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Papillons

  • Session : 2007-2008
  • Année : 2008
  • N° : 440 (2007-2008) 1

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  • Question écrite du 18/06/2008
    • de STOFFELS Edmund
    • à LUTGEN Benoit, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme

    La Belgique abrite un nombre de papillons relativement riche par rapport à celui d’autres territoires situés aux mêmes latitudes. 121 espèces de papillons de jour ont été répertoriées (114 en Wallonie, 88 en Flandre). S'ajoutent en outre d’autres espèces de papillons qui ne devraient normalement pas apparaître chez nous. Ont-ils été introduits avec des plantes qui ne font pas partie de notre biotope habituel ?

    Une explication peut être celle que nous avons des biotopes (des milieux écologiques) très diversifiées en Région wallonne. Néanmoins, on constate un déclin inquiétant, lié à l’intensité de l’activité humaine, à l’impact de ces activités sur les paysages et habitats naturels, au type d’agriculture et de sylviculture, à l’urbanisation, ...

    Les différentes espèces de papillons ne sont pas les seules espèces en danger. Seize espèces de papillons de jour auraient complètement disparu. D’autres n’ont pas été revues depuis un certain temps.

    La majorité des espèces dans notre pays sont menacées à des degrés divers. Certaines sont au bord de l'extinction. Le déclin a été plus intense en Flandre. La Wallonie semble moins marquée par ce phénomène.

    Monsieur le Ministre peut-il faire l’état de la situation ? Confirme-t-il les observations faites par les amis de la nature ? Quelles mesures adopte-t-il pour lutter contre la disparition des espèces de papillons ?
  • Réponse du 23/07/2008
    • de LUTGEN Benoît

    Les papillons de jour font partie des six groupes taxonomiques (oiseaux, reptiles, batraciens, chauves-souris, rhopalocères, libellules), pour lesquels il existe un suivi permanent en Région wallonne. Ce suivi est coordonné par la DGRNE en collaboration avec les milieux universitaires (UCL) et les associations naturalistes (AVES, Raînes, Lépidoptères, Gomphus).

    D’autres groupes font l’objet d’un suivi plus périodique :

    - mammifères (convention en cours avec l’Ulg),
    - plantes supérieures (convention en cours avec la FUSAGx en collaboration avec le Jardin Botanique et l’Association européenne de floristique),
    - coccinelles (subvention au Groupe de travail Coccinula).

    S’adressant à un grand nombre d’espèces ayant des écologies diverses, ce suivi constitue à la fois un réseau d’alerte et d’évaluation de l’évolution des espèces, celle-ci pouvant être mise en relation avec l’évolution des activités humaines et les mesures prises en faveur de la nature.

    En ce qui concerne plus particulièrement les papillons de jour, un bilan des connaissances est en cours et sera très prochainement publié sous forme d’un atlas évolutif des papillons de Wallonie. Le bilan indique que, si l’érosion se poursuit pour certaines espèces, les mesures prises vis-à-vis des espèces les plus menacées ont permis de stabiliser et même d’améliorer la situation.

    En ce qui concerne les mesures prises, il faut noter une série d’actions visant une gestion des milieux favorable aux papillons :

    - la restauration de milieux importants pour notre patrimoine naturel parmi les plus menacés, en particulier au travers des programmes LIFE : milieux tourbeux et fonds de vallées (Plateau des Hautes Fagnes, Plateau des Tailles, Massif de la Croix Scailles), des grands complexes marécageux (vallées de la Haine et de la Semois) et des pelouses calcaires (vallées de la Haute-Meuse, du Viroin, de la Lesse et de la Lhomme), … ;
    - le complètement progressif et la gestion du réseau de réserves naturelles ;
    - le fauchage tardif des bords de routes qui permet le développement de la flore indigène et est favorable aux espèces communes ;
    - la formation continuée des agents de la DNF à la reconnaissance des papillons et à une gestion forestière favorable aux papillons forestiers.

    Ces mesures se révèlent efficaces.

    Divers facteurs d’inquiétude sont toutefois mis en évidence. Les trois dernières années ont connu des aléas météorologiques (en particulier des périodes pluvieuses et un ensoleillement déficitaire) très défavorables aux papillons, entraînant une mauvaise reproduction et une dépression des populations. Par ailleurs, localement des décalages ont été observés entre le développement de la végétation et la période de reproduction des papillons. Ces observations, à mettre en relation avec les changements climatiques, sont alarmantes.