/

Merlons anti-bruit.

  • Session : 2007-2008
  • Année : 2008
  • N° : 210 (2007-2008) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 04/03/2008
    • de STOFFELS Edmund
    • à DAERDEN Michel, Ministre du Budget, des Finances et de l'Equipement

    Le budget de la Région wallonne prévoit la création de murs anti-bruit. Cinq millions d'euros sont inscrits. Selon les propos de Monsieur le Ministre, il faut 250 euros le m². A supposer qu’en moyenne, un mur doit être 2 mètres de haut, le budget suffit pour ériger 10 km de murs anti-bruit.

    L’alternative existe – pour autant qu’on ait un emplacement suffisant large au sol. Je parle du merlon végétalisé qui permet en plus d’évacuer des terres non contaminées (ainsi que des boues de dragage) et de réduire les coûts des chantiers routiers et autres (en diminuant l’importance du transport des déblais).

    Heureusement, les merlons poussent un peu de partout où les riverains des routes sont confrontés aux problèmes sonores. Et les riverains (à l’exception de quelques-uns) attestent d’une amélioration de leur qualité de vie depuis que les merlons existent.

    Si les merlons sont une technique efficace, un problème se pose néanmoins aux accès des autoroutes et aux ponts : à ces endroits, il faudra « interrompre » le merlon et combiner cette technique avec d’autres techniques afin de créer un écran anti-bruit ininterrompu.

    En plus, le merlon est plus agréable à entretenir que le mur anti-bruit. Il en est de même quant à ses caractéristiques esthétiques. Et last but not least, sur le plan de la sécurité routière, le merlon présente moins de problèmes que le mur qui risque de relancer la voiture vers le milieu de la route tandis que le merlon peut agir comme un ralentisseur naturel.

    Je suppose que le MET est envahi de demandes de mesures anti-bruit. Monsieur le Ministre peut-il, à l’heure actuelle, estimer les besoins en matière de murs et de merlons antibruit ? Que cela représentera-t-il comme charge budgétaire ?
  • Réponse du 18/04/2008
    • de DAERDEN Michel

    En réponse à sa question, j’informe l’honorable Membre que le MET reçoit assez régulièrement des plaintes de riverains au sujet des nuisances sonores qu’ils subissent.

    Heureusement, le MET s’est, depuis 1995, dotée d’un outil d’hiérarchisation des sites wallons sensibles au point de vue de leur exposition au bruit routier (immission sonore).

    Le classement des sites s’effectue sur base d’un indicateur : l’« UCE », l’Unité comparative d’exposition, UCE en abrégé. Cet indicateur permet d’objectiver les plaintes des riverains et de déterminer les sites prioritaires en matière de besoin de protection acoustique. La liste UCE compte aujourd'hui 378 sites.

    Sur base de la hiérarchisation des sites, des dispositions sont prises chaque année pour gérer les problèmes de bruit et leurs effets.

    Les méthodes de traitement des sites sont les suivantes, par ordre croissant de coût :

    - réduction des vitesses (si pertinent vu configuration des lieux) ;
    - érection de merlons (buttes de terre plantée);
    - pose d’un revêtement routier plus performant au point de vue acoustique ;
    - écrans isolants ;
    - écrans isolants et absorbants.

    Les sites sont traités suivant leur classement dans la liste, au fur et à mesure de la mise à disposition des crédits, selon une programmation annuelle.

    Il existe également actuellement 65 sites répertoriés, dont l’indice UCE est inférieur à 55, pour lesquels aucun traitement particulier n’est préconisé. De plus, certains sites ne sont pas protégeables ni par écran ni par merlon de fait de leur situation en contre-haut de la voirie.

    La protection des 378 sites répertoriés dont la plupart semble pouvoir être protégé par des écrans acoustiques, par des merlons ou par l'amélioration du revêtement de la chaussée, est estimée à plus de 120 millions d'euros.

    De plus, il faut savoir, qu’en vue de la réalisation de la cartographie du bruit des grands axes routiers de Wallonie telle que prévue dans la directive européenne 2002/49/CE du parlement européen et du conseil du 25 juin 2002 et dans l’arrêté du gouvernement wallon du 13 mai 2004, relatifs à l’évaluation et à la gestion du bruit dans l’environnement, un marché d’étude a été élaboré. Ce marché, qui concerne les axes routiers et autoroutiers dont le trafic est supérieur à 6 millions de véhicules par an, permet de compléter les données déjà disponibles et de réaliser la cartographie au sens de la directive européenne. Les tronçons retenus concernent 1060 km de voiries, autoroutes et routes régionales

    L’étude est en cours et les résultats finaux sont attendus pour cet été. Cette cartographie ne manquera pas de mettre au jour de nouveaux sites.

    Outre la réalisation de la cartographie acoustique, la directive européenne impose aux Etats membres de :

    - garantir l’information du public ;
    - adopter un plan d’action fondé sur les résultats de la cartographie acoustique afin de prévenir et de réduire, si cela est nécessaire, le bruit dans l’environnement.

    Un plan d’action devra donc être établi et mis en œuvre en vue de poursuivre les efforts déjà déployés à ce jour pour traiter les sites les plus exposés.