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Investir dans la PEB

  • Session : 2007-2008
  • Année : 2008
  • N° : 576 (2007-2008) 1

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  • Question écrite du 10/07/2008
    • de STOFFELS Edmund
    • à ANTOINE André, Ministre du Logement, des Transports et du Développement territorial

    La présente question fait référence à une étude économique réalisée par le Pôle Energie de la Faculté Polytechnique de Mons.

    L’étude a examiné l’impact économique d’une augmentation de la PEB d’un logement à travers différents angles de vue :

    - isolation thermique;
    - étanchéité à l’air;
    - ventilation à double flux avec récupération de chaleur;
    - augmenter les rendements des systèmes de production de chaleur;
    - opter pour les systèmes de production d’énergie renouvelable.

    A quel seuil se situe l’optimum en termes de rentabilité économique ?

    L’étude part de l’hypothèse qu’investir dans la PEB, c’est placer de l’argent en remplaçant le taux d’intérêt de l’argent placé par une économie d’énergie. Si l’économie faite sur base d’un ensemble d’années (p.ex. 25 ans) donne un résultat financier (primes et réductions déduites de l’investissement et inflation ainsi que le prix(1) à la hausse de l’énergie prise en compte) inférieur que le taux d’intérêt pour la même période, l’investissement est qualifié comme étant inférieur au seuil de rentabilité économique. Différents types de maisons ont été analysés : >K 44 avec bonne étanchéité, > K32 avec bonne étanchéité et ventilation double flux etc.

    L’étude arrive à trois conclusions qui doivent aussi inspirer notre politique :

    - toutes les maisons étudiées sont plus rentables qu’un investissement bancaire sans risque et à long terme (nous avons donc intérêt à mobiliser les carnets d’épargne qui rapportent moins qu’un bon investissement PEB, en même temps, nous devons imaginer des formules de financement aussi rentables pour ceux qui ne disposent pas d’un carnet d’épargne leur permettant d’investir de la même manière).

    - viser une PEB économiquement rentable, c’est améliorer dans l’ordre : isolation thermique, étanchéité à l’air, ventilation à double flux avec récupérations des calories, meilleur rendement des systèmes de production de chaleur et opter pour des systèmes de production d’énergie alternative (ce qui est un message plus que clair : nous devons donc orienter la capacité d’investissement du particulier d’abord vers une bonne isolation thermique et vers l’étanchéité à l’air avant de l’orienter vers des technologies plus coûteuses).

    - le niveau K optimal se situe généralement entre K 30 et K 35 ( = maison à basse consommation d’énergie) pour une maison unifamiliale moyenne qui peut varier en fonction du type de construction, du type de vitrage, de la géométrie et de l’orientation de l’enveloppe etc. (c’est donc vers cette valeur que nous devon inviter les auditeurs énergétiques à faire leurs propositions d’investissement aux particuliers).

    J’invite Monsieur le Ministre à méditer les résultats de cette étude.

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    (1) Le dernier prix d'un litre de mazout pris en compte étant celui d'avril 2008
  • Réponse du 09/09/2008
    • de ANTOINE André

    L’honorable Membre me pose la question suivante: « A quel seuil se situe l'optimum en termes de rentabilité économique» lors d'investissements visant l'augmentation de la PEB d'un logement.

    Malheureusement, il n'y a pas de vérité générale en réponse à son interrogation. L’honorable Membre en conviend d'ailleurs lui-même quand il reprend les conclusions de l'étude économique réalisée par le Pôle Energie de la FPMs.

    En effet, cette étude est basée sur dix maisons quatre façades, représentatives des standards actuels de construction, sur lesquelles un ensemble d'hypothèses ont été prises (durée de vie, utilisation du bâtiment, évolution des coûts d'énergie, ... ).

    Par la suite, les paramètres d'isolation thermique, d'étanchéité à l'air mais également le système de ventilation ou les systèmes de production de chaleur ont pu être variés en examinant les impacts économiques.

    Il en ressort que pour une habitation unifamiliale « moyenne» (environ 200m2 chauffés, une compacité de 1.3 et une proportion de surface vitrée s'élevant à 7 % de la surface de déperdition totale) isolée avec de la laine minérale pour les murs et le toit, équipée de double vitrage à haut rendement et utilisant une chaudière pour le chauffage couplée à un boiler pour l'ECS, le niveau K optimal se situe généralement entre K30 et K35.

    Cependant, l'étude montre bien que ce niveau d'isolation K minimisant le coût total actualisé n'est pas le même pour toutes les habitations. Le niveau K optimal dépend de nombreux paramètres: coût des matériaux d'isolation et de leur mise en œuvre, qualité de l'isolation des ouvertures vitrées, compacité et rapport des surfaces totales vitrées et de déperditions des bâtiments.

    En fonction des investissements consentis, les temps de retour sur investissements varient de 8 à 24 ans, avec une moyenne autour de 10 ans pour les constructions traditionnelles, et un taux de rentabilité interne supérieur à 5% dans tous les cas.

    Il ne faut pourtant pas oublier que ces chiffres sont basés sur des primes (CALE & K45) qui amortissent une partie du surcoût de l'isolation entre une maison qui satisfaisait à la réglementation en vigueur au moment de l'étude (K55) et une maison mieux isolée. Ces valeurs seront donc à revoir en fonction des nouvelles valeurs réglementaires. En outre, les hypothèses actualisées sur les coûts de l'énergie devraient nuancer légèrement les résultats de l'étude.