Rehaussement du pont de Comines et liaison Seine - Nord de l'Europe en Wallonie.
- Session : 2007-2008
- Année : 2008
- N° : 267 (2007-2008) 1
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Question écrite du 06/05/2008
- de BERTOUILLE Chantal
- à DAERDEN Michel, Ministre du Budget, des Finances et de l'Equipement
Après des années de relatifs désintérêts des autorités françaises pour le transport par voie fluviale, celles-ci semblent avoir saisi aujourd’hui toute l’importance de réinvestir en la matière en vue de désengorger la région parisienne et le Nord de la France. Cette liaison Seine – Nord de l’Europe passera immanquablement par le territoire wallon que ce soit par la Lys à Comines-Warneton ou encore par l’Escaut.
Plusieurs obstacles subsistent et diverses études ont déjà pu être menées. Quelle voie sera privilégiée par les autorités wallonnes ?
A Tournai, l’obstacle majeur à la réalisation de cette voie d’eau navigable est sans nul doute le Pont des Trous. En concertation avec les autorités communales, le MET a-t-il fixé le devenir de ce monument cher aux Tournaisiens ? Sera-t-il déplacé ? Contourné ? Modifié ? Quand le passage des bateaux de grand gabarit pourra-t-il être réalisé sur l’Escaut en territoire wallon ?
Sur la Lys, plusieurs décisions ont déjà pu être prises et on s’oriente vers un rehaussement de 76 centimètres du pont de Comines. Particularité de l’entité cominoise, c’est la Lys qui fait office de frontière entre les deux pays. Dès lors, c’est à la fois le MET et les voies navigables françaises qui auront leur mot à dire sur la réalisation des travaux.
Les travaux de rehaussement du pont de Comines seront pris en charge par les voies navigables françaises. Une partie du pont étant situé en Belgique, les services de la Région wallonne ont-ils reçu de manière officielle les documents nécessaires à la réalisation du pont ? Une demande de permis a-t-elle été introduite auprès des autorités belges par les autorités françaises ?
Ce pont est le véritable lien qui unit Comines Belgique et Comines France. Chaque jour, celui-ci est emprunté par des milliers de personnes qui vont soit rejoindre nos établissements scolaires, soit travailler dans nos entreprises ou encore faire leurs achats dans les nombreux commerces de Comines-Warneton. La fermeture du pont constituerait une véritable catastrophe pour Comines Belgique. Ainsi, afin d’atténuer les conséquences liées à la fermeture du pont, les voies navigables françaises avaient proposé de fermer le pont durant la période « creuse » de juin-juillet-août.
Initialement les travaux étaient prévus pour 2008. Si les travaux ne peuvent être réalisés durant cette période en 2008, Monsieur le Ministre demandera-t-il aux autorités françaises de réaliser ces travaux en juin-juillet-août 2009 pour limiter les dégâts à Comines-Belgique ?
De même afin de maintenir un lien entre les deux Comines, une passerelle provisoire pour les piétons devrait être installée. Une passerelle provisoire pour les voitures a également été évoquée. Cette solution est-elle réaliste et réalisable ?
Qu’en est-il enfin de la route portuaire ? Celle-ci devrait passer sous le pont, et afin de permettre le passage des camions, un pertuis devrait y être réalisé. La réalisation de ce pertuis sera-t-elle effectuée en même temps que les travaux de rehaussement du pont ? Des subsides seront-ils accordés rapidement pour la réalisation de ces travaux ?
Réponse du 02/07/2008
- de DAERDEN Michel
En réponse à sa question, je peux communiquer les informations suivantes à l’honorable Membre.
Pour ce qui concerne le pont des Trous à Tournai, une nouvelle réunion entre mon Cabinet, la Ville, le MET et la DGATLP a eu lieu le 5 mai dernier afin d’examiner la suite qu’il conviendra d’apporter à ce dossier.
En tout état de cause, La Direction générale des voies hydrauliques vient de procéder, par appel d'offre, à l’attribution d'un marché d'études intitulé « Simulations de navigation pour la liaison Seine-Escaut ». Celui-ci prévoit entre autres de réaliser une première étude comparative entre la modification des arches du Pont agrandies aux besoins futurs et le contournement par la rive droite.
Ces deux alternatives seront étudiées et comparées sur base de simulation de navigation et d'une évaluation du coût et de la faisabilité des travaux.
La durée de cette étude sera d'environ 6 mois. Les travaux au pont des Trous ne commenceront en tout état de cause pas avant 2012-2013.
Pour ce qui concerne le pont de Comines, la maîtrise d’ouvrage du volet rehaussement du pont revient à la France. Cette dernière a adjugé les travaux, dont un montant de 300.000 euros sera à charge de la Région wallonne. La réalisation du pertuis afin de permettre le passage de la future route portuaire est quant à lui prévu au budget 2009 de la Direction des routes de Mons pour un montant de 1.100.000 euros. Dès lors deux possibilités existent :
- soit réaliser le rehaussement du pont à l’été 2008 et le pertuis en 2009 ;
- soit réaliser ces deux travaux en même temps au cours de l’année 2009.
A titre personnel je suis favorable à cette seconde hypothèse, d’autant que les travaux initialement prévus en 2009 par la Région flamande sur le pont de Wervick seront postposés d’une année, ce qui permettra de conserver un passage pour les automobiles pendant la période de réalisation des travaux du pont de Comines.
Concernant la passerelle provisoire pour piétons, celle-ci est bien prévue dans le projet français de rehaussement du pont. Il n’est par contre pas prévu de réaliser une passerelle provisoire pour les automobiles, dont le coût serait particulièrement élevé pour une période d’utilisation finalement assez courte (les travaux de rehaussement sont en effet prévus pour durer trois mois, ce qui est une période relative courte).
Enfin, l’étude d’incidences sur l’environnement relative à la route portuaire est en cours et une réunion publique avec les riverains a eu lieu dernièrement dans ce cadre. Cette étude devrait être terminée à la fin août et le permis devrait être introduit courant 2009. Il est prévu de commencer les travaux d’élargissement de la Lys mitoyenne à l’horizon 2010-2011 conformément au calendrier arrêté dans le cadre du projet Seine-Escaut et à la Convention signée avec la France au sujet de l’amélioration de la Lys mitoyenne et de l’aménagement du canal de Pommeroeul à Condé.