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Incinérer les déchets compostables ?

  • Session : 2007-2008
  • Année : 2008
  • N° : 532 (2007-2008) 1

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  • Question écrite du 28/07/2008
    • de STOFFELS Edmund
    • à LUTGEN Benoit, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme

    Fost Plus lance un pavé dans la mare et propose d’incinérer les déchets compostables en sac soi-disant biodégradable plutôt que de les composter. C’est surprenant, mais pas sans logique !

    D’abord en termes d’écobilan. Ensuite faudrait-il que l’emballage soi-disant bio correspond aux normes.

    L’argument le plus fort est par contre que les composts produits sur base de déchets biodégradables collectés dans des sacs "bio" seraient souvent invendables.

    Conclusion de Fost Plus : mieux vaut incinérer !

    Que dit Monsieur le Ministre par rapport aux trois arguments avancés par Fost Plus ?

    Ne faut-il pas carrément interdire l’usage de la dénomination « emballage bio » si cela ne veut pas dire grand chose ?

    N’est-il pas plus opportun de proposer comme alternative la biométhanisation plutôt que l’incinération ?
  • Réponse provisoire du 25/08/2008
    • de LUTGEN Benoît

    A l'heure actuelle, l'ensemble des renseignements nécessaires pour répondre de manière précise et circonstanciée à la question de l'honorable Membre ne m'ont pas encore été complètement communiqués.

    Je ne manquerai pas de les transmettre à l'honorable Membre dès que j'en aurai pris possession.
  • Réponse du 05/09/2008
    • de LUTGEN Benoît

    Il faut distinguer les emballages portant l'appellation «OK compost» qui sont compostables dans une installation industrielle conformément à la norme européenne EN 13432, et les emballages portant l'appellation «OK Compost HOME», qui sont susceptibles d'être compostés à domicile. Par contre, les dénominations « emballages bios » ou « biodégradables» ne suffisent pas pour garantir un compostage de qualité de ces déchets. En effet, la norme européenne précitée, outre le critère de biodégradabilité, retient trois autres conditions: limitation des composants dangereux, dégradabilité en général et absence d'impact négatif sur la qualité du compost.

    Les Régions ne sont pas compétentes pour légiférer en matière d'étiquetage. Par contre, un arrêté royal devrait clarifier la situation sur ce point en ayant égard à la norme précitée.

    Les emballages compostables sont évalués par la Commission inter-régionale de l'emballage à environ 500 tonnes par an. Ces déchets peuvent en théorie être collectés dans le cadre des collectes de déchets organiques, lorsqu'elles existent. Cependant, ces emballages n'apportent pas de valeur nutritive au compost. Par ailleurs, il convient de s'assurer qu'il s'agit d'emballages compostables, car la présence d'autres types d'emballages dans le compost peut en altérer la qualité, et le rendre impropre à utilisation. Les erreurs de tri doivent donc être évitées à la source.

    En terme de filières de traitement, l'écobilan réalisé par l'institut flamand VITO et auquel se réfère l'article de Fost-Plus portait sur deux types de matériaux compostables - l'acide Polylactique et le Materbi - et uniquement sur le traitement en fin de vie de ces matériaux. La conclusion de l'écobilan est nuancée: si le compostage à domicile - pour les déchets aptes à l'être - et la biométhanisation sont considérés comme plus intéressants, l'incinération semble effectivement considérée comme préférable au compostage industriel. L'énergie dégagée par l'incinération et la biométhanisation constitue au terme de l'étude un facteur-clé dans le classement des trois procédés industriels, à matériau d'emballage équivalent. Il est vraisemblable que la performance de l'installation joue également un rôle. Avant de tirer quelque conclusion que ce soit, la question doit donc être analysée soigneusement en ayant égard à tous les paramètres ..