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Maisons passives en polystyrène.

  • Session : 2007-2008
  • Année : 2008
  • N° : 484 (2007-2008) 1

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  • Question écrite du 10/07/2008
    • de STOFFELS Edmund
    • à LUTGEN Benoit, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme

    J’ai toujours été un défenseur de réduire autant que peut la consommation d’énergie. Il s’agit là d’un objectif à la fois écologique (lutter contre le réchauffement climatique) et social (réduction du coût et des charges). Il me semblait d’ailleurs que le décret PEB visait des objectifs beaucoup trop timorés en la matière.

    En attendant, on fait la promotion de la maison passive. Je crains qu’elle ne soit pas accessible à tous les portefeuilles, et ce malgré les aides et incitants fiscaux mis en place. Tant mieux si un amateur dispose des moyens financiers ou de la capacité d’emprunt pour se lancer dans pareil projet.

    Je lis maintenant dans la presse, que des entrepreneurs se lancent à améliorer le niveau d’isolation des parois ou des chapes en proposant des matériaux à base de polystyrène. S’il est encore trop tôt pour moi de me faire une idée définitive sur ces produits, je me permets quand même de poser à Monsieur le Ministre quelques questions dans le but de connaître son avis sur ces techniques :

    - ne faut-il pas intégrer dans la réflexion la notion d’énergie grise; nous ne pouvons pas nous contenter de réduire la consommation d’énergie une fois que le bâtiment est construit. Nous devons aussi intégrer dans le calcul les quantités d’énergie consommées pour produire les matériaux qui dans la suite permettent de réduire la consommation; quel est alors le bilan énergétique et écologique d’une maison passive en polystyrène ;

    - ne faut il pas réfléchir à longue échéance; le jour, où une telle maison devra être déconstruite, comment recycler ou résorber les déchets absolument pas biodégradables; ne faut-il pas pousser la R & D dans le but de solutionner le traitement écologique ou le recyclage de tels matériaux ?

    Imaginons que des milliers de maisons passives seront construites avec du polystyrène, ce seront nos petits-enfants que nous chargeons d’un problème environnemental de taille et de complexité comparable à celui de l’amiante ou du plomb avec lesquels nous sommes si souvent confrontés chaque fois qu’un bâtiment fait l’objet de travaux d’entretien ou de réparation.
  • Réponse du 07/08/2008
    • de LUTGEN Benoît

    Je laisserai le soin au Ministre de l'Energie de se prononcer sur l'intégration de l'énergie grise des matériaux à la consommation énergétique des bâtiments. De manière générale, cette opération implique de procéder à une analyse du cycle de vie (écobilan) du polystyrène.

    Ce type d'étude « du berceau à la tombe» a certes de nombreux attraits mais pose indubitablement la question de la méthode et de la pertinence des données utilisées. Des normes internationales ISO existent en ce qui concerne la méthodologie mais la collecte des données nécessite une circonscription minutieuse de l'objet étudié. En effet, une quantité importante d'informations sur les flux mais aussi sur la destination des produits ayant servi à la fabrication du polystyrène est nécessaire.

    Pour le sujet qui nous concerne, le manque d'informations et l'étendue du domaine pénalise fortement ce type d'approche.

    En ce qui concerne l'utilisation de polystyrène dans les maisons passives, je tiens d'abord à préciser que les matières plastiques, en ce compris le polystyrène, sont déjà très largement utilisées dans les bâtiments traditionnels. Il ne s'agit donc pas d'une problématique nouvelle. Si le polystyrène n'est certes pas biodégradable, force est de constater que peu de matériaux de construction le sont. C'est pourquoi le tri et le recyclage dans ce domaine sont bien organisés et réglementés en Région wallonne.

    Plus particulièrement dans le domaine du recyclage des plastiques, je me réjouis de la publication le 16 juin 2008 par l'Organisation Internationale de Normalisation (ISO) d'une nouvelle norme destinée à encourager la valorisation et le recyclage du plastique. L'ISO 15270, Plastiques-Lignes directrices pour la valorisation et le recyclage des déchets plastiques, décrit les différentes possibilités de valorisation des déchets de plastique provenant de matières recyclées avant consommation et de matières recyclées après consommation. La norme doit aider à choisir les méthodologies et les processus à adopter pour la gestion des plastiques recyclés au moyen de diverses stratégies.

    L'ISO 15270 établit également les exigences qualité dont il convient de tenir compte dans toutes les étapes du processus de valorisation. La norme propose par ailleurs des recommandations à inclure dans les normes relatives aux matériaux, les normes d'essais et les spécifications de produits.

    Cette norme va permettre au marché du recyclage des plastiques de prendre une dimension nouvelle.