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Marché de l'emploi

  • Session : 2007-2008
  • Année : 2008
  • N° : 258 (2007-2008) 1

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  • Question écrite du 23/09/2008
    • de STOFFELS Edmund
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Emploi, du Commerce extérieur et du Patrimoine

    En juillet 2008, la Région wallonne de langue française dénombrait 206.396 demandeurs d’emploi demandeurs d’allocations et 16.742 jeunes en stage d’attente, ce qui représente 14.9 % de la population active. En juillet 2007, cet indicateur était de 15.6 %. Il est heureux de constater que le taux de chômage a diminué, mais il reste cependant très haut. J’en conclus que nous ne pouvons pas ralentir les efforts. Au contraire, nous devons nous préoccuper notamment des jeunes demandeurs d’emplois et éviter que ceux-ci restent trop longtemps dans le régime de l’allocation d’attente avant de décrocher leur premier emplois.

    Cette diminution observée par le Forem concerne aussi bien les hommes que les femmes et elle s’observe parmi les demandeurs d’allocations et, dans une moindre mesure, les jeunes en stage d’attente.

    Comme chaque année, les jeunes ayant terminé un cycle d’études sont nombreux à venir s’inscrire auprès des services du Forem. Ainsi, plus de 6.500 jeunes se sont inscrits en stage d’attente durant le mois de juillet, soit à la fin de leur formation.

    Cette inscription, en plus de leur ouvrir le droit à des allocations de chômage au terme de leur stage d’attente, leur permet l’accès à un large éventail de services allant du conseil administratif à l’accompagnement individualisé dans la recherche d’un emploi.

    Jobtonic : ces services étaient obligatoires dès l’inscription en stage d’attente des jeunes de moins de 25 ans qui n’avaient pas obtenu un certificat de l’enseignement secondaire supérieur.

    Depuis juin 2008, cette obligation s’est également étendue à ceux qui ont obtenu le certificat d’enseignement secondaire supérieur. En un an, plus de 32.000 jeunes ont ainsi été pris en charge dans le cadre de Jobtonic.

    Il semble donc que Jobtonic soit un programme d’accompagnement des jeunes demandeurs d’emploi couronné d’un certain succès.

    Quelle est donc la durée d’allocation avant que le jeune trouve un emploi ? Le programme a-t-il le même résultat pour tous les types (enseignement général, technique, professionnel) et niveaux de formation (secondaire, supérieur …) ?

    Quel est le coût de ce programme ? Parvient-on, avec ce programme, de satisfaire la demande des patrons en ce qui concerne les métiers en pénurie ?
  • Réponse du 15/10/2008
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Pour rappel, Job Tonic part du principe fondamental et positif de confronter les jeunes avec le marché de l'emploi dès leur première inscription comme demandeur d'emploi et d'éviter ainsi leur enlisement dans le stage d'attente. A la demande du Gouvernement wallon, c'est en juillet 2007 que ce dispositif a été mis en place par le Forem avec pour objectif de prendre en charge, dès leur inscription, tous les jeunes de moins de 25 ans afin de faciliter leur transition de l'école vers le monde du travail, visant ainsi une intégration plus rapide.

    Alors qu'au départ, le public prioritaire était constitué principalement des peu ou pas qualifiés, soit de personnes disposant d'un diplôme inférieur au Certificat d'étude secondaire supérieur (CESS), qui se voyaient proposer un large éventail d'actions (entretien de bilan, suivi d'une initiation à la recherche d'emploi et tables de suivi tous les 15 jours), ainsi que la conclusion d'un Contrat crédit insertion (contrat type lié au DIISP), le Gouvernement wallon a, sur la proposition conjointe des Ministres de l'Emploi et de la Formation, décidé d'apporter des modifications au processus mis en place, mais aussi d'élargir le public prioritaire en intégrant, au sein de Jobtonic, l'ensemble des jeunes disposant au maximum du CESS, soit plus de 30.000 jeunes devant s'inscrire au Forem tout au long de l'année.

    Concrètement, cela signifie que, depuis le premier entretien de bilan, le jeune est orienté :

    - soit, par le Forem, vers le marché de l'emploi s'il semble avoir la capacité, le bagage, pour s'insérer rapidement;
    - soit, tout en gardant la logique « work first », outre vers Forem Formation, chez un opérateur externe (MIRE, EFT, QISP, etc.) s'il s'avère que son insertion nécessite un accompagnement ciblé ne pouvant être pris en charge par Forem Conseil lui-même;
    - soit, enfin, vers le DIISP si un suivi plus long s'avère nécessaire.

    Quant aux résultats de ce dispositif il est bien entendu trop tôt pour analyser l'impact des modifications entrées en vigueur le 1er juillet 2008. Néanmoins, en ce qui concerne la première année, sans entrer dans le détail, on peut relever que, au cours de celle-ci :

    - plus de 16 000 jeunes ont bénéficié de prestations d'accompagnement dont 44 % ne disposaient pas du diplôme de l'enseignement secondaire supérieur;
    - parmi les jeunes ne disposant pas du diplôme de l'enseignement secondaire supérieur, 42 % ont connu l'emploi et 16 % ont bénéficié d'une formation;
    - parmi la population totale du dispositif, c'est-à-dire tous diplômes confondus, 63% ont connu l'emploi et 13% ont bénéficié d'une formation.

    Quant à la demande d'emploi, selon les chiffres du Forem, entre juillet 2007 et juillet 2008, on a constaté une baisse de 3,8% du nombre de jeunes demandeurs d'emploi de moins de 25 ans, cela alors que le nombre total de demandeurs d'emploi ne diminuait que de 3,2%. En outre, il faut souligner que le SPF Economie, dans le cadre de la dernière publication des résultats de l'EFT, relative au premier trimestre 2008, relevait également une réelle amélioration au niveau de l'emploi des jeunes qui a progressé en un an de 5,2 % en Région wallonne, cela alors même que la moyenne belge était de + 0,5 %.

    Quant à l'influence du niveau d'étude dans le taux d'insertion, une analyse à ce sujet, basée sur l'étude d'une cohorte représentative de jeunes qui se sont inscrits à l'Office entre juillet et octobre 2007, soit au moment .du lancement de Jobtonic, est en cours, un dossier détaillé devant être publié dans une prochaine édition de la revue « Marché de l'Emploi ».

    En ce qui concerne le coût du dispositif Jobtonic, on retrouve la somme de 1.298.600 euros dans la ligne budgétaire réservée à cet effet au sein du budget 2008 du Forem. Il est évident cependant que ce montant ne couvre pas l'ensemble des coûts liés à la prise en charge de tous ces jeunes, qu'il s'agisse notamment d'orientation à travers les CEFO ou encore de formation. Enfin, quant à satisfaire la demande des patrons en ce qui concerne les métiers en pénurie, il semble évident que le soutien apporté aux jeunes, dès le moment de leur inscription, pour les aider à s'intégrer plus rapidement dans l'emploi ne peut avoir qu'un effet positif en ce domaine. Toutefois, il faut rappeler que c'est d'avantage à travers le Plan de lutte contre les pénuries, développé dans le cadre du Plan Marshall, que le Gouvernement wallon a décidé de s'attaquer à cette problématique.