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Culture du colza en Région wallonne.

  • Session : 2007-2008
  • Année : 2008
  • N° : 496 (2007-2008) 1

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  • Question écrite du 17/07/2008
    • de SENESAEL Daniel
    • à LUTGEN Benoit, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme

    Les biocarburants dont la base la plus importante est le colza est un mode altematif pour la consommation d'énergie. Cependant, les biocarburants sont la cible de critiques à propos de l'utilisation agricole à des fins énergétiques. Longtemps plébiscité pour la lutte contre le réchauffement climatique mais aussi pour la consommation moindre d'or noir, le colza semble par le même temps avoir perdu de son crédit auprès des agriculteurs wallons.

    En effet, selon une étude de la Copa-Cooepa, cette culture aurait perdu 2.000 hectares en Belgique. La superficie de colza cultivé est passée en Belgique de 10.847 hectares à 8.828 hectares. En Flandre, la production de colza aurait diminué de 72 %. Devant ces statistiques, la Belgique rame à contre courant de l’Europe où l'on a enregistré une hausse de 2,4 % de terres cultivées consacrées aux plantes oléagineuses.

    Mais pourquoi les agriculteurs belges ne misent-ils plus sur la production de biocarburants ? Selon les experts, les mauvaises récoltes des saisons passées auraient découragées les cultivateurs à reproduire leur expérience.

    Monsieur le Ministre est-il informé de cette tendance ? Si oui, quelle est sa position face à ce recul ?

    Monsieur le Ministre possède-t-il les chiffres en termes de superficie de terres cultivées consacrées aux plantes oléagineuses pour la Wallonie ? Si oui, Monsieur le Ministre peut-il en faire état ?

    La tendance wallonne suit-elle celle du pays ? Si oui, des mesures sont-elles envisagées afin d'accroître la production ?
  • Réponse provisoire du 12/08/2008
    • de LUTGEN Benoît

    A l'heure actuelle, l'ensemble des renseignements nécessaires pour répondre de manière précise et circonstanciée à la question de l’honorable Membre ne m'ont pas encore été complètement communiqués.

    Je ne manquerai pas de les transmettre à l’honorable Membre dès que j'en aurai pris possession.
  • Réponse du 26/09/2008
    • de LUTGEN Benoît

    L’honorable Membre trouvera ci-dessous des chiffres concernant l’évolution des emblavements en colza pour les deux dernières années ainsi qu’un graphique présentant l’évolution des surfaces depuis 1980.

    Surfaces de colza 2008 et 2007 (sources croisées: APPO, DGA, INS)
    __________________________________________________
    Surfaces Région wallonne Région flamande
    de colza 2008 2007 2008 2007
    (ha)
    _________________________________________________
    Energétique 2699 6520 n.d 520
    Non-food 6 2630 n.d 460
    Sous contrat* 6195 632 n.d 65
    _________________________________________________
    TOTAL 8900 9782 350 1045
    _________________________________________________
    n.d. : non disponible
    *La destination de colza n’est pas connue (alimentaire ou non-alimentaire)

    Evolution globale des surfaces de colza depuis 1980 ( voir tableau en annexe)

    Pour expliquer la diminution des superficies en colza observées en 2008 après deux années de hausse, il faut distinguer le colza "non-alimentaire" qui diminue fortement cette année, du colza alimentaire qui continue sa progression.

    La diminution du colza non-alimentaire peut s'expliquer par différentes raisons:

    - de mauvaises récoltes ces deux dernières années (rendements décevants) ;
    - une certaine déception par rapport aux espoirs de progression du marché lié aux biocarburants ;
    - pour les contrats "énergétiques": la prime est passée de 45 euros/hectare à 32 euros/hectare(1);
    - les prix élevés des céréales qui ont exercé une concurrence par rapport au colza ainsi que l’évolution chaotique du prix du colza. Globalement le prix du colza a augmenté entre 2007 et 2008. Pour la récolte 2007, les prix ont été très variables (peu élevés en début de campagne : autour de 250 euros/tonne puis ont augmenté, jusqu'à 400 euros/tonne aujourd'hui). Le redressement des prix est cependant intervenu trop tard (en ce qui concerne les cultures sous contrat) pour encourager une augmentation des surfaces pour la récolte 2008.

    Cette évolution ne peut être considérée comme un désintéressement des agriculteurs pour les biocarburants mais plutôt comme une analyse économique par les producteurs des opportunités de marché à saisir. Pour l’agriculture wallonne, le débouché biocarburant permet une diversification ainsi qu’un soutien de la demande en produits agricoles et par là des prix. Il revient au secteur des biocarburants d’adapter le prix d’achat des matières premières, dont le colza, pour rester un débouché attractif.

    La piste des contrats avec des clauses de révision de prix en fonction de l’évolution des marchés est à approfondir par le secteur pour assurer un revenu équitable à l’agriculteur et une stabilité des approvisionnements pour le transformateur.

    Enfin le circuit court, par lequel l’agriculteur transforme son colza en huile à destination énergétique ou alimentaire et en assure la commercialisation, reste le meilleur moyen pour l’agriculteur de valoriser au mieux le fruit de son travail.

    Le développement des biocarburants est récent. Les marchés européens et internationaux des produits agricoles sont en train de chercher de nouveaux équilibres. Actuellement, les résultats d’une année ne peuvent préjuger de ceux de l’année suivante. Les producteurs ainsi que les utilisateurs de colza énergétique, en Wallonie ou ailleurs, travaillent ensemble pour trouver de nouveaux équilibres. Pour ce qui la concerne, la Région wallonne finance l’asbl Valbiom qui encadre les agriculteurs pour la production et la rédaction de contrats avec les utilisateurs.

    ______________________________________
    (1) Le règlement européen fixe le nombre d’hectares éligibles à la prime ainsi qu’une enveloppe budgétaire totale pour l’UE. Lorsque le plafond surface est dépassé le montant de l’aide par hectare ( au départ 45 euros/ha) est réduit propotionnellement pour rester dans les limites de l’enveloppe.