à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Emploi, du Commerce extérieur et du Patrimoine
Ma question écrite du 10 janvier dernier ayant pour objet la santé du secteur de la construction restant sans réponse de sa part, je me permets de revenir vers Monsieur le Ministre à ce sujet.
La presse avait fait l'écho de la bonne santé du secteur de la construction en Wallonie, évoquant une croissance de production de plus de 9 %. Il s'avère que nous sommes à notre quatrième année consécutive de croissance et à un niveau trois fois supérieur au produit intérieur brut belge. Il semble également que le niveau de croissance est plus élevé en Wallonie qu'en Flandre et qu'entre 2004 et 2006, plus de 7.000 emplois supplémentaires ont été créés.
Monsieur le Ministre me confirme-t-il cette bonne santé du secteur de la construction wallon ? Relève-t-il les mêmes constats? Quelles sont les perspectives pour cette année 2008, voire les prochaines années?
On aurait tendance à parler d'excellente santé, mais ce serait malheureusement se prononcer et généraliser trop vite.
On annonce en ce début 2008, une hausse de 3 % du prix des matériaux. Si les carnets de commandes semblent remplis chez les entrepreneurs, il faut bien admettre que les prix de l'immobilier ont flambé ces dernières années. Ne risque-t-on pas de voir la tendance s'inverser c'est-à-dire se retrouver face à une offre plus importante que la demande ?
Par ailleurs, cette dynamique de croissance que nous connaissons actuellement occulterait d'autres enjeux auxquels sont confrontés les professionnels de la construction. Bénéficient-ils de marges bénéficiaires suffisantes ? Quel est le nombre de faillites ? D'autres points noirs touchent le secteur: le coût des matériaux de construction qui ne cesse de croître ou encore la pénurie de personnel qualifié. Des constats qui jouent un rôle néfaste sur le redéploiement économique de la Wallonie.
Que propose Monsieur le Ministre pour aider le secteur ? Comment répondre aux besoins et aux attentes des professionnels?
Les marchés publics constituent 25 % des activités de la construction. Monsieur le Ministre compte-t-il les accentuer ? Quelles pistes envisage-t-il ? Des contacts avec Ie secteur ont-ils lieu ?
Réponse du 09/05/2008
de MARCOURT Jean-Claude
En janvier 2008, dans une interview à la Libre Belgique, l'administrateur délégué de la Confédération de la construction, Monsieur Robert de Mûelenaere, se voulait rassurant sur la santé du secteur de la construction en Région wallonne « le bâtiment va ... le carnet de commandes est bon ».
L'exercice 2007 du secteur de la construction s'est soldé par un ralentissement de la croissance par rapport à 2006 qui était une année record. Notons cependant que les chiffres 2007 disponibles ne portent que sur les 9 premiers mois de l'année.
Quant à 2008, elle devrait toujours être une année de croissance mais celle-ci sera limitée en raison de nombreuses incertitudes conjoncturelles.
Selon l'Administrateur délégué, les entrepreneurs « restent confiants dans leurs perspectives» car ils disposent « d'un carnet de commandes bien garni et même l'un des mieux garnis de ces dernières années ».
Le secteur de la construction est très sensible à l'évolution conjoncturelle globale et au climat de confiance tant pour les consommateurs que les entrepreneurs. Un des objectifs du plan Marshall est bien de créer un cadre optimal pour le développement de nos entreprises et de renforcer la confiance des consommateurs. Un des premiers bénéficiaires d'une telle politique est le secteur de la construction.
Cela n'empêche pas les membres du Gouvernement de réfléchir à leur politique d'investissement dans leurs compétences respectives et de nombreux projets ont déjà été lancés en matière de logement social, d'économies d'énergie, d'infrastructures locales, etc.
Par ailleurs, plusieurs initiatives liées à l'économie ont récemment été lancées dans lesquelles le secteur de la construction sera un partenaire à part entière:
- le cluster éco-construction et le cluster énergie; - l'appel à projets développement durable dans les pôles de compétitivité.