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Viande en hausse de prix.

  • Session : 2007-2008
  • Année : 2008
  • N° : 247 (2007-2008) 1

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  • Question écrite du 13/03/2008
    • de STOFFELS Edmund
    • à LUTGEN Benoit, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme

    Le consommateur paye plus cher son morceau de viande. Le producteur paye plus cher pour nourrir l’animal, mais ne gagne pas plus sur celui-ci. Comment expliquer ?

    En effet, selon le CRIOC, le kg de cul de poulain coûtait, fin 2007, entre 1.40 à 2.50 euros chez l’agriculteur tandis que le consommateur payait au même moment entre 8.40 euros (carbonnades) et 16 euros (contre-filet). Pour une carcasse (100 kg) de porc, fin 2007, l’agriculteur recevait 124.52 euros tandis que chez le boucher, le consommateur payait entre 8 euros (pour un kg de boudin) et 15 euros (pour un kg de jambon).

    Comment expliquer ? Les intermédiaires entre le producteur et le consommateur sont multiples. Parfois, ils peuvent être à sept. Et chacun d’eux évoque la hausse des coûts pour augmenter un peu ses prix. Et de fil en aiguille, le prix demandé au consommateur final est de plus en plus salé.

    La FWA dénonce la responsabilité majeure des intermédiaires et notamment des grandes surfaces dans cette « évolution irrationnelle des prix à la consommation ».

    Pour diminuer les coûts de production, certains auraient évoqué la possibilité d'à nouveau autoriser le nourrissage des animaux par de la farine de poisson ou animales. Perspective qui n’est pas sans risque au vu des événements qui se sont passés il y a quelques années d’ici.

    Monsieur le Ministre a-t-il connaissance de la comparaison établie par le CRIOC ? Quelles en sont les conclusions qu'il en tire ? Comment garantir aux producteurs une marge sans que le consommateur final ne doive faire face à des augmentations successives de prix ?

    Que penser des idées selon lesquelles on autoriserait à nouveau le nourrissage des animaux par de la farine animale ?
  • Réponse du 03/04/2008
    • de LUTGEN Benoît
    Les mécanismes de formation des prix à la consommation sont complexes et sont influencés par bon nombre de facteurs ne suivant pas toujours une logique économique.

    Il y a effectivement peu de corrélation entre l'évolution des coûts de production en exploitation et l'évolution du prix de vente au consommateur. Cela a été dénoncé ces derniers temps : il apparaît que certains maillons de la filière «production ¬commercialisation» amplifient indûment les hausses de prix liées à l'augmentation des matières premières.

    Cependant, nous ne pouvons pas ignorer l'évolution des habitudes alimentaires des consommateurs qui influence leur demande. Un plus grand attrait pour les viandes blanches plutôt que les viandes rouges conduit à une baisse de la demande de celles-¬ci et donc à une baisse de leur prix alors même que leur prix à la production augmente. De même la consommation croissante de plats préparés modifie la répartition de la demande pour les différents quartiers des carcasses et ainsi leur valeur respective.

    Je n'ai pas connaissance de l'étude du CRIOC que vous évoquez et le CRIOC m'a indiqué qu'il ne disposait pas d'une étude sur la structure du prix des viandes au consommateur. Leur étude de février 2008 porte sur «les consommateurs et la viande bovine», mais n'aborde par la formation des prix.

    Je plaide pour une transparence maximale sur la composition des prix. Tous les maillons doivent être prêts à offrir cette transparence, que la conjoncture soit mauvaise ou qu'elle soit bonne.

    La grande faiblesse du secteur primaire réside dans son atomisation en une multitude de petits acteurs face à un nombre réduit d'acheteurs qui imposent leurs conditions.

    Je plaide auprès de la Commission européenne pour qu'une plus grande et meilleure structuration de la production primaire soit autorisée afin que les éleveurs soient en mesure de mieux s'organiser et se défendre pour fixer les conditions et les prix de leurs contrats avec leurs clients.