/

Tourbières dans les Hautes Fagnes.

  • Session : 2007-2008
  • Année : 2008
  • N° : 438 (2007-2008) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 18/06/2008
    • de STOFFELS Edmund
    • à LUTGEN Benoit, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme

    Il y a quelque temps j'interrogeais Monsieur le Ministre sur la question relative au risque que les tourbières dans les Hautes Fagnes disparaîtraient d’ici 50 ans – comme le laissait entendre une étude réalisée sur le sujet.

    Il confirmait dans sa réponse connaître l’étude mentionnant ce risque. Il exposait les mesures prises à cet égard afin de sauvegarder ce biotope singulier en Région wallonne, voire en Belgique.

    Monsieur le Ministre comprendra qu’étant originaire des Cantons de l’Est, je m’intéresse particulièrement à ce biotope.

    Si je reviens sur cette question, c’est pour savoir si les mesures annoncées ont effectivement été prises et si une amélioration s’annonce.

    Y a-t-il eu depuis lors de nouvelles recherches scientifiques concernant les risques auxquels les tourbières des Hautes Fagnes sont exposées ? Dans l’affirmative, peut-on en connaître le contenu ?
  • Réponse du 23/07/2008
    • de LUTGEN Benoît

    Pour rappel, les trois principales préoccupations concernant les tourbières sont :

    - l’assèchement;
    - l’eutrophisation liée aux pluies azotées;
    - les changements climatiques.

    En ce qui concerne l’assèchement lié au drainage et à la présence des fronts d’exploitation de la tourbe, problème immédiat et plus local, plusieurs types de travaux de restauration ont été entrepris en vue de maintenir un niveau d’eau adéquat. Ces travaux, jusqu’à présent expérimentaux vu leurs coûts importants, ont fait l’objet d’un suivi scientifique qui montre l’efficacité des mesures prises, notamment le redéveloppement des sphaignes et des linaigrettes, ainsi que des populations d’aeschne subarctique (libellule) et la nidification du pluvier doré. Par contre, certaines espèces végétales typiques des tourbières hautes, dont le pouvoir germinatif est plus limité dans le temps, sont plus lentes à réapparaître en raison de la disparition du stock local de graines.

    Sur base de ces travaux, et grâce à un programme et un financement LIFE, le processus de restauration des tourbières au niveau de la gestion du niveau de l’eau va pouvoir être poursuivi à plus grande échelle. Il est également prévu de déboiser quelque 500 hectares de pessières afin de rétablir les landes tourbeuses.

    Pour ce qui est de l’eutrophisation et des changements climatiques, les problèmes sont plus globaux et leur résolution entre dans le cadre des mesures prises au niveau international. Ainsi, des retombées azotées annuelles sont comprises entre dix et vingt kilos par hectare, soit plus du double de la charge critique que peuvent supporter les tourbières. Une tendance à la baisse est cependant notée.

    Le suivi scientifique des tourbières et des travaux de restauration en particulier, est assuré par deux chercheurs du Centre de recherche de la nature, de la forêt et du bois (DGRNE), basés à la station de recherche du Mont Rigi et aidés pour des études plus ciblées par les chercheurs de l’ULg (convention de recherche sur les retombées azotées).