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Possible extension de la diminution de l'éclairage routier et autoroutier.

  • Session : 2007-2008
  • Année : 2008
  • N° : 249 (2007-2008) 1

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  • Question écrite du 17/04/2008
    • de COLLIGNON Christophe
    • à DAERDEN Michel, Ministre du Budget, des Finances et de l'Equipement

    Il y a une année, jour pour jour, les autoroutes wallonnes connaissaient un changement radical. La première extinction des lumières se réalisait après de nombreux palabres au sein du Parlement wallon.

    Cette proposition que j’ai portée et défendue auprès du Gouvernement régional produit aujourd’hui ses premiers effets. De 00h30 à 5h30, hormis les sorties, les échangeurs et les parkings, les autoroutes wallonnes sont tous feux éteints.

    Même si la date du 1er janvier 2008 doit plutôt être adoptée comme date d’entrée en vigueur pleinement effective de cette mesure, un premier bilan peut cependant être dressé.

    Au bout de 365 jours, ceux qui s’opposaient à ce projet sous le couvert du sceau de la sécurité routière ont été contredits par les faits. Tant au niveau de la quantité que de la gravité des accidents, aucune augmentation n’a été enregistrée.

    À côté de cette satisfaction, les bienfaits économiques et environnementaux sont tangibles. D’une part, une économie de pas de moins de 1.600.000 euros a été réalisée sur le coût global de l’éclairage. D’autre part, un gain environnemental de pas moins de 7.000 tonnes de CO2 a été déjà réalisé.

    Le bilan intermédiaire de cette mesure est donc plus que positif et incite à continuer dans cette direction. C’est pourquoi je soumets à Monsieur le Ministre cette idée d’étendre le créneau d’extinction des lumières au-delà des cinq heures actuelles. Cela pourrait améliorer la cohérence de la formule et permettrait d’en maximaliser les effets. Choisir l’heure de minuit, par exemple, permettrait aux Wallons et aux automobilistes en général de mieux appréhender le moment de l’extinction des lumières en ayant une symbolique comme heure de commencement.

    Je soumets également à Monsieur le Ministre cette proposition qui est de réaliser un cadastre des routes, en dehors des autoroutes, où la mesure pourrait être étendue avec la même efficacité. Ce cadastre prendrait bien entendu en compte les différentes spécificités inhérentes à ces routes régionales par rapport aux autoroutes.

    Je désirerais connaître la position de Monsieur le Ministre concernant cette extension possible de cette mesure d’extinction des éclairages autoroutiers et routiers.
  • Réponse du 08/05/2008
    • de DAERDEN Michel

    L’extinction de l’éclairage est effectivement réalisée entre 00H30 et 05H30 et elle ne concerne que les poteaux qui sont implantés en berme centrale le long des autoroutes ; les parkings, les accès et les sorties ainsi que les branches des échangeurs autoroutiers restent éclairés.

    Il faut toutefois préciser que certains tronçons pour des raisons de sécurité restent éclairés.

    Il s’agit notamment de tronçons pour lesquels le trafic autoroutier reste significatif au-delà de 00H30 (par exemple : le périphérique de Liège, le R9 à Charleroi) ou bien de tronçons sinueux dangereux (par exemple : la descente de Tilff (E25), de Cheratte (E40) et d’Ensival (E42) ou encore la zone sinueuse du R3 à Charleroi entre Fontaine l’évêque et Gilly).

    Il s’agit aussi de la zone à la frontière de Sterpenich (E411/E25) où les camions stationnent la nuit sur les voies d’urgence avant de pouvoir traverser la frontière.

    Il faut aussi noter que certains tronçons sont remis en service lorsque les conditions atmosphériques l’imposent ; il s’agit des tronçons équipés d’une détection automatique de brouillard (par exemple : le viaduc de Beez (E411) et la zone à hauteur de Hingeon sur l’E42).

    Depuis le 1er janvier 2008, tous les travaux nécessaires pour réaliser cette mesure sont terminés et l’extinction de l’éclairage est donc opérationnelle sur tous les tronçons concernés.

    La réduction de la consommation annuelle d’énergie est estimée par mes services à 13 GWh ce qui représente une économie évaluée à 1,7 million d’euros.

    A l’heure actuelle, il s’agit toujours d’estimations car l’administration ne dispose pas de données de consommation pour une période significative étant donné que la mesure a été mise en place progressivement principalement au cours du deuxième semestre 2007.

    Il est évidemment encore trop tôt pour tirer des conclusions quant à l’impact de la mesure sur la sécurité ; toutefois, à ce jour mon administration ne dispose pas d’éléments indiquant une hausse des accidents la nuit sur autoroute.

    J’ai demandé à mon administration de prendre contact avec les services de Police afin de mesurer l’incidence de l’extinction de l éclairage en berme centrale sur le nombre d’accidents et sur leur gravité et, le cas échéant, afin de dénombrer ceux qui sont dus exclusivement à l’absence d’éclairage.

    Un premier bilan devrait être dressé pour la fin 2008.

    Il est donc encore beaucoup trop tôt pour envisager d’élargir la plage horaire d’extinction de l’éclairage ou d’étendre la mesure aux routes régionales.

    En ce qui concerne les routes régionales, étant donné qu’on circule dans les deux sens, l’impact de l’extinction de l’éclairage sur la sécurité pourrait être différent par rapport au réseau autoroutier. De plus, l’éclairage des routes régionales contribue également à la sécurité sous tous ses aspects dans les communes.

    Bien évidemment, je souhaite m’inscrire très concrètement dans la démarche de la lutte contre le réchauffement climatique mais il faut aussi associer toutes les réductions de consommation électrique à l’impératif de la sécurité des usagers.

    Des enquêtes de satisfaction des usagers indiquent que l’éclairage autoroutier est jugé positivement et qu’il bénéficie de la meilleure cote de satisfaction.

    Mais, je suis également conscient que, chez nos voisins, on ne jouit pas de ce type de confort.

    Les installations d’éclairage routier et autoroutier ont toujours fait l’objet d’une attention particulière au niveau du choix des équipements afin d’obtenir des installations fonctionnant le plus rationnellement possible au point de vue énergétique.

    Dans le domaine de l’éclairage, la technologie évolue fortement et on s’aperçoit que l’utilisation de LED se répand de plus en plus.

    J’ai évidemment demandé à mon administration de suivre cette évolution de manière à prendre les mesures adéquates lorsque la technologie le permettra, pour encore réduire la consommation électrique.