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Implication de l'infrastructure dans l'accident de bus de Wavre.

  • Session : 2007-2008
  • Année : 2008
  • N° : 353 (2007-2008) 1

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  • Question écrite du 17/06/2008
    • de LANGENDRIES Benoît
    • à DAERDEN Michel, Ministre du Budget, des Finances et de l'Equipement

    La semaine dernière, la commune de Wavre a été le théâtre d'un accident impliquant un bus des TEC. Heureusement, l'on ne déplore que des blessés. Vu l'état du bus, l'issue aurait pu être tout autre.

    A l'heure actuelle, les causes exactes de l'accident ne sont pas connues. Toutefois, il semblerait que les aménagements routiers pourraient être mis en cause.

    En effet, le bus aurait heurté un des plots en béton d'une hauteur de 15 cm, plots qui sont installés au centre de la chaussée de Huy. Le chauffeur aurait ainsi perdu le contrôle de son véhicule. Ceux-ci ont été installés deux semaines avant l'accident, en remplacement de bollards en plastique vert.

    Je suis assez étonné de la pose de tels plots. En effet, ceux-ci sont fréquemment décriés notamment par les motards car ils sont source de danger. Non seulement, leur visibilité fait défaut mais, en cas de chute, leur influence sur la gravité des blessures n'est pas négligeable.

    De nombreux automobilistes se plaignent également de ces aménagements. De nouveau, ceux-ci critiquent leur manque de visibilité, principalement la nuit car l'on ne les distingue pas avec des simples bandes blanches de séparation.

    L'accident du bus démontre que ces plots constituent un danger réel.

    Monsieur le Ministre dispose-t-il d'une évaluation globale de ces plots en termes de sécurité routière ?
    Quelle est leur plus-value ?

    Ne faudrait-il pas prévoir d'autres aménagements plus sécurisants ?

    Les bollards en plastique sont-ils plus sécurisants ?
  • Réponse du 17/07/2008
    • de DAERDEN Michel

    En réponse à sa question, je souhaite au préalable insister sur le fait que dans la cadre du malheureux accident de Wavre, il convient d’être extrêmement prudent sur la question des responsabilités.

    Une enquête est en cours et devra déterminer les circonstances exactes qui ont conduit à cet accident.

    Dans le cas de Wavre, un aménagement de sécurité sur la R.N. 243 a été souhaité par la Ville de Wavre au droit de la ferme des 4 sapins dans le cadre d’une demande de transformation de la ferme en bureaux et logements de fonction.

    Le but de l’aménagement est d’empêcher aux voitures sortant de la ferme de virer à gauche et ainsi d’éviter une manœuvre dangereuse en raison de sa situation à l’intérieur d’une courbe avec peu de visibilité.

    Dans ce cas précis, les délimitateurs de trafic étaient posés à l’extérieur du marquage continu délimitant le bord de chaussée. Ce marquage doit être franchi par un conducteur avant de toucher le plot en béton.

    Quoi qu’il en soit, d’une manière plus générale, je peux vous confirmer que ces éléments en béton sont encadrés par des prescriptions prévues au cahier des charges type RW99 et doivent répondre à des caractéristiques définies dans une norme belge.

    Le rôle premier de ces bordures, comme leur nom l’indique, est de délimiter les chaussées, c'est-à-dire de faire en sorte qu’il y ait un obstacle physique qui sépare deux flux de trafic.

    Ces flux peuvent être soit de sens différents (cas de Wavre), soit de nature différente : séparation physique entre la circulation automobile et des circulations lentes cyclistes, piétonnes ou bandes réservées aux transports en commun.

    Des balises en plastique peuvent jouer un rôle visuel complémentaire, mais ne constituent pas un obstacle physique à proprement parler. Certains automobilistes peu respectueux n’hésitent en effet pas à les franchir sans réel dommage au véhicule…

    Les plots en béton ont déjà été utilisés à différents endroits en Région wallonne.

    Je ne dispose à ce jour pas de statistiques accidentologiques précises au sujet de ces équipements.

    Avec le recul de quelques années d’utilisation, et au vu du débat en cours à ce sujet, je pense qu’une évaluation de l’utilisation de ces systèmes doit être menée.

    Je vais donc solliciter mon administration afin qu’elle mette sur pied un comité technique multidisciplinaire afin d’étudier ces équipements et de formuler des recommandations visant à encadrer leur utilisation et tout particulièrement leur visibilité.

    Je souhaite que l’IBSR soit associé à cette réflexion.

    Je vais en outre solliciter mon collègue le Ministre Antoine afin qu’il y délègue un représentant. En effet, la Société régionale wallonne des transports utilise elle aussi ce genre de dispositifs dans les aménagements visant à séparer les bandes bus du reste du trafic. L’avis des gestionnaires du TEC sera donc doublement intéressant.

    Je souhaite obtenir les premières conclusions de ce groupe de travail pour le 20 juillet environ.