se fait de plus en plus rare et, à l'instar de ce qui se fait dans d'autres secteurs, les entreprises textiles wallonnes font régulièrement appel à des travailleurs venus du Nord de la France où des formations existent.

    Dans un premier temps, Monsieur le Ministre peut-il faire le bilan des formations textiles qui existent en Région wallonne ? Des contacts concernant l'organisation de ces formations ont-ils été pris avec les représentants du secteur textile wallon ? Quelles sont les initiatives que Monsieur le Ministre entend prendre afin que la Wallonie puisse disposer d'une main-d'œuvre qualifiée dans le cadre de son secteur textile ?
  • Réponse du 20/03/2008
    • de TARABELLA Marc

    Je remercie l'honorable Membre pour sa question. Avant d'y répondre, je souhaite apporter une précision pour éviter toute interprétation erronée de ma réponse.

    La pénurie de main d'œuvre qualifiée est particulièrement aiguë dans les entreprises textiles situées sur l'axe Courtrai-Waregem.

    Ces entreprises rencontrent de réelles difficultés pour pourvoir aux emplois vacants et ce, principalement, pour deux raisons:

    - d'une part, le très faible taux d'inoccupation de la population active qui est proche des 5%, soit une situation de quasi plein emploi;
    - d'autre part, l'image altérée du secteur textile qui a connu des restructurations successives.

    Aussi, la problématique de la pénurie touche principalement la Région flamande.

    Car, sans nier que certaines des entreprises textiles wallonnes rencontrent, à petite échelle, des difficultés temporaires pour recruter dans certains métiers tels que les ouvriers de maintenance et les mécaniciens textiles ou les tisserands, il convient de constater que le secteur doit surtout veiller à assurer le remplacement du personnel qui part en retraite et doit également faire face aux départs habituellement enregistrés par les secteurs (taux de rotation du personnel normal).

    Plus ponctuellement, par exemple lors de la création de nouveaux départements ou lors d'implantation de nouvelles unités de production, le secteur doit évidemment faire face à une demande accrue en personnel qualifié.

    Il me semble donc excessif d'évoquer une pénurie de main d'œuvre qualifiée qui toucherait les entreprises situées en Région wallonne.

    En effet, toujours selon les informations communiquées par le secteur, le nombre de postes vacants à pourvoir se limiterait à une vingtaine.

    Quant à la présence de travailleurs français dans l'industrie textile, il s'agit d'un phénomène principalement vécu en Flandre (où les entreprises sont confrontées à une réelle pénurie de main-d'œuvre qualifiée pour les raisons exposées précédemment) qui s'explique par l'attrait fiscal, et donc financier, que représente, pour un travailleur français, le fait d'exercer en Belgique.

    L'explication de cette présence n'est nullement à mettre en relation avec les formations qui existent en France ou qui n'existeraient pas en Région wallonne.

    En effet, il existe un opérateur de formation pour le secteur qui est le CEFRET, implanté à Mouscron.

    Le CEFRET est une asbl, composée pour moitié de représentants de la Fédération belge du textile et pour moitié de représentants syndicaux « secteur textile », dont le territoire de formation s'étend de Comines à Eupen mais aussi aux entreprises « francophones» de Bruxelles.

    Le CEFRET est agréé par le Fonds sectoriel de formation du textile et bénéficie d'une partie de la cotisation de 0,2%, calculée sur la masse salariale des travailleurs, consacrée à la formation des groupes à risque.

    Le CEFRET adresse principalement son offre de formation à quatre publics cibles:

    - les travailleurs salariés des entreprises textiles;
    - les demandeurs d'emploi s'orientant vers le secteur;
    - les jeunes apprentis industriels de 16 à 21 ans;
    - et les travailleurs victimes d'un licenciement collectif suite à une restructuration et/ou une fermeture d'entreprises textiles et accompagnés par une cellule de reconversion en étroite collaboration avec Forem Conseil.

    Pour les demandeurs d'emploi qui souhaitent s'orienter vers le secteur textile, Forem Formation a délégué, depuis 1991, les formations « textile» au CEFRET et finance celles-ci.

    Les principales formations organisées par le CEFRET sont « conducteurs de métiers à tisser », «techno-créateurs», «magasinier-contrôleur-cariste-textile (MCCT) », « Initiation infographie textile » et « Technologie information communication (TIC) ».

    Le nombre de stagiaires sortis des différentes formations s'établit comme suit pour les 3 dernières années (2005, 2006, 2007) :


    - « conducteurs de métiers à tisser» : 10, 13 et 5 soit un total de 28;
    - « techno-créateurs » : 8,11 et 8 soit un total de 27;
    - « MCCT » : 34, 45 et 42 soit un total de 121;
    - « initiation infographie textile » : 6 stagiaires en 2007;
    - « TIC» : 13 stagiaires en 2007.

    Ces deux dernières formations ont été mises en place en 2007 pour répondre à une nouvelle demande du secteur.

    Le taux d'insertion des demandeurs d'emploi au terme de la formation du CEFRET est comparable à celui enregistré pour les autres formations et tourne autour des 70 %.

    67 PFI (Plan formation insertion) ont été signés dans le secteur textile en 2007.

    Depuis 2008, le CEFRET, pour permettre aux demandeurs d'emploi d'aller travailler en Flandre, insère dans ses formations des cours d'initiation au néerlandais (niveau conversation).

    Il convient de souligner que le CEFRET est également agréé « Chèque formation» et qu'il participe au « Fonds de l'expérience professionnelle » pour les travailleurs de plus de 45 ans.

    Enfin, il m'est agréable d'informer l'honorable Membre que le CEFRET collabore depuis de nombreuses années avec un centre français de formation (CIA GAFIT de Tourcoing) et qu'il négocie actuellement une collaboration avec le centre de formation du VDAB de Welvelgem.

    En effet, celui-ci bien qu'équipé d'un important matériel performant est sous-utilisé vu le quasi plein emploi que connaît cette région.

    C'est également dans l'optique de positionner les demandeurs d'emploi formés par le CEFRET pour occuper les postes vacants en Flandre que des cours d'initiation au néerlandais ont été mis en place.

    En conclusion, la structure paritaire du CEFRET et l'implication du secteur dans la gestion de cette asbl permettent que les formations soient organisées en concertation permanente avec le secteur pour répondre à ses besoins.

    L'absence de main d'œuvre qualifiée n'étant pas établie pour les entreprises situées en Région wallonne, les formations mises en place par l'opérateur de formation géré paritairement permettent de satisfaire aux besoins globaux du secteur et/ou de répondre rapidement et avec souplesses aux demandes exprimées par celui-ci.

    Des renseignements pris auprès du secteur, il appert que la structure paritaire répond parfaitement aux attentes de celui-ci en matière de formation.

    Aussi, il ne m'apparaît pas opportun, pour l'instant, de prendre de nouvelles mesures.

    Par contre, je me réjouis que l'opérateur de formation développe les outils nécessaires à la mobilité des demandeurs d'emploi de Wallonie pour qu'ils puissent s'insérer sur le marché de l'emploi en Flandre et décrocher les emplois vacants dans le secteur « textile ».