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A Baelen on meurt 8 ans plus tôt qu'à Stavelot.

  • Session : 2007-2008
  • Année : 2008
  • N° : 243 (2007-2008) 1

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  • Question écrite du 19/09/2008
    • de STOFFELS Edmund
    • à DONFUT Didier, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des chances

    Pas question de semer la panique ou de provoquer la spéculation. Concentrons-nous sur les faits. Exemple : arrondissement de Verviers.

    Plus de dix ans ! C’est la différence entre la moyenne d’âge au moment du décès : 72,14 ans pour La Calamine, contre 82,23 pour Bullange. Entre les deux, Verviers (76,14) se situe un peu au- dessus du chiffre moyen de l’arrondissement (76,02).

    Ce sont les chiffres de Statbel. Attention à ne pas tomber dans le piège d’une interprétation trop rapide. Si trois jeunes se tuent au volant, ils auront tendance à descendre l’âge moyen.

    Idem si des enfants se font renverser ou sont victimes d’une grave maladie. Effet statistique inverse si trois centenaires y décèdent la même année.

    Il faut donc voir de plus près.

    On pourrait croire que ces chiffres sont influencés par la présence d’hôpitaux, où beaucoup décèdent. Cependant, les statistiques se basent sur le lieu de domicile.

    De même, on observe que souvent les communes où l’on meurt tôt sont celles où la moyenne d’âge est la plus basse. Et à l’inverse, si la courbe démographique renseigne une moyenne d’âge plus vieille, la moyenne d’âge au moment du décès sera forcément plus vieille.

    Ce qui peut apparaître comme une banalité mérite que nous nous penchions sérieusement sur la question afin d’examiner le pourquoi.

    De quelle manière, p.ex., les immigrants font-ils reculer ou avancer la moyenne d’âge au moment du décès ? Pour la plupart d’entre eux, ils ont vécu des situations difficiles le long de leur vie.

    Le bon air d’Ardenne joue-t-il un rôle comme à Stavelot – comme le prétend son bourgmestre ? « On vit dans un milieu rural relativement simple, où les gens ont des attitudes saines. Beaucoup cultivent leur potager, se promènent, participent à la vie culturelle. La maison de repos pourrait aussi jouer un rôle. Peut-être le la pureté de l’air joue-t-elle aussi un rôle. ».

    En tête de tableau : la commune de La Calamine et, non loin, sa voisine Plombières. Le maïeur calaminois, tempère les chiffres : « Ils ne portent que sur un an et un échantillon réduit. Des décès accidentels au retour de soirées ont dû peser, l’an passé. Idéalement, il faudrait se rapporter à de plus longues périodes. N’empêche, la commune veille, à cause de son sol, riche en résidus d’exploitation de minerais de zinc et de plomb. Dans certaines zones, comme La Coul, on conseille de ne pas cultiver de potager. Et la commune surveille la qualité de l’eau, gérée par une régie locale. »

    Je ne peux que partager les propos du bourgmestre de La Calamine. Il faut organiser une étude qui examine la question sur une durée plus longue. C’était cela, l’objectif de mes propos lorsque j’avançais déjà à l’adresse du prédécesseur de Monsieur le Ministre l’idée d’un cadastre de la santé humaine qui, sur le plan de la méthodologie, s’inspirera des outils existants par exemple en Rhénanie du Nord Westphalie. Jusqu’à présent, les Gouvernements wallon successifs ont fait la sourde oreille par rapport à cette demande. Les propos du bourgmestre me donnent l’occasion de rebondir.

    La création d’un tel cadastre, confiée par Monsieur le Ministre et le Ministre Lutgen aux universités wallonnes, constitue un premier élément d’un diagnostic qui vise à établir s’il y a un lien de cause à effet entre certains paramètres environnementaux (ex. émissions, pollutions …) et la fréquence de certains types de maladies (ex. cancer, cardio-vasculaire, allergies, fausses couches, …).
  • Réponse du 10/11/2008
    • de DONFUT Didier
    Comme vous le soulignez, on ne peut rien déduire de seuls chiffres de mortalité générale, et encore moins de chiffres d'une seule année.

    Effectivement, de nombreux facteurs doivent être pris en compte et analysés selon des méthodes statistiques rigoureuses.

    Votre préoccupation de disposer de données santé et environnement précises et fiables dont le croisement et l'analyse permettraient de prendre les décisions les plus adéquates tant préventives que correctives, à l'échelon régional et/ou communal, rejoint tout à fait ma préoccupation.

    Des actions et des échanges d'informations se développent dans ce sens dans les deux domaines d'activité suivants depuis déjà quelques années.

    Côté Environnement, un Etat de l'Environnement wallon est régulièrement édité via des Tableaux de bord ou des Rapports analytiques ; le dernier couvre les années 2006-2007. La Direction de la Santé environnementale collabore étroitement à la rédaction du chapitre « Les liens environnement – santé ».

    Côté Santé, le Tableau de bord de la Santé des wallons en cours d'élaboration comportera, dès sa première édition, un chapitre « Santé et Environnement ». Des consultations ont lieu actuellement à ce sujet, avec les rédacteurs de la DGRNE qui participent aux réunions du comité de pilotage.

    Mais c'est évidemment l'Observatoire wallon de la Santé qui pourra proposer des indicateurs santé - environnement, d'autres santé-économie ou santé population ... à mettre progressivement en place et à suivre de manière continue pour contrôler de près les risques existants ou qui pourraient se manifester, et leurs effets éventuels sur la santé de la population. Ce n'est pas sans motif qu'il sera hébergé, en ce qui concerne l'expertise épidémiologique, à la Direction de la Santé environnementale de la DGOS.

    Il convient évidemment avant tout de disposer de données santé à jour et fiables. La mise à jour des données de mortalité par causes est en cours au niveau de la Communauté française.

    La réflexion sur les indicateurs prioritaires à développer se fait également au niveau d'un groupe de travail de la Cellule Environnement Santé, organe de la CIMES. Un agent de la DGO5 participe à celui-ci.

    Dans ce sens, nous avons également décidé de soutenir le financement de la Fondation du Registre du Cancer, ce qui nous permettra de participer directement aux réflexions concernant les instruments de recherche et d'analyse à y développer et nous continuerons à soutenir le réseau EUROCAT.

    Toutes ces mesures ne sont évidemment que le point de départ du développement d'un véritable Système d'information sanitaire en Région wallonne.

    Les liens de cause à effet en santé environnementale sont souvent difficiles à mettre en évidence. Des études ponctuelles plus poussées, environnementales et sanitaires, pourront alors associer, par exemple, des analyses de légumes de jardins, de sols superficiels, d'eaux de puits et une analyse de l'exposition réelle d'une tranche à risque de la population dans le cadre d'une étude de bio-surveillance. Dans ce cas, les communes et leurs différents services ainsi que les médecins locaux, sont étroitement associés au processus comme c'est le cas actuellement à Ath.