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Etudes relatives à l'impact de la pollution en Wallonie.

  • Session : 2007-2008
  • Année : 2008
  • N° : 240 (2007-2008) 1

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  • Question écrite du 09/09/2008
    • de CASSART-MAILLEUX Caroline
    • à DONFUT Didier, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des chances

    La Wallonie a été marquée, en février dernier et pendant plusieurs jours, par des pics de pollution. Une situation qui, Monsieur le Ministre ne me contredira pas, influe sur notre santé et touche particulièrement les personnes à risques.

    Deux études mesurant l’impact sanitaire de cette pollution en Wallonie étaient en cours au moment de mon interpellation à savoir :

    - une étude menée à la demande de la Task Force Environnement-Santé par l’Institut scientifique de santé publique sur les effets de la pollution à Charleroi ;
    - une étude conduite par un Consortium ISSep-KUL et pilotée par la Cellule Environnement-Santé à la demande de la Conférence Interministérielle en Santé-Environnement concernant les Villes d’Anvers, Bruxelles et Liège.

    Monsieur le Ministre a-t-il reçu les résultats de ces deux études ? Si oui, qu’en ressort-il ?

    Des mesures spécifiques supplémentaires vont-elles découler de ces résultats ? Comment Monsieur le Ministre va-t-il les mettre à profit ?
  • Réponse du 10/11/2008
    • de DONFUT Didier
    Les résultats des deux études sur l'impact sanitaire de la pollution en Wallonie sont les suivants :

    1. Étude menée par l'Institut de Santé publique (ISP) à la demande de la Task-Force Environnement-Santé, sur les effets de la pollution par les PM10 à Charleroi.

    Les résultats ont été présentés aux riverains le 19 mars 2008, à l'Hôtel de Ville de Charleroi, en même temps que la présentation des résultats de l'étude LEGUMAP (légumes jardins) réalisée par la SPAQuE.

    On peut lire le rapport complet de l'étude sur le site de l'ISP : http://www.iph.fgov.be/epidemio/epifr/envifr/D 2007 2505 65.pdf

    Cette étude, basée sur l'utilisation d'un modèle, utilise notamment des taux de mortalité de l'année 1997 ; elle présente des risques attribuables à la pollution par les particules fines en comparant des données « Ville de Charleroi » à des données « Arrondissement de Charleroi, Ville exclue ».

    Les chiffres avancés donnent un ordre de grandeur de l'impact sanitaire de la pollution atmosphérique.

    Ils montrent en particulier que l'impact de la pollution de l'air à Charleroi se manifeste plus sur la mortalité respiratoire à long terme qu'à court terme. L'attention doit donc être portée sur des mesures environnementales de fond, préventives, au quotidien, autant que sur la réaction aux épisodes de dépassement des seuils réglementaires.

    L'étude à Charleroi n'a pu apporter la preuve que la pollution contribue à la mortalité cardiovasculaire ; d'autres facteurs doivent donc être recherchés. Le contrôle des PM 2,5 qui est en développement permettra peut-être de mettre en relation pollution de l'air et mortalité pour causes cardiovasculaires à Charleroi ;

    2. Étude Villes et Pollution de la Cellule Environnement Santé à Anvers - Bruxelles et Liège.

    Cette étude applique le modèle européen APHEIS pour évaluer l'échelle de l'impact sanitaire de la pollution atmosphérique sur la santé humaine à travers l'effet qu'aurait une réduction, même modeste, des niveaux de pollution sur la santé publique. Elle a pu disposer de données mortalité 2004 en cours de mise à jour. L'étude est terminée, mais elle fait actuellement l'objet d'une phase de préparation de la communication et de l'utilisation des résultats avec les villes concernées. Dès que cette phase sera terminée (probablement en novembre de cette année), les résultats seront rendus publics et disponibles sur le site du NEHAP.

    L'étude est réalisée par un consortium KUL - ISSeP. Un représentant de la DG05 fait partie du Comité de pilotage.

    Au stade actuel de nos connaissances, les mesures sanitaires préconisées sont celles qui sont déjà en cours de développement à savoir :

    - conseils en cas d'alerte déjà développés dans la réponse donnée qui vous a été donnée en février 2008 :

    « Sur le plan sanitaire, nos possibilités d'intervention en cas de prévision de pics de pollution, de reconnaissance d'un état d'alerte, restent malheureusement très limitées car les particules fines pénètrent dans les habitations même lorsque les portes et fenêtres sont fermées.

    Les recommandations suivantes s'appliquent aux personnes/patients vulnérables :

    - Rester à l'intérieur et ne pas aérer (garder les fenêtres et portes fermées) ;
    - Ne pas fumer et/ou ne pas fréquenter des zones fumeurs ;
    - Ne pas réaliser d'exercice physique inhabituel et/ou prolongé ;
    - Ne pas promener les jeunes enfants (si ce n'est pour se rendre à l'école) ou les laisser jouer à l'extérieur.

    Les personnes qui souffrent d'une pathologie respiratoire ou cardiaque :

    - peuvent consulter leur médecin pour estimer la nécessité d'adapter leur traitement pendant le pic de pollution ;
    - doivent consulter leur médecin en cas de moindre modification de leurs symptômes. Les autres personnes vulnérables qui développent des symptômes respiratoires ou cardiaques doivent consulter leur médecin sans attendre. »

    - éducation/prévention de base en santé générale et respiratoire en particulier surtout l'arrêt de la consommation active ou passive du tabac.


    La Ministre de la Santé en Communauté Française et moi-même, en concertation avec la Ville de Charleroi, envisageons la réalisation d'une étude sanitaire de type biomonitoring. Il est par ailleurs décidé que nous nous adjoindrons l'expertise d'un Comité scientifique afin de nous apporter une aide décisionnelle quant à la réalisation de ce biomonitoring.