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Influence des particules fines sur les accidents thromboemboliques.

  • Session : 2007-2008
  • Année : 2008
  • N° : 139 (2007-2008) 1

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  • Question écrite du 04/06/2008
    • de CASSART-MAILLEUX Caroline
    • à DONFUT Didier, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des chances

    La pollution est devenue le grand mal de ce siècle que nous devons tous aujourd'hui combattre pour éviter l'irréparable. J'ai eu récemment écho d'une étude parue dans le Journal du Médecin qui accable une fois encore les conséquences de la pollution sur notre santé.

    Ainsi, l'exposition aux particules fines augmente, selon cette étude, le risque de thrombose veineuse profonde. Ce risque augmenterait de 70 % pour chaque élévation de 10mg de particules fines par mètre cube d'air.

    D'après ce journal, en Flandre et à Bruxelles, où le taux moyen de particules fines est de 40, le risque de thrombose veineuse profonde est multiplié par 5 par rapport à la population vivant dans un environnement sain.

    Quel est le taux relevé en Wallonie ? Ne diffère-t-il pas d'une région à l'autre en fonction de la présence ou non d'industries ?

    Les résultats de l'étude précitée se montrent alarmants, comment Monsieur le Ministre peut-il agir pour prévenir et aider les personnes à risques ?

    Ne faudrait-il pas, à l'avenir, tenir compte de ce facteur environnemental dans l'estimation du risque thromboembolique ?

    Les particules fines n'en sont pas à leur premier coup d'essai ! D'autres travaux ont déjà démontré leurs effets négatifs sur le risque coronarien, cérébrovasculaire ou d'affection respiratoire. La pollution est un facteur de risque que nous ne pouvons nous permettre de ne pas maîtriser.
  • Réponse du 24/07/2008
    • de DONFUT Didier

    Une nouvelle étude concernant la pollution de l'air a en effet été récemment publiée dans les Archives of Internal Medicine.

    Il est connu depuis longtemps que la pollution a des répercutions négatives sur notre santé, en particulier sur le long terme, sur la mortalité et la morbidité pour causes respiratoires et cardiovasculaires. Cette nouvelle étude vient effectivement de montrer l'augmentation du risque de thrombose veineuse profonde (TVP) à cause de la pollution de l'air.

    Des scientifiques italiens et d’Harvard ont mené une enquête sur 870 patients diagnostiqués entre 1995 et 2005. Ils ont comparé leur exposition à la pollution de l'air par les particules, l'année précédent le diagnostic, avec 1.210 personnes sans thrombose veineuse profonde. Un lien a été établi entre la pollution de l'air et le risque de développer une thrombose veineuse profonde (la thrombose veineuse profonde, ou thrombophlébite, est la formation d'un caillot dans le réseau veineux des membres inférieurs qui peut se détacher et migrer dans une artère pulmonaire entraînant une embolie). Les chercheurs ont constaté que les individus souffrant de thrombose veineuse profonde ont été plus exposés à la pollution de l'air.

    Bien que la Belgique puisse, dans une certaine mesure, être considérée comme une seule région polluée en raison de sa taille et de l'intensité du réseau routier et de l'activité industrielle, les taux de PM10 varient notablement d'un endroit à l'autre.

    La prévention des risques se situe avant tout au niveau de l'action environnementale, en particulier par la réduction de la pollution par le trafic et par les industries. Le Plan Air-Climat «Agir pour un air plus pur» décrit les priorités et les mesures adoptées par le Gouvernement wallon en ce qui concerne la réduction de la pollution de l'air dans le domaine industriel et les transports.

    Sur le plan santé, la prévention de ces maladies veineuses prend en compte tous les facteurs de risques qui sont nombreux et liés notamment à l'âge, des antécédents de problèmes de la circulation veineuse, un alitement prolongé, le post-partum, la prise d'œstrogène, l'obésité, etc.

    Les experts verront comment ce risque sanitaire pourra éventuellement être pris en compte de manière spécifique dans les études d'évaluation de l'impact de la pollution par les particules sur la morbidité et la mortalité.

    A ce sujet, je tiens à souligner que les compétences liées à la prévention et au dépistage relèvent de la Communauté française et ainsi de ma Collègue Catherine Fonck.