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Quantité et qualité des réserves d'eau en Région wallonne.

  • Session : 2007-2008
  • Année : 2008
  • N° : 241 (2007-2008) 1

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  • Question écrite du 07/03/2008
    • de KAPOMPOLE Joelle
    • à LUTGEN Benoit, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme

    A force de la voir couler partout en Région wallonne, on a parfois tendance à oublier l’importance vitale de l’eau.

    L’eau n’est pas une ressource naturelle comme les autres. De part son indispensabilité à la vie, elle est de venue un droit car elle est, ni plus ni moins, que le droit à la vie.

    D’ailleurs, la Déclaration de politique régionale stipule que :

    « L’enjeu de la politique de l’eau est la gestion durable de cette richesse naturelle par une utilisation rationnelle de la ressource, une protection adéquate des captages, une lutte contre toute forme de pollution et un assainissement optimal des eaux usées.

    Le service public de l’eau doit être organisé pour assurer une qualité élevée, une disponibilité durable et équitable, un prix maîtrisé. Le caractère universel de l’accès à l’eau doit être maintenu ».

    En relisant le compte rendu des travaux de la dernière commission environnement, on se rend compte que la protection des zones de captage est un enjeu majeur.

    Je voudrais interroger Monsieur le Ministre sur l’état des réserves d’eau souterraines.

    Peut-il nous dire qu’elle est aujourd’hui la capacité de réserve d’eau souterraine de la Région wallonne. D’après les informations dont je dispose, il semble que certaines nappes soient surexploitées, ce serait notamment le cas dans le Hainaut occidental. Qu’en est-il ?

    Plus globalement, Monsieur le Ministre peut-il nous dire qu’elle est la quantité d’eau qui est captée annuellement en Région wallonne et quelle est la capacité de renouvellement des nappes phréatiques ?

    Enfin, au niveau de la qualité des eaux, Monsieur le Ministre peut-il nous dire, d’une manière générale, si l’eau située dans ces nappes phréatiques est de bonne qualité ?
  • Réponse du 27/03/2008
    • de LUTGEN Benoît

    La capacité de réserve renouvelable d'eau souterraine de la Région wallonne est évaluée à 550 millions de m³/an, dont environ les deux tiers sont effectivement prélevés.

    Le reste est théoriquement disponible pour la création de nouveaux captages et l'augmentation de la production des captages existants. Mais, les contraintes techniques et économiques liées à la mobilisation maximale de la ressource sont telles qu'il est souvent plus facile de recourir à l'eau de surface potabilisable.

    Ainsi, en 2004, on a prélevé, d'une part, 391 millions de m³ d'eau souterraine, dont 315 millions de m³ d'eau souterraine potabilisable, et, d'autre part, 75 millions de m³ d'eau de surface potabilisable.

    La concentration excessive de captages et leur utilisation intensive pour faire face aux besoins impératifs de consommation d'eau potable et d'exhaure de carrières conduit parfois à la surexploitation locale de certaines nappes aquifères.

    Ainsi, la nappe aquifère transfrontalière des calcaires carbonifères dite de Pecq-Roubaix, comprenant les régions de Roubaix en France, de Espierre-Helchin en Flandre et du Tournaisis dans le Hainaut occidental, a subi une longue période de surexploitation qui a duré environ 60 ans.

    Grâce aux efforts financiers et techniques des partenaires wallons, flamands et français, ces prélèvements excessifs ont été réduits drastiquement. Les capteurs d'eau, privés d'une partie de leurs autorisations de prélèvement d'eau, sont alimentés par de l'eau de substitution produite en France et en Flandre à partir de l'eau de surface potabilisée et produite en Wallonie, à partir de l'eau d'exhaure de carrières. Celle-ci est potabilisée après mélange avec de l'eau souterraine captée dans d'autres nappes (infrastructure "Transhennuyère").

    La nappe aquifère transfrontalière a été stabilisée depuis plusieurs années et la tendance à la baisse de son niveau a été inversée de sorte qu'on ne peut plus parler de surexploitation.

    Toutefois, une grande vigilance s'impose dans la gestion de cette ressource fragile pour éviter un retour à la surexploitation.

    En ce qui concerne la qualité de l'eau souterraine, même si la Région wallonne dispose de ressources de qualité, la vigilance reste de mise et des efforts devront être réalisés pour préserver, voire améliorer la qualité de nombreuses nappes aquifères.

    Des mesures visant la préservation seront inscrites dans les plans de gestion par district hydrographique, actuellement en cours de réalisation, afin d'améliorer encore la préservation de nos ressources en eau. Ces plans de gestion sont en cours d’élaboration et seront définis pour 2009. Il s’agit du volet préventif.

    Cela dit, en cas de problème, les producteurs d'eau sont, en général, équipés d'installations de traitement permettant de potabiliser l'eau produite à partir des eaux souterraines potabilisables, afin que l'eau distribuée aux consommateurs demeure constamment de bonne qualité.

    L'honorable Membre pourra prendre connaissance des détails de l'état des nappes d'eau souterraine de la Wallonie, en consultant le portail informatique de l'administration à l'adresse : http://environnement.wallonie.be/de/eso/atlas/index.htm .