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Possibilité de recouvrir les poteaux appartenant au MET en zone urbaine avec de la peinture à grumeaux afin d'y empêcher la pose d'affiches pirates.

  • Session : 2007-2008
  • Année : 2008
  • N° : 241 (2007-2008) 1

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  • Question écrite du 16/04/2008
    • de COLLIGNON Christophe
    • à DAERDEN Michel, Ministre du Budget, des Finances et de l'Equipement

    C'est avec un intérêt certain que j'ai pris connaissance d'un article diffusé via le groupe de presse écrite « Sud-Presse » et titré « Un poteau ... anti-affiches ». L'en-tête de l'article peut s'appliquer également à la question que je pose à Monsieur le Ministre: « insolite ». Insolite, peut-être bien, mais point dénué d'intérêt, certainement.

    Ce billet relatait succinctement une expérience pilote menée actuellement au sein de la Région bruxelloise. Son principe est simple ; apposer une peinture à grumeaux sur les poteaux ainsi qu'à certains endroits des mobiliers urbains. Le but d'une telle initiative est clairement défini : empêcher tout collage d'autocollants, d'affiches, d'affichettes sur ces éléments de l'environnement routier.

    L'avantage de cette mesure est au minimum double. D'une part, on met ainsi fin à des pratiques inciviques tout en supprimant, de facto, une pollution visuelle. D'autre part, une économie certaine est effectuée grâce aux gains obtenus sur le coût de l'entretien de ces poteaux et mobiliers urbains.

    Cette initiative de la ville de Bruxelles me semble digne d'intérêt pour la Région wallonne et pour les villes qui la composent. Monsieur le Ministre suit-il celle-ci au sein de son ministère ? A-t-il connaissance de projets de ce type concernant des villes de la Région wallonne? Peut-il déjà nous renseigner sur l'efficacité du procédé?

    Il serait évidemment difficile, voire peu pertinent, d'appliquer une telle peinture sur l'ensemble du parc des poteaux appartenant à la Région mais Monsieur le Ministre compte-t-il prendre une initiative afin de développer cette pratique bruxelloise au sein des zones urbaines wallonnes. Dans l'affirmative, cette initiative se cantonnera-t-elle uniquement aux poteaux appartenant à la Région ou bien essayera-t-on d'y intégrer les villes et communes wallonnes dans un plan global ou sous la forme d'incitants ?

    Je remercie d'avance Monsieur le Ministre pour sa réponse et mets une dernière fois en avant les avantages que semble apporter ce système: une diminution des coûts d'entretien et de nettoyage, l'amoindrissement d'une pollution visuelle et la diminution d'un comportement incivique.
  • Réponse du 02/07/2008
    • de DAERDEN Michel

    J’ai demandé à mon administration d’examiner l’opportunité de recourir à des peintures à grumeaux sur les poteaux du MET.

    Les peintures à grumeaux sont des peintures structurées destinées à lutter contre l’affichage sauvage sur les poteaux d’éclairage. Ces peintures présentent un relief qui rend difficile voire impossible l’adhérence d’autocollants ou d’affiches. Ce relief est obtenu par l’addition d’une charge à la couche de finition.

    La peinture utilisée est tout à fait particulière et ne fait pas partie de la gamme courante des fabricants de peinture. La composition de cette peinture structurée n’est donc pas connue.

    Le système complet comporte en fait deux couches : une couche d’accrochage et une couche de finition donnant le relief.

    La couche d’accrochage peut s’appliquer sur des supports métalliques sablés, galvanisés ou peints (pour autant que le revêtement existant soit sain). Un travail préparatoire de nettoyage et de ponçage doit évidemment être réalisé.

    Ce type de revêtement a été utilisé dans des grandes villes comme Paris ou Londres où l’affichage sauvage est important.

    Un essai a été réalisé il y a quelques mois à Saint-Gilles. On y a traité 53 poteaux d’éclairage dans un quartier commerçant où l’affichage sauvage est fréquent.

    A ce jour, aucune peinture de ce type n’a été appliquée sur des poteaux d’éclairage appartenant au MET.

    L’avantage de ce revêtement est qu’il rend difficile, voire impossible l’adhérence d’autocollants ou d’affiches. Il facilite certainement l’enlèvement d’autocollants ou d’affiches qui seraient malgré tout appliqués.

    Selon mon administration, on peut craindre que ce type de peinture rugueuse soit beaucoup plus salissante qu’une peinture lisse ; plus une peinture est rugueuse, plus elle accroche les saletés, les poussières et moins elle s’autonettoie.

    Le nettoyage de graffitis appliqués sur ce type de revêtement est quasi impossible.

    Le nettoyage volontaire (entretien) de telles peintures ne peut se faire qu’à haute pression pour pénétrer dans le creux de rugosité et est beaucoup plus ardu qu’un simple nettoyage classique au chiffon. Il y a aussi le risque d’arracher le revêtement sous la pression.

    La nature de la peinture (composants) étant inconnue, on est en droit de se poser des questions quant à la compatibilité avec des revêtements antérieurs ainsi que sur les possibilités de recouvrir ce revêtement par un système classique.

    Au vu des avantages, inconvénients et inconnues que présentent ces peintures, je pense que celles-ci doivent être réservées à des applications très limitées.