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Réserves naturelles

  • Session : 2007-2008
  • Année : 2008
  • N° : 560 (2007-2008) 1

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  • Question écrite du 09/09/2008
    • de STOFFELS Edmund
    • à LUTGEN Benoit, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme

    Belgique en 2007 : +/- 6.500 km² et un nombre de 577 réserves naturelles, dont 514 zones de protection d’oiseaux et d’habitats naturels, pour la plupart d’entre elles installées en Wallonie, mais installées de façon très fragmentée.

    Cet éparpillement n’est pas bon - disent certains - en ces temps de changement climatiques. « Les changements de climat créent une pression supplémentaire sur les espèces qui ont besoin de zones de reproduction plus grandes pour y faire face. ».

    Voilà une nouvelle donne qui doit nous inviter à repenser éventuellement notre politique en matière de réserves naturelles, conçues jusqu’à présent plutôt en réseau d’unités plus petites qu’en termes de grandes surfaces, comme revendiqué par Natuurpunt.

    S’il est vrai que le changement climatique modifie les points de départ en ce qui concerne les mesures à prendre pour protéger les espèces et les habitats, nous devons nous y adapter et demander, dans un premier temps, l’avis des organisations et des scientifiques qui ont, depuis des années, l’expertise en la matière.
  • Réponse du 23/09/2008
    • de LUTGEN Benoît

    La Région wallonne abrite plus de 10.891 hectares de sites protégés (réserves naturelles et zones humides d’intérêt biologique) et réparties en 340 entités pour une surface moyenne de 32 hectares. A cela s’ajoute 70 cavités souterraines d’intérêt scientifique.

    Avec l’adoption du nouveau Code forestier, 3% des forêts feuillues des propriétaires publics devront, d’ici un an, être érigées en Réserve intégrale.

    Nos réserves sont effectivement fragmentées et de superficie limitée. Il existe néanmoins quelques grandes entités comme, par exemple, les Hautes Fagnes, la vallée de la Schwalm, le plateau des tailles, le Viroin, les marais de Prouvy, Sclaigneaux, les marais d’Harchies, les marais de Douvrain, …

    Indépendamment de leur surface, toutes ces réserves présentent un intérêt en matière de biodiversité et constituent des réservoirs indispensables au maintien des populations d’espèces ou d’habitats menacés à l’échelle régionale.

    Ces sites bénéficient des régimes les plus stricts de protection, en regard de la Loi sur la Conservation de la Nature.

    Je tiens également à rappeler à l’honorable Membre que nous avons en Région wallonne quatre sites « RAMSAR » : Marais d’Harchies (525 hectares), Vallée de la Haute Sûre en Belgique et au Grand Duché de Luxembourg (45.000 hectares dont 29.000 hectares en Région wallonne), La Grotte des émotions (2,5 hectares) à M. (Ferrières), Hautes fagnes (9.000 hectares). Sur ces sites, la Région doit mettre en œuvre des mesures de conservation et une utilisation rationnelle des zones humides.

    Par ailleurs, le réseau Natura 2000 en Région wallonne compte 240 sites pour 220.944 hectares, qui se déclinent en zones de conservation pour les oiseaux et pour les habitats. Ces sites ont été désignés sur base de critères scientifiques rigoureux et adaptés aux conditions locales.

    Le Gouvernement wallon prépare actuellement les arrêtés de désignation des premiers sites. Les mesures de gestion et les interdictions éventuelles qui seront édictées pour chaque entité auront pour objectif de conserver l’état actuel de conservation des écosystèmes présents. La cartographie détaillée des habitats représentés et l’inventaire systématique des espèces présentes se poursuit en amont de ce processus.

    La politique en la matière se doit de prendre en considération des facteurs comme le réchauffement climatique et les perturbations qui peuvent en découler (tempêtes, maladies ou épidémies, développement d’espèces indésirables, …). L’expertise des scientifiques est déjà sollicitée, notamment au travers de conventions d’études ou de programmes de recherche appliquée. En particulier, des moyens ont été consacrés à la mise au point de méthodes de contrôle ou de lutte contre les espèces invasives. Par ailleurs, la plupart des espèces emblématiques de notre patrimoine naturel ou indicatives du bon état de la biodiversité sont suivies au travers de l’instrument « Etat de l’environnement wallon ». J’ai également mis en place l’année passée un groupe de travail pour réaliser un rapport sur la forêt et les changements climatiques.

    Il est évident que la désignation des nouvelles réserves naturelles se doit d’intégrer la problématique du changement climatique. Mais, depuis de nombreuses années la politique en matière de Conservation de la nature en Région wallonne ne s’est pas seulement focalisée sur les Réserves. Nous continuons à protéger tous les sites les plus intéressants mais en parallèle, de nombreuses actions sont menées en dehors des réserves afin de développer au maximum la biodiversité partout en Région wallonne et surtout afin de permettre à la faune et à la flore des échanges entre les différents sites. La réalisation de ce « maillage écologique » est primordiale dans le cadre des changements climatiques.

    Des actions comme, par exemple, les mesures agri-environnementales, les subventions pour les haies et les plantations de vergers, les programmes LIFE, le Code forestier, les Plans communaux de développement de la nature, l’opération « fauchage tardif des bords de route », l’opération « combles et clochers », la réglementation de l’usage des pesticides, etc. font partie de cette stratégie.