/

Influence des particules fines sur les accidents thromboemboliques.

  • Session : 2007-2008
  • Année : 2008
  • N° : 417 (2007-2008) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 04/06/2008
    • de CASSART-MAILLEUX Caroline
    • à LUTGEN Benoit, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme

    La pollution est devenue le grand mal de ce siècle que nous devons tous aujourd'hui combattre pour éviter l'irréparable. J'ai eu récemment écho d'une étude parue dans le Journal du Médecin qui accable une fois encore les conséquences de la pollution sur notre santé.

    Ainsi, l'exposition aux particules fines augmente, selon cette étude, le risque de thrombose veineuse profonde. Ce risque augmenterait de 70 % pour chaque élévation de 10mg de particules fines par mètre cube d'air.

    D'après ce journal, en Flandre et à Bruxelles, où le taux moyen de particules fines est de 40, le risque de thrombose veineuse profonde est multiplié par 5 par rapport à la population vivant dans un environnement sain.

    Quel est le taux relevé en Wallonie ? Ne diffère-t-il pas d'une région à l'autre en fonction de la présence ou non d'industries ?

    Les résultats de l'étude précitée se montrent alarmants, comment Monsieur le Ministre peut-il agir pour prévenir et aider les personnes à risques ?

    Ne faudrait-il pas, à l'avenir, tenir compte de ce facteur environnemental dans l'estimation du risque thromboembolique ?

    Les particules fines n'en sont pas à leur premier coup d'essai ! D'autres travaux ont déjà démontré leurs effets négatifs sur le risque coronarien, cérébrovasculaire ou d'affection respiratoire. La pollution est un facteur de risque que nous ne pouvons nous permettre de ne pas maîtriser.
  • Réponse du 11/09/2008
    • de LUTGEN Benoît

    En réponse à sa première question, je livrerai ici à l'honorable Membre les moyennes annuelles des concentrations enregistrées en Région wallonne, et ce, afin d’amener une base comparable avec le chiffre de 40 µg/m3 qu'il cite.

    En Région wallonne, les niveaux de concentration élevés en poussières se rencontrent généralement dans la partie nord, et plus particulièrement dans le sillon Sambre et Meuse, dans les grandes agglomérations que sont Liège-Engis, Charleroi, mais aussi, dans une moindre mesure, Mons.

    Après avoir vérifié sur plusieurs années, la concentration moyenne annuelle dans les zones rurales varie entre 11 et 16 µg/m3, et celle enregistrée dans les villes industrielles varie entre 30 et 45 µg/m3. J’ai volontairement exclu 2007 de mes investigations, l’année était tout à fait particulière et les effets dont il est question ici sont des effets induits par une exposition à long terme.

    Agir contre la pollution et ses effets sur la santé nécessite la mise en œuvre d’actions à court et long terme.

    Un plan d’actions de lutte contre la pollution par les poussières fines est actuellement finalisé et sera présenté tout prochainement au Gouvernement.

    Parmi les mesures à long terme, il faut citer les mesures dont le but est de faire diminuer les émissions industrielles de façon globale et permanente : il s’agit de la révision des permis d’exploiter des installations industrielles, en cours dans le cadre de la révision des permis liés à la mise en application de la directive IPPC, et aussi principalement de mesures concernant le transport, le logement, le tertiaire, la petite industrie, etc.. Il est à noter que les mesures qui devront être déployées sont en grande partie déjà prévues dans le plan de l’air et du climat.

    D’autres mesures à long terme concernent l’information de la population et la communication de fond avec les professionnels de la santé.

    Toutes ces mesures devront être intensifiées ou facilitées au niveau local, et plus encore dans les zones urbaines soumises à une pollution en poussières. Il conviendra donc de déterminer des mécanismes pour favoriser les mesures ayant trait aux économies d’énergie ou au transport dans les zones de Charleroi et de Liège/Engis.

    Les mesures à court terme visent à diminuer la pollution lors des pics de pollution ainsi qu’à informer et sensibiliser les citoyens et des professionnels de la santé. Cette information a en particulier pour vocation de permettre aux personnes de se protéger contre la pollution et aux professionnels de la santé d’être attentifs aux symptômes décrits et à leurs liens potentiels avec la pollution.

    A titre d’information, en 2007, la concentration moyenne annuelle dans les zones rurales a varié entre 16 et 29 µg/m3. Celle enregistrée dans les villes industrielles a varié entre 35 et 53 µg/m3

    La concentration moyenne annuelle de l’ensemble des douze stations PM10 est de 32 µg/m³ en 2007 et de 26 µg/m³ jusqu’à ce jour pour 2008.

    En ventilant entre les zones industrielles de Charleroi, Liège-Engis et le reste de la Wallonie, on obtient, respectivement pour 2007 et 2008 :

    - 46 et 34 µg/m pour la zone de Charleroi;
    - 36 et 31 µg/m pour la zone de Liège-Engis;
    - 26 et 22 µg/m pour le reste de la Wallonie.

    Jusqu’au début 2008, douze stations télémétriques étaient équipées de moniteurs analysant les PM10. Depuis lors, quinze nouveaux analyseurs des concentrations en poussières fines dans l’atmosphère sont sur le point d’enrichir le réseau de mesure existant. Il s’agit d’appareils qui mesurent en continu les concentrations des différentes fractions granulométriques de poussières, dont les classiques PM10, mais aussi les PM 2,5 et les PM1. De la sorte, dans le courant de cette année, toutes les stations télémétriques seront équipées d’analyseurs de poussières fines.