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Les Wallons trouvent-ils du travail en Flandre ?

  • Session : 2007-2008
  • Année : 2008
  • N° : 255 (2007-2008) 1

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  • Question écrite du 23/09/2008
    • de STOFFELS Edmund
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Emploi, du Commerce extérieur et du Patrimoine

    L’accord de coopération interrégionale signé en 2005, le Forem, le VDAB, Actiris, l’ADG et Bruxelles Formation poursuit le but de mettre au travail un maximum de demandeurs d’emploi et de favoriser leur mobilité entre Régions – telle qu'elle existe entre les états nationaux.

    Alors, on peut se poser la question de savoir si les Wallons trouvent du travail en Flandre et inversement. S’agit-il, comme on pourrait le supposer logiquement, de personnes habitant le long de la frontière linguistique ?

    Dans l’affirmative, quel est le profil, la durée ainsi que la nature des postes ainsi occupés ?

    Il paraît que, dans la très grande majorité des cas, les embauches en Flandre ont été réalisées dans des entreprises différentes pour chacun des travailleurs. S’agit-il d’entreprises qui viennent recruter du côté wallon après avoir cherché vainement sur le marché d’emploi flamand ?

    Les personnes occupées en Flandre le sont essentiellement dans le secteur de la vente, de la logistique (chauffeur) ou encore dans la construction (gros oeuvre). Les opérateurs d’attraction, les ouvriers mécaniciens et les bouchers semblent également caractériser assez bien l’emploi trouvé en Flandre. Les métiers de services et d'encadrement apparaissent par contre sous représentés.

    En termes d’emplois pour lesquels on cherche désespérément le candidat avec le profil adéquat du côté flamand, observe-t-on les mêmes pénuries que du côté wallon ?

    Plus de la moitié des travailleurs ayant trouvé un travail en Flandre indiquent avoir une faible, voire très faible connaissance du néerlandais. Étonnant, vus les efforts entrepris en la matière.
  • Réponse du 15/10/2008
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Déterminer combien de demandeurs d'emploi wallons ont trouvé un emploi en Flandre n'est pas aisé. En effet, les employeurs ne sont pas tenus d'informer le Forem des embauches qu'ils ont réalisées.

    C'est pourquoi, en mai dernier, le Forem a décidé de lancer, via son call center, une enquête auprès des demandeurs d'emploi ayant reçu une offre de mobilité et ayant trouvé un emploi. L'objectif est non seulement de connaître la proportion d'emplois trouvés en Flandre, mais également de déterminer le profil des travailleurs et le type d'emplois trouvés.

    Une première vague d'enquête auprès des personnes ayant reçu une offre de mobilité et ayant trouvé un emploi entre septembre 2007 et mars 2008 a révélé les éléments suivants : .

    - sur les 495 répondants qui étaient à l'emploi au moment de l'enquête, 70 travaillaient en Flandre;

    - la proximité géographique semble jouer un rôle important, mais on observe que, parmi les demandeurs d'emploi mis au travail, ceux qui vont travailler eh Flandre parcourent de plus longues distances;

    - une grande majorité de ces répondants sont des hommes (80 %) et plus de 4/5 ont moins de 40 ans;

    - comparativement aux emplois trouvés en Wallonie par les personnes observées, on constate proportionnellement plus de contrats à durée indéterminée en Flandre;

    - dans la très grande majorité des cas, les embauches en Flandre ont été réalisées dans des entreprises différentes pour chacun des travailleurs;

    - les fonctions occupées par les Wallons en Flandre ne requièrent a priori pas un niveau élevé de qualification. Ainsi, les secteurs de la vente (essentiellement vendeurs et caissiers), les opérateurs d'attraction, du gros œuvre de la construction, de la logistique (chauffeurs), les ouvriers mécaniciens, les bouchers semblent caractériser assez bien l'emploi trouvé en Flandre. Les métiers de services et d'encadrement apparaissent par contre sous représentés;

    - un travail comparatif des listes de métiers critiques à Bruxelles, en Flandre et en Wallonie indique qu'à quelques exceptions près, les difficultés de recrutement observées en Belgique sont les mêmes quelle que soit la Région.

    Une deuxième vague d'enquête auprès des personnes ayant reçu une offre de mobilité et ayant trouvé un emploi entre mai et août 2008 vient de se terminer et les résultats sont actuellement en cours d'analyse. Les premières conclusions qui peuvent être tirées confirment globalement les observations de la première vague d'enquête. Toutefois, on observe une différence importante dans la distribution géographique des personnes interrogées. En effet, la part représentée par le Hainaut occidental est en nette diminution, alors que la proportion de Liégeois et de Verviétois est elle nettement en augmentation. Ceci résulte vraisemblablement de la mise en œuvre effective du plan d'action « mobilité interrégionale» en mai dernier.