/

Pollution du Hoyoux.

  • Session : 2007-2008
  • Année : 2008
  • N° : 456 (2007-2008) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 23/06/2008
    • de CASSART-MAILLEUX Caroline
    • à LUTGEN Benoit, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme

    Dernièrement, d'importantes quantités d'acide sulfurique se sont déversées dans le Hoyoux, à Marchin. On chiffre la quantité d'acide perdu à 35.000 litres !

    Cette pollution résulte d'une succession d'incidents techniques qui se sont produits au sein de l'entreprise Delloye Mathieu, entreprise marchinoise appartenant au groupe Arcelor Mittal.

    Il s'agit là d'une catastrophe écologique considérable. Les conséquences sur l'environnement sont évidemment très importantes.

    Monsieur le Ministre est-il déjà en mesure de chiffrer les pertes actuelles ? Des conséquences sont-elles également à déplorer sur la flore environnant la rivière ? Concrètement, quels sont les dommages directs causés au Hoyoux ? Outre les implications directes d'une telle pollution, devons-nous envisager des conséquences négatives à plus long terme ?

    La chaleur de l'été incitera certainement jeunes et moins jeunes à se rafraîchir… Y a-t-il un risque pour la santé humaine à se baigner dans la rivière ? Si tel est le cas, une information sera-t-elle prodiguée ?

    Le principe du pollueur payeur sera bien entendu applicable à la situation rencontrée à Marchin, d'autant que le responsable ne fuit pas ses responsabilités et est à l'origine de l'alerte pollution. Dès lors, il incombe à la Région wallonne d'évaluer les pertes présentes et à venir.

    Cette pollution doit permettre de faire le point sur les mesures de contrôle au sein des entreprises. Celles-ci sont-elles suffisantes ? Comment sont-elles réalisées ? N'aurait-on pas pu prévoir la catastrophe de Marchin d'autant que la pollution résulte d'une cuve de réserve percée.
  • Réponse du 27/06/2008
    • de LUTGEN Benoît

    Le service SOS Pollution a été prévenu le 31 mai 2008 vers 20h30 par le SRI de Huy d'un accident au site Arcelor Mittal de Marchin. L'agent de garde s'est rendu immédiatement sur place et a effectué des prélèvements pour analyse.

    La quantité d'acide écoulée dans la rivière est estimée à 35 m³ (35.000 litres) en deux heures et ce, suite à une cascade de dysfonctionnements. Il est à noter que la concentration de cet acide était faible.

    Avec le débit du Hoyoux à ce moment là (2m³/sec), la dilution de l'acide conduit à un pH d'environ 4, ce qui pose de graves problèmes au niveau piscicole.

    Un procès-verbal a été rédigé à l'encontre de la société incriminée et sera envoyé au Parquet ce mardi. Le principe pollueur-payeur sera appliqué. La société Arcelor devra réparer les préjudices occasionnés et s’expliquer sur les dysfonctionnements qui ont conduits à cette pollution.

    Pour ce qui est de l'état du sol, l'essai au marqueur réalisé lundi a pu démontrer que la quasi totalité de l'acide s'est retrouvée en direct dans le Hoyoux, et seule une faible quantité s'est infiltrée sous les bâtiments d'Arcelor Mittal. D’après la DGRNE, l'eau du Hoyoux, elle, a retrouvé sa qualité chimique d'avant l'accident en quelques heures tout au plus.

    Le préjudice immédiat peut se mesurer par la mortalité piscicole notamment. Celle-ci n'a pas été constatée par l'agent SOS Pollution le samedi soir, et le dimanche, elle était visible. En outre, cinq sondages par pêche électrique ont été réalisés par deux agents du service de la pêche du 2 au 4 juin 2008, dans des conditions techniques et hydrologiques non optimales (fort débit), tant en aval qu'en amont du point de pollution. Un rapport précis d'évaluation des dommages à la faune piscicole réalisé par le service de la pêche est attendu dans les prochaines semaines.

    En ce qui concerne les contrôles au sein des entreprises, ceux-ci sont réalisés régulièrement par la DPE. La société Arcelor Mittal a déjà mis en œuvre différentes mesures correctrices sur l'ensemble de ses sites suite à cette pollution. La DPE sera attentive à ce que ces nouvelles consignes soient suivies d'effets dans les différents sites concernés.

    Il existe bien un réseau d’alerte situé sur nos principaux cours d’eau (Meuse, Escaut, Sambre) et qui fait partie du réseau d’alerte international. Celui-ci a parfaitement fonctionné. Cependant, j’ai mis de nouvelles procédures en place pour qu’il soit prévenu dans des délais encore plus courts.

    Je souhaite la plus grande sévérité pour ce qui s’est passé. Le principe pollueur-payeur prévaut évidemment. De plus, il y a eu une reconnaissance rapide de cette pollution, ce qui n’est pas toujours le cas.