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Fumier énergétique.

  • Session : 2007-2008
  • Année : 2008
  • N° : 627 (2007-2008) 1

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  • Question écrite du 28/07/2008
    • de STOFFELS Edmund
    • à ANTOINE André, Ministre du Logement, des Transports et du Développement territorial

    Le fumier d’une vache a de nombreuses qualités. Certaines sont plus connues, d’autres le sont moins. On sait qu’il pue, mais sait-on qu’on peut s’en servir pour produire de l’électricité ?

    Selon des études scientifiques de l’Université de Texas à Austin, le fumier pourrait être à la base de la production d’environ 100 milliards de kWh – ce qui suffit pour approvisionner des millions de ménages ou de bureaux.

    En se décomposant, le fumier dégage du méthane (très nocif pour le climat parce qu’étant un GES très puissant) qui pourra être utilisé comme combustible dans des installations biogaz. Non seulement, en l’utilisant ainsi, on réduit les émissions (d’un déchet qui existe de toute façon) de ce gaz de 3 à 4 %, mais on le transforme en énergie alternative.

    Ces études indiquent donc des pistes à suivre, et ce, à plusieurs égards.

    Puis-je demander à Monsieur le Ministre de se procurer un exemplaire de l’étude et d’examiner ce que cela donne en termes de réduction de GES, de kWh produits, d’infrastructures à investir et de créneaux pour l’agriculture chez nous ?
  • Réponse du 26/09/2008
    • de ANTOINE André

    Le Gouvernement wallon soutien déjà la biométhanisation des effluents d'élevage dont ceux de vache que l’honorable Membre évoque. Récemment, de nouvelles mesures ont d'ailleurs été adoptées pour renforcer ce qui existait déjà en matière de soutien à la filière de la biométhanisation d'effluents agricoles. Dans les services qui me concernent, deux mesures s'y trouvent principalement:

    - majoration de la durée des « certificats verts» à 15 ans au lieu de 1 a ans. Des experts ont estimé que cela renforcerait de plus de 20 % la rentabilité des projets.
    - possibilité de « certificats verts» complémentaires pour la valorisation de la chaleur issue du séchage du digestat.

    Mon collègue Benoît Lutgen a, pour sa part, mis en place de nouveaux subsides à l'investissement dédicacés à la valorisation énergétique du biogaz. Ils peuvent atteindre jusqu'à 150.000 euros par exploitation.

    J'ai déjà demandé il y a quelques temps à un consortium d'experts d'évaluer les potentiels pour lesquels l’honorable Membre m’interroge. Selon les experts, les lisiers et fumiers sont en mesure de produire un total annuel de 3.400 GWh d'énergie primaire.

    Afin d'optimiser l'utilisation de cette ressource énergétique, il faut supposer que tout le biogaz est valorisé dans des unités de cogénération soit pour les bons équipements un rendement électrique de 37% et un rendement thermique de 53%. Cette hypothèse est certainement optimiste, toutefois, le mécanisme de soutien wallon encourageant la valorisation de la chaleur, il est probable que la plupart des unités qui émergeront se rapprocheront de cette utilisation optimale d'une énergie primaire.

    Le potentiel technique de production électrique des effluents d'élevage se monte alors à 1.258 GWh, alors que leur potentiel technique de production de chaleur vaut 1.802 GWh.

    Il s'agit toutefois d'un potentiel purement technique, toutes les ressources n'étant pas exploitables sur le plan économique.