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2,6-Dichlorobenzamide

  • Session : 2008-2009
  • Année : 2008
  • N° : 3 (2008-2009) 1

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  • Question écrite du 30/09/2008
    • de STOFFELS Edmund
    • à LUTGEN Benoit, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme

    Le 2,6-Dichlorobenzamide est un dérivé du Dichlobénil. Sa présence est surveillée depuis quelques années. Il fait partie des produits phytosanitaires.

    La SWDE considère que le « problème le plus préoccupant est celui de la présence du 2,6-Dichlorobenzamide ».

    De façon générale, les résultats 2007 en matière de produits phytosanitaires montrent - selon la SWDE - une légère dégradation de la situation par rapport à 2006.

    Monsieur le Ministre est-il au courant ? Quelle est son appréciation concernant les constats de la SWDE ?

    Est-ce un thème uniquement chez la SWDE ? Comment se présente la situation chez les autres producteurs d’eau ?

    Monsieur le Ministre a-t-il demandé des explications ?

    A-t-il insisté pour éviter que cette tendance – même si elle peut paraître légère – soit inversée le plus rapidement possible ?
  • Réponse du 17/10/2008
    • de LUTGEN Benoît

    Les données disponibles permettent de confirmer le constat de la SWDE concernant ce dérivé d’un herbicide et d’usage essentiellement non agricole, mais je serai plus nuancé quand à l’évolution des impacts dus à l’usage des autres produits phytosanitaires (voir à ce propos le rapport analytique sur l’état de l’environnement wallon, plus particulièrement :
    http://environnement.wallonie.be/eew/rapportproblematique.aspx?id=EAU_04 et notamment la page 415).

    Le nouveau réseau de surveillance des eaux souterraines, récemment mis en place en vertu de la directive-cadre de l’eau, nous indique que le BAM affecterait la qualité de 6 % des eaux souterraines de Wallonie (à raison d’une concentration moyenne annuelle > 0,1 µg/l) mais il est encore trop tôt pour dégager une tendance à ce niveau.

    En ce qui concerne plus particulièrement les producteurs d’eau destinée à la consommation humaine, le BAM affecte environ 5 % des prises d’eau (à raison d’une concentration moyenne annuelle > 0,1 µg/l); la plupart des compagnies de distribution d’eau et certaines communes distributrices sont concernées par le problème.

    Le constat est malheureusement analogue dans les régions et pays voisins.

    En ce qui concerne l’eau potable, l’Europe ne s’est pas encore prononcée sur la pertinence et le caractère dangereux de cette substance, ce qui signifie que la valeur paramétrique de 0,1 µg/l ne lui est applicable que par précaution.

    Plusieurs Etats ont accordé à leurs distributeurs une dérogation à cette valeur paramétrique, ce que j’ai refusé pour la Wallonie.

    Pour plusieurs zones de distribution où le mélange d’eau ne permettait pas de respecter cette valeur, j’ai contraint les distributeurs de traiter l’eau par des filtres au charbon actif.

    Parallèlement, mon administration a communiqué ses conclusions au Service public fédéral santé publique qui a depuis lors pris des mesures de restriction d’usage des produits à base de dichlobénil (principale substance dont dérive le BAM). Voir en particulier à ce propos le communiqué de presse suivant : http://phytoweb.fgov.be/FR/Pers/20071122%20retrait%20dichlobenil.htm

    Les discussions sur le sujet se poursuivent entre experts du SPF et ceux de la Région wallonne. La demande d’un retrait total du produit est en examen.