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Aides-soignant(e)s - Lacunes dans les formations.

  • Session : 2007-2008
  • Année : 2008
  • N° : 144 (2007-2008) 1

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  • Question écrite du 18/06/2008
    • de BERTOUILLE Chantal
    • à DONFUT Didier, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des chances

    Selon le Bulletin d'information du Forem, de récentes études réalisées auprès d'entreprises du secteur des maisons de repos, indiquent un important déficit qualitatif des compétences de demandeurs d'emploi inscrits dans la profession d'aide-soignant(e).

    Monsieur le Ministre a-t-il pu prendre connaissance de ces études ? Quelles sont les lacunes qui sont généralement relevées par les gérants et directeurs des maisons de repos en Région wallonne concernant les problèmes de formation des aides-soignant(e)s ?

    Des formations de spécialisation seront ainsi prochainement dispensées, notamment en Hainaut occidental. Monsieur le Ministre peut-il me dire s'il a été associé aux travaux visant à la mise en place de ces nouvelles formations ?
  • Réponse du 24/07/2008
    • de DONFUT Didier

    Le Forem établit régulièrement des études du marché de l'emploi dans divers secteurs afin de pouvoir adapter au mieux son offre de formation aux besoins non satisfaits ou insuffisamment satisfaits.

    C'est ainsi que le Forem Conseil a réalisé une analyse intitulée: Les attitudes et les pratiques à l'égard de la gestion des ressources humaines dans l'écosystème du non marchand en Région wallonne, série 1 : Hôpitaux et maisons de repos.

    Pour en rester dans le cadre de l’interrogation de l’honorable Membre qui porte sur le secteur des maisons de repos et sur les lacunes en terme de formation des aides soignant(e)s selon l’honorable Membre, avancés par un certain nombre des responsables de la gestion des ressources humaines qui ont participé à cette étude, je cite à l’honorable Membre texto le passage de l'étude du Forem :

    " Point 5.3.2. dans les maisons de repos

    Les principales difficultés en matière de GRH, rencontrées par les employeurs de maisons de repos concernent:

    - le manque de motivation du personnel: 38 % (et ce, surtout dans les maisons de repos et de soins);
    - la mauvaise formation de base du personnel : 22 % (remarquons que ce pourcentage ne fait pas de distinction entre aide-soignant(e) et infirmière);
    - la gestion des horaires.

    A l'instar des hôpitaux (mais dans une proportion encore plus faible), seuls, 8 % des responsables citent spontanément des pénuries.

    Constatons que sur l'échantillon analysé par le Forem, 22 % des membres du personnel (infirmiers et aide-soignant(e)s confondus) ne disposeraient pas d'une formation de base suffisante (selon l'échantillon d'employeurs) ".

    J'attire également l’attention de l’honorable Membre sur les points 5.5.1 et 5.5.2, de l'analyse du Forem:

    " 5.5.1.« la formation lors de l'embauche» Dans six cas sur dix, le responsable du service hospitalier prévoit un accompagnement d'un nouveau par un ancien (…) cet écolage peut durer de quelques jours ou plusieurs semaines (…) Cette modalité de formation est encore plus marquée dans les maisons de repos où elle représente 85% des formations à l'embauche. (...)

    5.5.2. «L'évaluation de la formation de base des infirmières» la plupart des responsables de services tant des hôpitaux que des maisons de repos estiment que la formation de base des jeunes infirmières qui entrent sur le marché du travail est trop théorique. (…) La formation de base des aides-soignantes est jugée moins théorique que celle des infirmières. Clairement, les responsables de service (65%) reprochent aux écoles d'infirmières de limiter les stages pratiques en dernière année d'études. (....) Une large majorité du personnel estime que leur formation de base les a bien préparés (…) ceux qui pensent l'inverse (…) regrettent aussi le manque de pratique ".

    Après rappel de certains passages de l'analyse du Forem, il me paraît utile de rappeler les définitions reprises dans la législation fédérale en termes de personnel soignant et au niveau de la qualification attendue.

    Arrêté ministériel du 6 novembre 2003 :

    Article 1, 9° : "personnel soignant" : le personnel qui assiste effectivement les praticiens de l'art infirmier dans la dispensation des soins, et aide les patients dans les actes de la vie journalière, la préservation de leur autonomie et le maintien de leur qualité de vie.

    Article 4, § 1er : Les membres du personnel soignant doivent disposer d'au moins une des qualifications suivantes :

    Le brevet ou le diplôme de l'enseignement secondaire ou le certificat d'étude de l'enseignement secondaire ou le certificat de qualification ou le certificat de l'enseignement secondaire de : auxiliaire familiale et sanitaire, puériculture, aspirante en nursing, 'leefgroepwerking", "gezins-en bejaardenhelpster", aide familiale, "bijzondere jeugdzorg", "personenzorg", assistant(e) en gériatrie, éducation, moniteur de collectivités, auxiliaires polyvalentes des services à domicile et en collectivités ou aide polyvalente de collectivités.

    Sont assimilées au personnel soignant les personnes qui ont réussi une formation agréée par l'Autorité compétente ou une formation qui figure sur une liste dressée par le Ministre fédéral ayant la Santé publique dans ses attributions. Cette liste est communiquée par ce Ministre au Service. A leur demande, les membres du personnel soignant reçoivent du Service un numéro d'enregistrement attestant leur qualification, à condition de justifier l'une des qualifications susmentionnées ou de produire les pièces justificatives nécessaires.

    Ces précisions étant apportées et tout en rappelant que je ne dispose pas des compétences liées à la formation, toute initiative de formation continue qui vise à consolider la formation du personnel infirmier et du personnel soignant constitue pour moi un gage d'amélioration de la qualité du service rendu aux personnes âgées à laquelle j'apporte toute mon adhésion.