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Coût de la scission potentielle de la Belgique.

  • Session : 2007-2008
  • Année : 2008
  • N° : 363 (2007-2008) 1

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  • Question écrite du 22/09/2008
    • de BORSUS Willy
    • à DEMOTTE Rudy, Ministre-Président du Gouvernement wallon

    La presse a fait état récemment de ce que coûterait aux Wallons la scission éventuelle de la Belgique. Rudy Aernoudt a en effet estimé, notamment, que la Wallonie verrait son budget amputé de 4,9 milliards d’euros.

    Monsieur le Ministre-Président a aussitôt remis en question ces chiffres, bien que ceux-ci aient été approuvés par un des experts ayant analysé les transferts interrégionaux.

    Puis-je dès lors connaître les éléments dont Monsieur le Ministre-Président dispose pour remettre en cause les informations relatives au coût de la scission ?

    Sur base de quelles études, de quels montants, … Monsieur le Ministre-Président se base-t-il pour appuyer ses déclarations ?
  • Réponse du 17/10/2008
    • de DEMOTTE Rudy

    En réponse à l'honorable Membre, j'indiquerai que l'existence d'un coût à la scission de l'Etat belge n'est pas une découverte issue du récent ouvrage d'un auteur prompt à évaluer le coût de toute chose, de la fin du pays à la marque « Bruxelles », en passant par l'enseignement et la fonction publique.

    L'intervention de polémistes dans le débat politique peut être considérée comme saine dans une démocratie mais, indépendamment de cela, des universitaires reconnus, tant flamands que bruxellois et wallons, travaillent, depuis des années, à mesurer le « coût de la non-Belgique », pour reprendre la formule consacrée par l'étude pionnière à laquelle le professeur Robert Deschamps avait contribué.

    La richesse comme la limite de ces analyses tiennent aux hypothèses qu'elles placent à leurs fondements. La difficulté majeure dans ce débat est justement de trouver un consensus entre les différentes études publiées sur le sujet. La rigueur scientifique de chacune se jauge, en cela, sur sa capacité à présenter ses postulats de base afin de permettre la critique et la comparaison.

    Ma réponse aux questions des médias suite à la publication dont il est question a visé à rappeler cette élémentaire précaution intellectuelle qui s'impose à tous, en particulier aux politiques - dont l'action doit être éclairée avec rigueur - et aux médias, dont le rôle est justement d'informer lucidement nos concitoyens pour leur permettre de se forger une opinion.

    En effet, sans cette approche rigoureuse et nuancée, la moindre analyse à sensations peut devenir une «vérité révélée» mise au service d'une thèse, qu'elle soit d'inspiration communautaire - plaidant pour l'unité ou la scission du pays - ou électorale, destinée à juger l'action de tel ou tel parti.

    L'importance de l'enjeu impose qu'on évite l'écueil de l'adhésion aveugle à des chiffres établis sur base d'une méthodologie déjà remise en cause.

    Voilà ce que j'ai tenu à préciser en ma qualité de Ministre-Président, laissant aux économistes le soin de se positionner en toute liberté dans le cadre du suivi opéré dans plusieurs de nos universités.

    Pour le reste, il revient également au Ministre wallon de l'Economie de s'exprimer sur cette question, s'il plaît à l'honorable Membre de l'interroger à ce propos.