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Taux d'insertion des formations dans le secteur de la construction.

  • Session : 2007-2008
  • Année : 2008
  • N° : 41 (2007-2008) 1

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  • Question écrite du 04/06/2008
    • de CASSART-MAILLEUX Caroline
    • à TARABELLA Marc, Ministre de la Formation

    Le secteur de la construction souffre d'un manque criant d'ouvriers, tant au niveau des couvreurs que des maçons, ... Ces métiers, particulièrement difficiles, souffrent de leur image : être à l'extérieur par tous les temps, travail physique, …

    Des formations sont organisées, mais il est difficile de mobiliser des candidats et les stagiaires qui vont au bout de leur formation ne se tournent pas nécessairement vers le milieu de la construction.

    Je souhaiterais dès lors que l'on s'attarde quelque peu sur cette problématique. A savoir, le taux d'insertion des formations. En effet, il apparaît que celui-ci est relativement problématique dans le secteur de la construction. Je souhaite par la présente, établir le rapport de causalité entre les formations dispensées dans ce secteur et les emplois concrets obtenus à la clé.

    Monsieur le Ministre peut-il m'indiquer le nombre de stagiaires ayant participé aux formations organisées dans le secteur de la construction et ayant trouvé un emploi correspondant à cette formation pour une durée de 6 mois minimum au cours de l'année qui a suivi cette formation ? De même, combien de ces stagiaires ont trouvé un emploi, d'une durée de 6 mois minimum, qui se rapporte directement à la formation au cours des deux années qui ont suivi ?

    Monsieur le Ministre peut-il nous fournir des informations quant au taux de personnes qui travaillent au noir dans le secteur de la construction ? Le Forem procède-t-il à des évaluations précises en la matière ?

    Troisième volet de mon intervention, je souhaiterais que Monsieur le Ministre nous fasse part de la répartition des opérateurs de formation dans ce secteur, entre le secteur public (y compris des opérateurs para-régionaux et opérateurs à but non lucratif subventionnés) et le secteur privé (à but lucratif), sur le territoire de la Région wallonne.
  • Réponse du 16/06/2008
    • de TARABELLA Marc

    Je partage avec l'honorable Membre le souci de comprendre les mécanismes à l'œuvre entre une entrée en formation dans un secteur ou métier donnés et la sortie ou non vers l'emploi, a fortiori lorsqu'il s'agit de métiers en pénurie.

    Les bases de données et indicateurs établis par le Forem ne permettent pas de répondre précisément à la première question: s'il est possible de connaître le nombre de stagiaires à l'emploi dans l'année qui suit la formation et la durée moyenne d'occupation, il n'est par contre pas possible de connaître le secteur dans lequel ils sont insérés. L'honorable Membre va comprendre.

    Voici d'abord les données dont nous disposons :

    - en 2005, 4.070 stagiaires sont sortis de formation dans le domaine de la construction. Après 6 mois, 56,46 % étaient à l'emploi, chiffre qui monte à 70,91 % après 12 mois. 12 mois après leur sortie de formation, la durée moyenne d'occupation est de 191,24 jours;

    - en 2006, 5082 stagiaires sont sortis de formation. Après 6 mois, 58,99 % étaient à l'emploi (73,24 % après 12 mois). 12 mois après leur sortie de formation, la durée moyenne d'occupation est de 185,95 jours;

    - en 2007, 2898 stagiaires sont sortis de formation durant le premier semestre. Après 6 mois, 58,70 % étaient à l'emploi (les taux à 12 mois ne sont pas encore disponibles).

    Ces chiffres se basent sur la déclaration Dimona, laquelle n'est pas encore fiable à 100 %. De plus, elle ne reprend que l'emploi salarié sur le territoire belge. Ainsi, les insertions via l'emploi indépendant et hors Belgique ne sont pas prises en compte. En outre, Dimona ne permet pas aujourd'hui de repérer le secteur d'activité.

    Une autre source de données est le Fonds de Formation de la construction. Selon celui-ci, 50 % stagiaires formés au Forem intègrent le secteur de la commission paritaire 124 de la construction.

    Parmi les 50 % restants, on trouve des insertions dans des activités professionnelles liées à la construction mais ressortant à d'autres secteurs (par exemple, secteurs des cimenteries, fournisseurs de matériaux de construction, secteur public, ... ).

    En ce qui concerne le travail au noir dans le secteur, je rappelle qu'il n'appartient pas au Forem de contrôler ce phénomène, ceci relevant des prérogatives fédérales de l'Inspection des lois sociales.

    Toutefois, j'accorde à l'honorable Membre qu'il s'agit d'un problème préoccupant et que sa mesure doit être prise en compte pour déterminer les politiques d'emploi et de formation. Ainsi, dans la dernière analyse (2007) de l'Eco-système Construction, réalisée à l'initiative du Forem, il a été relevé que le volume de travail qui échappe aux statistiques officielles du secteur, peut être évalué entre 35 et 50 % (sources: CSC et Dulbéa dans son rapport sur les pénuries de main d'œuvre).

    L'enquête à la base de ce travail révèle que 82 % des entreprises interrogées admettent que « beaucoup travaillent en noir dans la construction ». Sont concernés sans qu'il soit possible d'établir dans quelles proportions, des travailleurs et des demandeurs d'emploi résidents, des travailleurs clandestins mais aussi des travailleurs liés à des entreprises d'intérim étrangères et non agréées.

    Enfin, au sujet des opérateurs de formation présents en Région wallonne, les deux principaux opérateurs publics, le Forem et l'IFAPME, consacrent plus de 20 % de leur offre respective en formation qualifiante aux besoins du secteur de la construction. A cela viennent s'ajouter l'offre de l'Enseignement de promotion sociale et celle des CEFA.

    Les actions de pré-qualification sont quant à elles confiées aux opérateurs d'insertion socioprofessionnelle, essentiellement les EFT et, dans une moindre mesure, les OISP.

    Pour ce qui est du secteur privé, le Fonds de Formation de la Construction finance et confie un nombre important de formations à destination des travailleurs et des jeunes en alternance aux opérateurs publics via des conventions sectorielles.

    Enfin, un certain nombre d'opérateurs privés organisent des formations, les seuls qui nous sont connus étant ceux agréés dans le cadre du chèque-formation.

    Si l'honorable Membre le souhaite, je peux lui en communiquer la liste ainsi que celle relative aux EFT/OISP.