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L'avenir du secteur laitier.

  • Session : 2007-2008
  • Année : 2008
  • N° : 289 (2007-2008) 1

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  • Question écrite du 21/04/2008
    • de STOFFELS Edmund
    • à LUTGEN Benoit, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme

    Cette année-ci, la politique agricole commune fera l’objet d’un bilan de santé. La Commission et le Parlement européen sont occupés à élaborer des textes législatifs. L’adoption des modifications de la politique agricole commune se fera en principe au cours du second semestre 2008 sous la Présidence française.

    Ces décisions politiques concerneront bien évidemment aussi la Région wallonne.

    Dès lors, je me permets de questionner Monsieur le Ministre afin de connaître son avis par rapport aux différents enjeux liés aux propositions de dérégulation des marchés agricoles liés à la disparition des mesures d’intervention et de stockage, ainsi que la suppression des quotas laitiers.

    Ne pense-t-il pas que cette dérégulation constitue un risque pour l’avenir de l’agriculture familiale et paysanne en Région wallonne ?
  • Réponse du 22/05/2008
    • de LUTGEN Benoît

    Pour moi, les exploitations agricoles doivent rester des entreprises familiales à taille humaine, c’est à dire gérées librement par les agriculteurs qui y ont investi leurs moyens, leur savoir et leur main d’œuvre et dont les revenus leur reviennent. Elles ont besoins de stabilité.

    C’est pourquoi, dans le contexte actuel de grande instabilité des prix, je défends le maintien de la préférence communautaire, garante d’un approvisionnement régulier et suffisant en produits agricoles de qualité et à des prix relativement stables, qui reste un des objectifs les plus pertinents du Traité de Rome.

    Dans le cadre des discussions sur le bilan de santé de la PAC, je veillerai à ce que soient conservés les outils de gestion du marché nécessaires pour répondre aux variations des cycles économiques. Des outils de gestion, tel le stockage privé, les mesures d’intervention, la possibilité d’imposer une jachère ou d’encourager une culture énergétique ou encore le maintien d’un super prélèvement, doivent être maintenus.

    Je suis opposé à une disparition pure et simple du système des quotas laitiers. Il est impératif de garder des outils pour éviter les dérives de marché et les chutes trop importantes de prix (liés à une hausse non maitrisée de l’offre). L’abandon brutal, après 2015, de tout système de régulation des relations entre les acteurs du marché du lait n’est pas un scénario acceptable.

    Sur le long terme, tout cela n’est cependant possible que si l’on n’ouvre pas nos frontières à des importations non maîtrisées de produits, qui ne répondent pas aux normes imposées à nos producteurs. Le danger le plus immédiat vient des négociations agricoles en cours à l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC). Celle-ci remet en question le principe de « préférence communautaire » et par là, indirectement, vise à vider la PAC de son contenu et à la rendre inopérante.