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Investissements locaux en termes de sécurité et de mobilité.

  • Session : 2007-2008
  • Année : 2008
  • N° : 514 (2007-2008) 1

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  • Question écrite du 17/06/2008
    • de BORSUS Willy
    • à ANTOINE André, Ministre du Logement, des Transports et du Développement territorial

    Selon les chiffres parus dans la presse, il semblerait que le nombre de décès dus aux accidents de la route, soit en augmentation en Région wallonne. De 2006 à 2007, le nombre d’accidents ayant entraînés des lésions corporelles a augmenté d’une cinquantaine d’unités pour atteindre 13.724 tandis que le nombre de personnes décédées ou blessées est passé de 18.593 à 18.719.

    La Région wallonne a cependant souscrit à l’objectif national qui vise à :

    - réduire de 50 %, entre 2000 et 2010, le nombre de personnes décédées suite à un accident de la route
    - atteindre un nombre maximum de décès de 5.000 en 2015.

    Par ailleurs, la presse précisait également que Monsieur le Ministre souhaitait voir augmenter le nombre de radars dans les communes. Il y aurait une septantaine de radars en Wallonie ce qui serait, selon lui, nettement inférieur à la Flandre et totalement insuffisant en termes de sécurité routière et d’alimentation du Fonds des amendes routières. Pour pallier ce problème, il semblerait que Monsieur le Ministre souhaitait inciter les communes à investir en termes de sécurité et de mobilité.

    Quelle est l'analyse de Monsieur le Ministre de la situation ? Quelles sont les solutions proposées pour atteindre un maximum 5.000 décès en 2015, ce qui représente moins d’un tiers du chiffre actuel ?

    Quelles sont les collaborations mises en œuvre entre Monsieur le Ministre et le Ministre des Pouvoirs locaux pour améliorer la sécurité sur les routes wallonnes ?

    Par ailleurs, en termes d’équipements de radars, il apparaît que l'analyse de Monsieur le Ministre diverge de celle de son Collègue. Le Ministre Daerden estime en effet que c’est l’autorité fédérale et plus spécialement la police qui doit veiller à l’installation de ces équipements.

    Quelle est la position commune du Gouvernement wallon sur cette problématique ?
  • Réponse du 23/07/2008
    • de ANTOINE André

    Les chiffres cités par l'honorable Membre proviennent du baromètre de la sécurité routière de décembre 2007. Il s'agit ici d'un outil indicatif dont il convient de souligner les limites statistiques, notamment parce qu'il prend en considération les tués sur place alors que ce sont les décédés dans les trente jours qui constituent la référence standard en matière de mortalité routière.

    Aujourd'hui, les derniers chiffres validés relatifs à l'insécurité routière sont donc ceux qui se rapportent à l'année 2006. Face au constat de 1500 décès en 1998, les objectifs nationaux successifs ont été fixés à 750 décès pour 2010 et pour 2015, à 500 décès, soit moins de la moitié du chiffre de 1069 décès en 2006 (dont 503 en Wallonie).

    La Région wallonne souscrit pleinement à ces objectifs de réduction mais j'estime que la prise en compte des statistiques des blessés graves (hospitalisés au moins 24h) en sus des décédés permet une meilleure appréhension de la situation en Région wallonne. La réduction du nombre de décédés et de blessés graves est en effet de 38% en 2006 par rapport à la moyenne des années 1998-1999-2000 (2209 contre 3545), ce qui donne une meilleure indication de l'efficacité des actions entreprises ces dernières années en Région wallonne.

    J'estime toutefois que des objectifs ambitieux permettent d'avancer et l'objectif national de 500 morts en 2015 s'inscrit parfaitement dans ce cadre. Atteindre ou approcher ce niveau de réduction pour la Wallonie nécessitera une amplification de la lutte contre l'insécurité routière par rapport aux moyens consentis aujourd'hui.

    Deux exemples, sans exhaustivité.

    Il s'agit de continuer à améliorer les infrastructures de transport par des aménagements qui augmentent la sécurité des usagers les plus vulnérables et permettent un meilleur partage de la voie publique.

    C'est ainsi que la sécurité routière constitue une préoccupation centrale et permanente dans la concrétisation des projets identifiés dans les études communales de mobilité : les crédits intermodaux et le plan Escargot (dix millions d'euros en 2008) sont destinés à l'aménagement d'infrastructures locales de déplacement qui contribuent au développement du transport public, du vélo, de la marche, d'une meilleure accessibilité pour les personnes à mobilité réduite, avec le souci constant d'une plus grande sécurité pour tous ces usagers.

    Pour ce qui concerne les aspects directement liés à l'infrastructure régionale, ceux-ci relèvent de la compétence de mon Collègue Michel Daerden en charge de l'Equipement. D'autre part, il est évident que le respect du code de la route est essentiel et la nécessité de renforcer le respect des règles, notamment en matière de vitesse, fait l'objet d'un large consensus.

    De nombreuses études l'ont démontré, une vitesse excessive constitue un facteur incontestable dans l'occurrence des accidents de la route et dans leur gravité.

    Il convient d'agir sur les comportements individuels et c'est en ce sens que je suis convaincu de l'importance et de l'efficacité des contrôles de vitesse ou de conduite sous influence. Je suis persuadé qu'un tel renforcement des contrôles routiers est susceptible de favoriser une modification des comportements en augmentant pour les usagers de la route le risque subjectif d'être contrôlé.

    Pour atteindre cet objectif, une première démarche essentielle consiste à renforcer les collaborations entre les différents niveaux de pouvoir. C'est en ce sens que le Gouvernement wallon a sollicité le Gouvernement fédéral pour que la Police multiplie ces contrôles, par le biais de postes fixes ou mobiles.

    En parallèle et dans le but d'amplifier ce mouvement, j'ai décidé, dans le cadre du plan Escargot 2008, d'encourager ce type de démarche au niveau des communes et de les aider, par l'acquisition de radars tant répressifs que préventifs, à améliorer la sécurité routière dans les quartiers et les villages.