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Présence du raton laveur en Belgique

  • Session : 2008-2009
  • Année : 2008
  • N° : 2 (2008-2009) 1

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  • Question écrite du 26/09/2008
    • de CASSART-MAILLEUX Caroline
    • à LUTGEN Benoit, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme

    Originaire d’Amérique du Nord, le raton laveur a été introduit en Allemagne, pour sa fourrure, dans les années 1930. Cet animal s’est très bien adapté à sa région d’adoption et il s’est progressivement aventuré vers la Belgique depuis les zones frontalières de l’est du pays.

    A priori, cet animal ne représente aucun danger pour l’homme. Toutefois, il n’en va pas de même pour la biodiversité locale.

    Il semblerait que les batraciens, insectes et autres invertébrés figurent au menu du raton laveur. De plus, l’animal chasse également, en milieu aquatique, poissons et crustacés. Cette aptitude pourrait, semble-t-il, mettre en péril la survie de la moule perlière, une espèce très menacée de nos rivières.

    Monsieur le Ministre confirme-t-il ces informations ? Est-il possible d’estimer l’importance de la population du raton laveur sur notre territoire ? Une étude a-t-elle été effectuée afin d’analyser les éventuels dommages causés tant à la faune qu’à la flore de notre Région ? Y a-t-il des mesures effectives afin de contrôler la prolifération de ce mammifère ?
  • Réponse du 14/01/2009
    • de LUTGEN Benoît

    Comme je l’ai déjà évoqué en séance du 16 octobre 2006 de la Commission de l'Environnement, des Ressources naturelles, du Tourisme, de la Ruralité et de la Politique agricole du Parlement, le raton laveur est venu s'ajouter à la faune régionale. L'apparition de cette espèce invasive attestée par des observations depuis deux ans, est très probablement la poursuite d'une colonisation effectuée à partir de l'Allemagne ou des Pays-Bas.

    Nous ne sommes toutefois pas en mesure d'évaluer actuellement le niveau exact de sa population.

    Ce n'est pas une bonne nouvelle car cette espèce est étrangère à nos écosystèmes, ce qui a pour conséquences des risques pour la faune et la flore indigènes ainsi que des risques sanitaires. En effet, en Amérique du Nord, cet animal est un des principaux vecteurs de la rage.

    L'espèce étant omnivore, les principaux risques posés par la présence de l'espèce sont la prédation d'espèces rares et menacées telles que la moule perlière et les oiseaux nichant au sol. Le raton laveur n'a, par contre, pas d'impact direct sur les habitats.

    La recommandation n° 77/1999 du Conseil de l'Europe relative à l'élimination de vertébrés terrestres non indigènes cite le raton laveur comme « exemple d'espèces envahissantes ayant prouvé être une menace pour la diversité biologique », mais reste prudente et nuancée sur les mesures à mettre en œuvre par rapport à ces espèces.


    En effet, le Conseil de l'Europe recommande avant toutes choses aux États membres :

    - de réglementer l'importation de ces espèces ;
    - d'évaluer, avant d'agir, la menace que ces espèces représentent pour la biodiversité ;
    - d'évaluer la possibilité d'éliminer ces populations.

    Au niveau réglementaire, le raton laveur n'est pas repris dans la liste des gibiers, ni protégé par la loi sur la conservation de la nature. Le lâcher dans la nature de cette espèce non indigène est interdit en Région wallonne et le raton laveur ne figure pas dans la liste des espèces qui peuvent être détenues.

    Afin d'améliorer la connaissance de l'abondance de l'espèce en Région wallonne et de son impact potentiel, plusieurs mesures vont être mises en œuvre : recensements, collaboration avec les universités, ...

    Le tir de cet animal est autorisé :

    - par un chasseur sur un territoire où il possède le droit de chasse ;
    - par un garde-champêtre particulier sur le territoire pour lequel il est commissionné ;
    - par un occupant sur ses biens ou sur ceux qu'il exploite dans le cas où ces animaux porteraient atteinte à ces biens et à la condition que l'occupant possède un permis de chasse ;
    - par les fonctionnaires du Département de la Nature et des Forêts dans les bois soumis au régime forestier, dans les propriétés rurales domaniales ainsi que dans les propriétés privées lorsqu'ils sont requis par le propriétaire ou l'ayant droit.