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L'implantation d'une gare ferroviaire à l'aéroport de Charleroi

  • Session : 2007-2008
  • Année : 2008
  • N° : 645 (2007-2008) 1

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  • Question écrite du 04/09/2008
    • de KUBLA Serge
    • à ANTOINE André, Ministre du Logement, des Transports et du Développement territorial

    En 2007, le Gouvernement wallon inscrivait le préfinancement d'une nouvelle gare ferroviaire à Gosselies. Les montants annoncés étaient les suivants: 142,3 millions d'euros.

    Restait à savoir à quel endroit cette gare sera implantée. Les partisans d'une gare au nord du site aéroportuaire et ceux d'une gare en souterrain s'affrontaient.

    Le 24 juillet 2008, le Gouvernement a semble-t-il tranché. Ce sera une gare en souterrain. Les budgets projetés sont colossaux: plus de 450 millions d'euros.

    - Quel est le montage financier exact de cette opération? Qui va payer quoi et combien? Selon quel agenda financier?

    - Le plan d'investissement actuel de la SNCB est bouclé jusque 2012. Quel est dès lors l'agenda pour la construction de cette infrastructure nouvelle?

    - La SNCB a-t-elle émis son accord définitif sur cette opération?

    - La SNCB était plutôt partisane d'une gare au nord du site de l'aéroport afin de toucher au mieux le reste de l'agglomération carolorégienne. Monsieur le Ministre n'avait pas caché sa préférence pour une gare en souterrain. Quelle est la justification de la décision du Gouvernement
    wallon du 24 juillet 2008 au regard des atouts d'une gare au nord du site?

    - Les projections de passagers de BSCA ne sont-elles pas un peu trop optimistes au regard de la crise que traverse actuellement le transport aérien (en ce compris les compagnies low-cost telles que Ryanair)

    - Enfin, le dossier est intimement lié à la future dorsale wallonne. Qu'en est-il à ce sujet? Où en est ce dossier?
  • Réponse du 17/10/2008
    • de ANTOINE André

    Suite aux premières études menées par le Groupe SNCB, le Gouvernement wallon a pris une décision de principe importante le 19 avril 2007 en se positionnant en faveur d'une gare localisée au sud de l'autoroute, à proximité immédiate de l'aéroport de Charleroi Bruxelles-Sud, et raccordée, d'une part, à la ligne 140 vers Charleroi-Sud et, d'autre part, à la ligne 124 vers Bruxelles-Midi. Quant à la localisation de la gare au nord de l'autoroute, je rappelle que cette hypothèse n'a pas été retenue en raison des craintes, confirmées par la SNCB, d'un potentiel de voyageurs trop faible résultant de l'éloignement à l'aérogare. Dans une perspective à long terme, la localisation de cette nouvelle gare est compatible avec son inscription dans une éventuelle nouvelle dorsale wallonne.

    Le Gouvernement wallon avait alors également demandé à Infrabel de poursuivre les études entreprises afin d'apporter tous les éléments techniques nécessaires à la finalisation du tracé précis des tronçons de raccordement et d'identifier les infrastructures susceptibles d'être établies en souterrain. Cette étude devait également prendre en considération l'offre de transport qui sera proposée par la SNCB-Voyageurs pour desservir la nouvelle gare.

    Une fois terminées, les conclusions de cette étude complémentaire ont d'abord été présentées aux comités de direction d'Infrabel et de la SNCB, avant de m'être communiquées en juillet dernier, ce qui a permis au Gouvernement wallon de prendre une attitude définitive dans ce dossier. Le 24 juillet 2008, le Gouvernement a décidé de localiser la nouvelle gare au sud de l'autoroute, directement sous l'aéroport, et intégrée dans la liaison Charleroi Sud - Bruxelles Midi, à concurrence de deux dessertes minimum à l'heure. Ce choix est pleinement en cohérence avec la stratégie volontariste de développement de l'aéroport de Charleroi mise en œuvre par le Gouvernement wallon et son positionnement en tant que second aéroport national belge pour le trafic passagers.

    Ces études supplémentaires auront donc permis d'assurer par rapport aux manquements du projet initial, une assise solide à ce projet important pour la Région wallonne et pour la région de Charleroi en particulier.

    Le Gouvernement a également demandé au Groupe SNCB d'inscrire les budgets nécessaires à la concrétisation du projet dans les plans d'investissements de la SNCB. M. Jannie Haeck, Administrateur délégué de la SNCB-Holding, m'a confirmé avoir chargé ses service de cet examen, sachant que la réalisation du projet doit être précédée d'une importante phase d'études et de préparation des dossiers administratifs préalables aux travaux, ce qui ne permettra pas de débuter ceux-ci avant plusieurs années.

    Quant au financement du projet, une intervention régionale est aujourd'hui prévue dans le cadre du budget que le Gouvernement wallon a dégagé pour assurer le développement du rail en Wallonie et réaliser les projets prioritaires que sont la modernisation de l'axe Bruxelles-Luxembourg, la construction d'un Park & Ride à Louvain-la-Neuve et la réalisation d'une nouvelle gare à Gosselies.

    Cette intervention régionale s'inscrit dans le cadre d'un processus de préfinancement de ces travaux d'infrastructures ferroviaires et sera dès lors affectée à la couverture des charges d'intérêt sur les emprunts contractés par la SNCB-Holding. Je rappellerai qu'un préfinancement régional a dû être envisagé pour permettre d'anticiper l'exécution des travaux, sans devoir attendre que les moyens financiers nécessaires soient effectivement mis à la disposition d'Infrabel par le Gouvernement fédéral.