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Chicanes

  • Session : 2007-2008
  • Année : 2008
  • N° : 337 (2007-2008) 1

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  • Question écrite du 10/07/2008
    • de STOFFELS Edmund
    • à COURARD Philippe, Ministre des Affaires intérieures et de la Fonction publique

    Certains mayeurs recourent à la pose de chicanes à l’entrée de leurs villages afin de réduire la vitesse des voitures qui approchent de ceux-ci (et en même temps elle réduisent le niveau de nuisances sonores puisque les voitures sont obligées de rouler plus calmement). Il s’agit, selon les bourgmestres, d’une mesure provisoire en attendant que d’autres mesures définitives soient prises. Mais ils souhaitent répondre plus rapidement aux craintes de leurs riverains. Il va de soi que la pose d’une telle chicane ne pourra pas se faire sans l’avis de la police d’une part et du MET (s’il s’agit d’une voirie régionale) d’autre part – notamment pour éviter que la pose de chicanes crée plus de problèmes qu’elle ne solutionne (notamment dans le chef des camions).

    Plusieurs questions se posent :

    - dans quelle mesure la vitesse à l’entrée des localités constitue-t-elle un problème majeur; à en croire les responsables locaux et les riverains, cela devient véritablement une préoccupation majeure; Monsieur le Ministre a-t-il recherché des solutions types à promouvoir auprès des communes qui, elles, sont directement confrontés avec le problème ;

    - la pose d’une chicane est-elle vraiment le meilleur moyen de réduire les vitesses et les nuisances sonores; y a-t-il des alternatives bon marché dont le résultat est plus convainquant (p.ex. des îlots au milieu de la route si celle-ci est suffisamment large) ;

    - la chicane, ou d’autres mesures, ne va-t-elle pas pouvoir remplacer le contrôle policier; n’est-il pas utile d’encourager les communes à ce qu’elles investissent dans l’équipement radars de leurs zones de police locale ;

    - que doit faire la commune pour obtenir l’accord du MET à poser des mesures adéquates pour réduire les vitesses aux entrées des villages ;

    - n’est-il pas opportun de rédiger une circulaire commune de Monsieur le Ministre et du Ministre Daerden informant et invitant les communes quant aux mesures les plus appropriées et quant aux conditions de les appliquer ?
  • Réponse du 12/08/2008
    • de COURARD Philippe

    La recherche en matière de sécurité routière mobilise des disciplines très différentes appartenant aussi bien aux sciences de l'ingénieur qu'aux sciences sociales.

    L'une des approches est qu'il y a lieu de modifier le comportement des usagers de la route en vue de réduire de manière drastique le nombre de morts et de blessés sur les routes, il s'impose en effet de rééquilibrer la place de la voie publique et notamment d'amener à ce que les usagers dits " forts " soient encouragés à davantage de prudence à l'égard des usagers plus vulnérables. Pour ce faire, il y a lieu de modifier les mentalités et le comportement de chacun.

    Chaque gestionnaire (Région, Provinces, Communes) est responsable de ses infrastructures. Le Bourgmestre est lui, en charge de la politique de sécurité locale.

    La sécurité routière est un droit fondamental et un important objectif social. Chacun doit pouvoir se déplacer dans un environnement routier intrinsèquement sûr. Chaque accident est un accident de trop et tout doit être mis en œuvre pour éviter qu'il y ait des victimes.

    Les accidents de circulation résultent souvent d'un ensemble de facteurs complexes dû à une interaction entre l'individu, le véhicule et l'infrastructure qui contribuent chacun, dans une certaine mesure, à la survenance de l'accident et/ou de la gravité de celui-ci.

    Je rappellerai à l'honorable Membre qu'en juin 2001, le Gouvernement belge a créé les " Etats généraux de la sécurité routière " (EGSR) dans le but de réduire de 50% le nombre annuel de tués sur les routes pour 2010. En 2002, les EGSR ont présenté leurs recommandations afin d'atteindre cet objectif. Cinq ans plus tard, la situation a été réévaluée et de nouvelles recommandations ont été présentées.

    Lundi 24 septembre 2007, pour la première fois, les " Etats généraux de la sécurité routière " étaient organisés au niveau de la Région wallonne.

    A l'issue des débats entre les différents intervenants (parents de victimes d'accidents de la route et les associations telles que Fédémot, Gammah, APER, ProVélo, Touring, UPTR, …) on a pu constater que même si la sécurité routière sur les routes wallonnes s'était améliorée au cours de ces dernières années, la situation y restait toutefois plus préoccupante que dans les autres régions. Ce constat découle de facteurs tels que la densité de population (moins dense en Wallonie qu'en Flandre ou à Bruxelles) mais aussi de la moindre acceptation en Région wallonne des limitations notamment en matière de vitesse.

    Il n'est pas inutile de signaler à l'honorable Membre que mes services n'ont pas attendu les premiers EGSR wallons pour encourager et financer, via des projets pilotes et des appels à projets, des aménagements de voiries tenant compte de tous les usagers et non plus des seuls automobilistes : aménagements d'abords d'écoles, Plan Mercure, PICVerts….


    Par courrier du 29 octobre 2007, j’invitais les Communes à prendre davantage en compte la sécurité des usagers les plus faibles.

    L'information des Communes est également présente dans des publications éditées en collaboration avec l'IBSR dont par exemple : le " Mémento de la sécurité routière ", " Vers des rues citoyennes " édité en 2004 ou encore le " Vade-mecum vélo en Région wallonne. Marquage et signalisation dans les contresens cyclables ", ….

    Le problème de la vitesse excessive constitue un problème tant à l’entrée de la commune que dans sa traversée. Il n'y a pas de solution " type " à promouvoir auprès des Communes qui sont confrontées aux vitesses excessives des véhicules.

    Les aménagements à réaliser dépendent essentiellement de la situation sur le terrain. La création d'effet de " porte ", notamment par le rétrécissement de la voirie, doit inciter le citoyen à adapter sa vitesse aux lieux, mais ces mesures ne remplacent pas le contrôle policier.

    Je puis rassurer l'honorable Membre, en lui signalant que toutes les propositions d'aménagements sont examinées par mes services avec la collaboration de l'IBSR.

    Quant aux aménagements sur les voiries régionales et la rédaction d’une circulaire commune avec mon collègue Michel Daerden, je relayerai ces propositions auprès du Directeur général des routes et bâtiments, qui, dans le cadre de la nouvelle structure de l’Administration wallonne, va pouvoir coordonner ce type d’action.

    Je reste, pour ma part, persuadé que toutes les mesures physiques à prendre sur le terrain doivent être accompagnées d'une sensibilisation des conducteurs et futurs conducteurs et ce, dès l'école primaire et que la présence policière aux endroits stratégiques doit être soutenue.