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Mécanismes qui mènent à la pauvreté.

  • Session : 2007-2008
  • Année : 2008
  • N° : 125 (2007-2008) 1

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  • Question écrite du 06/05/2008
    • de STOFFELS Edmund
    • à DONFUT Didier, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des chances

    Parmi toutes les études et les données en provenance du secteur associatif, il est communément admis que environ 15 % de la population belge vit sous le seuil de la pauvreté.

    Monsieur le Ministre confirme-t-il les statistiques ? Peut-il nous dire sur quelles zones géographiques se concentre cette pauvreté (cela même si je crois les connaître pour la plupart d’entre elles) ?

    Quel profil-type ont ces ménages concernés par la pauvreté ? S’agit-il de personnes vivant avec un revenu autre que celui du travail, famille avec un, deux, trois enfants ou plus ou bien personnes isolées et couples vivant sans enfants ? En d’autres termes, combien y a-t-il d’enfants touchés par la pauvreté de leur famille ?

    Existe-t-il un lien entre l’échec scolaire et la pauvreté ? Quel moyen serait, selon Monsieur le Ministre, le plus efficace pour rompre l’engrenage de la pauvreté ? Quels en sont les résultats ?

    Quel est le taux de la population qui - disposant aujourd’hui d’un revenu permettant de satisfaire les besoins élémentaires - pourrait glisser demain sous ce seuil de pauvreté si le coût de la vie continuait à augmenter comme il le fait actuellement ?

    Au vu de l’inflation record que nous avons pu observer au mois de février et mars 2008, de quelle manière s’opère le glissement de ces ménages vers la pauvreté ?

    Si l’inflation a pu atteindre un niveau record, c’est dû, notamment, à l’augmentation des prix pour les aliments, l’énergie, les loyers etc. Autant de besoins de base dont on a besoin tous les jours. Il n’est guère consolant d’entendre que d’autres articles sont devenus moins chers. En effet, qui achète chaque semaine un ordinateur, une machine à laver ou d’autres articles de cette catégorie ?

    Monsieur le Ministre peut-il nous dire s'il est en contact avec le CRIOC qui a réalisé d’excellents travaux sur cette question - travaux qui doivent nous intéresser aussi parce qu’ils permettent de mieux nous guider dans nos efforts de lutte contre la pauvreté ?

    Autant de questions destinées à mettre en lumière les mécanismes qui conduisent à la pauvreté et qui doivent nous permettre d’y voir plus clair avant d’agir pour améliorer le quotidien de nos populations les plus précarisées.
  • Réponse du 16/06/2008
    • de DONFUT Didier

    Avant de pouvoir combattre la pauvreté, il faut en connaître les mécanismes. C'est ce que rappelle, judicieusement la question de l'honorable Membre.

    La pauvreté s'attaque aux travailleurs dont les revenus sont faibles, aux allocataires sodaux, aux bénéficiaires du RIS, aux personnes âgées, aux personnes handicapées, aux familles monoparentales, etc.

    La pauvreté est multiforme. Se limiter au seul critère financier est insuffisant. La pauvreté s'évalue aussi à l'aune du réseau social, de l'état de santé ou du niveau de formation, par exemple.

    La pauvreté est bien souvent le résultat d'un parcours. Le risque de connaître la pauvreté s'accroît en vieillissant, en étant malade, en perdant son emploi, en divorçant, ou en devant faire face à des hausses inattendues du coût de la vie, etc.

    Pour permettre au Gouvernement wallon d'objectiver ce que sont la précarité et la pauvreté, la DIIS et l'IWEPS ont fait un important travail, qui a abouti à la publication des deux premiers volets du rapport sur la cohésion sociale en Région wallonne. Je vous invite à vous procurer ces documents qui sont accessibles gratuitement auprès de la DIIS, ils contiennent les réponses aux questions techniques que vous m'adressez.

    De nombreux autres organismes apportent leurs contributions à ce travail. Je pense, par exemple, au service fédéral de lutte contre la pauvreté, au Réseau wallon de lutte contre la pauvreté, à la fédération des CPAS, ou au CRIOC que l'honorable Membre cite dans sa question. J'ai d'ailleurs prévu un moment de travail dans les prochaines semaines avec les dirigeants de cette organisation.

    Au delà d'une bonne connaissance des mécanismes qui concourent à conduire à la pauvreté, le Gouvernement wallon a pris un certain nombre de mesures depuis le début de la législature. Avec mes collègues, j'ai pris l'initiative de réaliser un état des lieux de ces actions. Cet état des lieux, qui sera répété chaque année, réalisé avec la DIIS et la DGASS, a été soumis pour la première fois à l'examen du Gouvernement le 8 mai dernier.