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Dangerosité des ronds-points pour les cyclistes.

  • Session : 2007-2008
  • Année : 2008
  • N° : 333 (2007-2008) 1

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  • Question écrite du 27/05/2008
    • de de LAMOTTE Michel
    • à DAERDEN Michel, Ministre du Budget, des Finances et de l'Equipement

    Les ronds-points permettent une circulation plus sûre pour l'ensemble des usagers de la route, sauf pour les usagers des deux-roues que sont les cyclistes.

    On sait que la plupart des accidents impliquant les cyclistes ont lieu aux carrefours et souvent parce que les autres usagers de la route n'ont pas vu le cycliste.

    Les chiffres montrent que le nombre d'accidents de la route avec blessés baisse lorsqu'un rond-point existe. Toutefois, on dénombre plus de cyclistes victimes d'un accident là où un rond-point existe.

    Environ 90 ronds-points ont été soumis à une étude dont les résultats ont été publiés dans la revue spécialisée « DeVerkeersspecialist ». Les résultats montrent que les cyclistes sont présents dans près d'un accident sur trois dans un rond-point alors qu'environ 14,6 pourcent des déplacements sont effectués à vélo.

    Depuis la création d'un rond-point à un carrefour, on a constaté que le nombre d'accidents avec cyclistes a augmenté de 27 pourcent. Quant au nombre d'accidents avec mort(s) ou blessé(s) grave(s), il est encore plus alarmant puisqu'une augmentation de 41 à 46 pourcent a été constatée.

    Le nombre d'accidents augmente, surtout dans les ronds-points dans lesquels la piste cyclable se situe le long de la chaussée. Pour ce type de rond-point, les accidents avec des cyclistes blessés sont en hausse de 93 pourcent.

    Quelle est la réaction de Monsieur le Ministre devant un tel constat qui met en évidence la dangerosité des ronds points pour les cyclistes?

    A-t-il des chiffres pour la Wallonie ?

    A-t-il l'intention de prendre des mesures afin de remédier à cette situation et de réduire ainsi l'insécurité des cyclistes sur les routes?

    A-t-il un calendrier des travaux prévus ?
  • Réponse du 12/06/2008
    • de DAERDEN Michel

    Comme suite à la question de l'honorable Membre, je peux l’informer que, d’une manière générale, la toute grande majorité des autres études concluent à une amélioration de la sécurité et à une diminution de la gravité des accidents pour toutes les catégories d'usagers mais éventuellement à des degrés différents.

    Mon Administration estime qu’à sa connaissance l’étude qu'il mentionne est la seule qui arrive à la conclusion d'une dégradation de la sécurité des cyclistes dans les carrefours giratoires.

    Pour ce qui concerne la Région wallonne, l’évaluation réalisée par mon administration montre bien une amélioration de la sécurité générale même si certains giratoires comportent certains points améliorables et que certaines réalisations n'ont pas été réalisées uniquement pour des raisons de sécurité.

    Aucune évolution négative concernant la sécurité des cyclistes n'a ainsi été constatée en Région wallonne lors de l'implantation de giratoires.

    A ce jour, le nombre d'accidents et de victimes cyclistes en carrefour giratoire est extrêmement faible.

    Sur 14 ans (1992-2005), on comptabilise :

    - un cycliste mort (en 2001);
    - dix-neuf blessés graves, soit près d'un blessé grave par an;
    - cent nonante accidents corporels, soit près de 15 accidents par an.

    Si l'on peut constater ces faibles nombres d'accidents et de victimes, il faut tout de même les relativiser en fonction de la faible pratique du vélo en Wallonie.

    Ce nombre d'accidents relativement faible a également pour conséquence qu'une évaluation « avant-après » réalisation peut poser des problèmes par manque de volume statistique.

    Néanmoins, l’examen de ces données partielles permet de mettre en évidence les éléments suivants :

    - la gravité des accidents impliquant un cycliste dans les carrefours giratoires est d'environ une victime grave ou décédée pour dix accidents.En comparaison, la gravité des accidents impliquant un cycliste dans les carrefours à feux est d'environ deux victimes graves ou décédées pour dix accidents c'est-à-dire une gravité 2 fois plus élevée;

    - la gravité des accidents en carrefour giratoire des autres catégories d'usagers est plus élevée (1,8/10) que celle des cyclistes (1/10).

    Les mêmes constats sont observés dans les statistiques nationales.

    L'analyse des statistiques (1992-2005) des accidents en carrefour giratoire impliquant un cycliste, il ressort quelques caractéristiques :

    - accidents de jour : 87 %;
    - collision par le côté c'est-à-dire essentiellement liée à un défaut de priorité 67 %;
    - camions peu impliqués 5 %;
    - les jeunes sont relativement fort représentés du fait de leur pratique plus importante du vélo, de même pour les personnes âgées. Néanmoins, toutes les tranches d'âge sont concernées.

    Afin d’encore améliorer la situation des cyclistes dans les giratoires, un certain nombre de recommandations ont été formulées au sein d’une circulaire technique à destination des concepteurs de carrefours :

    1° un aménagement spécifique pour cyclistes dans un giratoire, n'est vraiment sécurisant qu'en continuité d'une piste ou d'une bande cyclable en section courante;

    2° une piste cyclable séparée est recommandée si l'intensité du trafic motorisé est d'au moins 8.000 véhicules par jour entrant dans le giratoire et que le trafic des vélos est "significatif". Les vélos sur la piste cyclable cèdent la priorité à chaque accès et sorties du giratoire;

    3° pour les giratoires à rayon inférieur à 22 m, il est recommandé de ne pas marquer de bande cyclable autour de l'anneau car la vitesse des véhicules n'étant pas très différente de celle des cyclistes, les automobilistes ne cherchent pas à les doubler. Pour les rayons supérieurs à 22 mètres, le marquage de la bande cyclable sur l'anneau peut se justifier car le cycliste est potentiellement en danger à cause de la vitesse plus élevée des véhicules.

    Pour conclure je dirai que, même si ça et là certains points peuvent encore être améliorés, la question de la sécurité des cyclistes est bien une donnée prise en compte dans la conception des giratoires wallons.