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Politique que mène la Région wallonne face à la pénurie de main de d'oeuvre en Flandre.

  • Session : 2007-2008
  • Année : 2008
  • N° : 158 (2007-2008) 1

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  • Question écrite du 06/05/2008
    • de JAMAR Hervé
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Emploi, du Commerce extérieur et du Patrimoine

    Je souhaiterais évoquer avec Monsieur le Ministre la politique que mène la Région wallonne face à la pénurie de main d’œuvre en Flandre.

    Dans un article paru le 22 avril dernier, Le Soir signalait que la Région flamande n’avait jamais connu autant de difficultés pour recruter du personnel. D’après le VDAB : « C’est la première fois que le marché de l’emploi flamand compte aussi peu de demandeurs d’emploi par rapport aux postes de travail vacant ».

    La pénurie n’atteint pas la même intensité partout, mais même des zones moins touchées précédemment commencent à présenter des problèmes identiques.

    Cette situation, qui n’est pas neuve, est évidemment à mettre en parallèle avec le taux de chômage très important qui sévit en Région wallonne.

    Je souhaiterais interroger Monsieur le Ministre sur les mesures concrètes prises par le Gouvernement wallon pour permettre aux Wallons de postuler auprès des employeurs néerlandophones.

    En effet, selon le Forem, seuls 200 chercheurs d’emploi wallons ont trouvé un emploi en Flandre dans le cadre d’un projet d’emplois au-delà de la frontière linguistique. Ces chiffres sont-ils exacts ? Ne faudrait-il pas revoir ce programme afin qu’il donne de meilleurs résultats ?

    Je souhaiterais également évoquer les Salons de l’emploi. Monsieur le Ministre peut-il dire ce que coûtent ces différents salons ? Peut-on dire que ces salons constituent de francs succès quant on sait qu’au salon Eurométropole de Courtrai, seulement 37 travailleurs wallons (sur 910 visiteurs ont trouvé du travail), soit un taux d’insertion de 5,4 % ? Ne faudrait-il pas également revoir l’organisation de ces différents salons pour obtenir un meilleur taux d’insertion ?

    Enfin, Monsieur le Ministre travaille-t-il en commun avec les autres Ministres concernés (formation, transports, …) par cette problématique afin d’aider les travailleurs wallons ?
  • Réponse du 26/05/2008
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Selon la nouvelle liste des métiers en pénurie du VDAB, évoquée jeudi 24 avril par De Standaard, en un an, le nombre d'emplois qui connaissent un manque de candidats a augmenté de 38,5 pc en Flandre. Le nombre de postes vacants s'élevait ainsi à 141.471 en 2007. Le VDAB s'attend à ce que cette tendance continue à croître notamment à cause du vieillissement de la population.

    C'est pour permettre à des DE wallons de saisir les opportunités d'emploi en Flandre et, partant, de travailler à répondre aux pénuries de main-d'œuvre flamandes, que des efforts importants sont consentis depuis plus d'un an pour renforcer la mobilité entre les deux Régions.

    Il convient toutefois de garder à l'esprit que les métiers les plus problématiques en Flandre sont des métiers techniques et que la Région wallonne enregistre elle aussi, dans une moindre mesure, des pénuries de main-d'œuvre pour ces profils.

    Les chiffres révélés par De Morgen le 23 avril sont exacts, mais inévitablement incomplets. En effet, ils ne reflètent que les embauches qui ont été communiquées aux Services régionaux de l'Emploi et constituent donc un minimum. En effet, les entreprises ne sont pas tenues d'informer le Forem de leurs recrutements et une importante zone d'ombre subsiste actuellement en ce qui concerne les engagements effectifs.

    Pour cette raison, le Forem et le VDAB mettent actuellement en place un monitoring quantitatif et qualitatif de l'ensemble des actions. Pour ce qui concerne le nombre de DE wallons engagés en Flandre, il fera notamment l'objet d'un croisement entre les bases de données DIMONA et la Banque Carrefour des Entreprises. La réalisation de ce croisement nécessite des développements qui expliquent qu'il ne soit pas encore opérationnel.

    Par ailleurs, pour que l'objectif de mobiliser 50.000 DE wallons par la gestion active de 5.000 offres d'emploi flamandes puisse être atteint, les deux Services régionaux de l'emploi mettent en œuvre un nouveau plan d'action.

    Outre le renforcement des actions menées jusqu'à présent pour atteindre l'objectif précité, ce plan d'action propose de constituer une réserve de main-d'œuvre mobile de 9.000 DE wallons qui seront screenés, formés, coachés, ... par des équipes mixtes VDAB-Forem. Ces équipes sont opérationnelles depuis le début du mois de mai dans des implantations communes aux deux Services de l'Emploi, à Liège, Mouscron et Leeuw-Saint-Pierre.

    Par ailleurs, les Ministres-Présidents des trois Régions ont chargé leur Ministre de l'Emploi respectif de coordonner la préparation d'une conférence interministérielle relative à la mobilité interrégionale, qui devrait se tenir début juillet.

    Deux groupes de travail constitués de représentants des Ministres régionaux de l'Emploi et de la Formation, d'une part, et des Ministres régionaux de l'Emploi et des Transports, d'autre part, sont d'ores et déjà engagés dans une réflexion conjointe afin de déterminer les leviers à actionner pour favoriser la mobilité interrégionale.

    Le 8 mai dernier, une note au Gouvernement présentait l'état d'avancement des actions, le nouveau plan d'action qui vient d'être évoqué, ainsi que la Conférence interministérielle et sa préparation.

    Enfin, concernant les salons et autres bourses à l'emploi, il peut sembler que leurs résultats en termes d'insertion soient décevants (en gardant à l'esprit qu'ils sont fatalement incomplets pour les raisons évoquées plus tôt), mais ces manifestations poursuivent également d'autres objectifs.

    Leur premier résultat est sans doute de pouvoir mobiliser un nombre de demandeurs d'emploi sans précédent et de montrer aux employeurs flamands que les Wallons sont prêts à prendre la route des entreprises flamandes.

    De plus, grâce à la médiatisation importante dont elles font l'objet, ces actions de grande envergure ont le mérite de faire mieux connaître à un plus large public les opportunités d'emploi existant en Flandre, de montrer le chemin et d'encourager un nombre accru de Wallons à entrer dans le mouvement.