/

Problématique du renard.

  • Session : 2007-2008
  • Année : 2008
  • N° : 574 (2007-2008) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 11/09/2008
    • de SENESAEL Daniel
    • à LUTGEN Benoit, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme

    Le renard fait encore parler de lui. Les chasseurs, les agriculteurs et les éleveurs s'inquiètent de le voir investir de plus en plus nos villes et en particulier la capitale.

    Malgré son apparence inoffensive, l'animal est porteur de maladie comme la rage mais également de vers qui eux, transmettent une toute autre maladie appelée l'échinococcose alvéolaire.

    C'est cette dernière lui est particulièrement problématique. Cette maladie anodine pour le renard est pourtant mortelle pour l'homme. Une récente étude a démontré que plus de 75% des renards seraient contaminés par ces vers.

    Cette maladie se transmet par simple contact avec les œufs de ces vers que l'on appelle embryophores et qui se trouvent dans les déjections et le pelage du renard. On comprend donc l'inquiétude des chasseurs et des agriculteurs de voir arriver le renard dans leurs champs et à portée des animaux avec lesquels ils sont en contact constant.

    La Ligue Royale Belge pour la Protection des Oiseaux affirme quant à elle qu'aucun renard malade n'a encore été recensé dans la périphérie de Bruxelles où ils font partie de la faune. Leur population y est stable depuis plus de 4 ans. Elle souligne de plus leur efficacité contre les rats et les souris qui envahissent la ville.

    En février, le Royal Saint-Hubert Club de Belgique et l’Amicale des chasseurs de la Région wallonne ont adressé une lettre ouverte à Laurette Onkelinx, lui demandant de prendre des mesures afin d'éviter la propagation de cette maladie endémique.

    Madame le Ministre, sensible au danger que représente la maladie a signalé à ces associations que l'infection de l'homme se fait en mangeant des légumes et des fruits crus infestés par les déjections du renard. Il s'agit donc de prendre des précautions d'hygiène, ce que ne relève pas de sa compétence.

    Cette réponse n'a en rien calmé la grogne des détracteurs du renard qui cherchent depuis longtemps l'occasion de se débarrasser de ce qui représente pour eux une nuisance.

    Quelle est l’opinion de Monsieur le Ministre sur le sujet ? Les mesures de précaution ont-elles été prises ? Si oui, quelles sont-elles ?

    La population de renards en Wallonie est-elle contrôlée? Les habitants ont-il été informés des dangers que peuvent représenter ces animaux ?

    Sachant que l'animal a été aperçu dans les parcs de certaines villes que dans ces endroits se retrouvent de nombreux enfants et animaux domestiques, eux aussi susceptible de transmettre la maladie. Quelles mesures Monsieur le Ministre propose-t-il?
  • Réponse du 26/09/2008
    • de LUTGEN Benoît

    L'accroissement du niveau de population des renards est régulièrement évoqué par divers acteurs de terrain et constaté par les citoyens de nos campagnes et villes.

    En ce qui concerne les moyens de régulation existant actuellement, ils sont déjà très étendus. Sa chasse est ouverte toute l’année. Sa régulation en vue de prévenir des dommages aux élevages ou dans l’intérêt de la faune peut s’effectuer à l’arme à feu ou au moyen de différents types de pièges.

    Le rôle de prédateur du renard, situé au sommet de la chaîne alimentaire avec un impact positif dans les domaines agricoles et sylvicoles, tel que la régulation des populations de micro-rongeurs, est avéré. Cependant, au vu de l'augmentation significative de ses populations, des risques éventuels liés à la transmission de maladies telles que l’échinococcose existent.

    Concernant plus précisément l’échinococcose, des travaux de recherche ont été réalisés par l'Institut de Santé publique - Section d'Epidémiologie et par la Faculté de Médecine vétérinaire de l’Université de Liège, dans le cadre d’une convention de recherche entre la Région wallonne et l’Université de Liège concernant ce parasite.

    Les résultats démontrent une infestation variable des renards selon les provinces.

    Les cas de contamination de l’Echinococcose chez l’homme sont extrêmement rares. Le risque d’ingestion d’œufs est minime et l’infection serait due à une exposition répétée ou prolongée. Depuis 1999, 8 cas ont été détectés en Belgique. D’après mes renseignements, les deux personnes qui en seraient décédées étaient, l’une en immunodéficience (sida) et l’autre, âgée et sous traitement d’immunodépresseurs.

    Une plaquette d’information éditée par l’Institut Scientifique de Santé Publique (cf. en annexe) reprend une série de précautions à prendre pour diminuer le risque de contamination :

    - ne manipuler les renards ou autres animaux potentiellement infectés, morts ou vivants, qu’avec des gants à usage unique ;
    - éviter de consommer des légumes crus provenant de jardins accessibles à des renards ou des fruits sauvages crus provenant d’un endroit potentiellement souillé par des renards infectés. Une cuisson à haute température détruit les œufs (10 minutes à 60 °c par exemple) ;
    - se laver les mains à l’eau chaude et au savon après tout travail impliquant un contact avec de la terre potentiellement contaminée ou le contact avec des chiens ou des chats en régions endémiques ;
    - vermifuger toutes les 4 semaines les chats et les chiens vivant dans une région potentiellement à risque ;
    - pour les personnes exposées, se soumettre à un contrôle sérologique régulier (bisannuel ou annuel) pour permettre la détection précoce d’une infection éventuelle.

    Par ailleurs, il est recommandé de limiter les sources de nourritures provenant des déchets domestiques à proximité des habitations et principalement des jardins potagers. De même, il faut décourager les gens qui tentent de nourrir des renards pour le plaisir de les voir à proximité de leur maison.