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Réduire la consommation d'eau potable.

  • Session : 2008-2009
  • Année : 2008
  • N° : 5 (2008-2009) 1

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  • Question écrite du 30/09/2008
    • de STOFFELS Edmund
    • à LUTGEN Benoit, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme

    Pour bien faire, notre politique en matière d’eau doit poursuivre les objectifs suivants :

    - protection de la ressource;
    - réduction des pertes liées à la distribution;
    - utilisation rationnelle de la ressource;
    - réduire les impacts environnementaux sur les sources et les captages;
    - garantir un prix-vérité raisonnable au m³;
    - garantir un prix diminué en faveur des ménages à revenu précaire;
    - contrôler la qualité des eaux en permanence;
    - …

    Pour vérifier, que Monsieur le Ministre me permette de l'interroger quant aux quantités d’eau potables et industrielles produites et consommées en Wallonie.

    Avons-nous pu réduire la consommation de façon substantielle ou assistons-nous à une augmentation de la consommation depuis des années ?

    L’aide en faveur de la collecte d’eau de pluie est actuellement un domaine exclusivement communal. J’admets que c’est plus facile en région rurale qu’en centre urbain. N’est-il pas utile de promouvoir, via une aide régionale, la collecte des eaux de pluie (pour le WC, le lavage de la voiture, l'arrosage du jardin, …) afin d’aider chaque ménage à diminuer sa consommation d’eau potable ?
  • Réponse du 17/10/2008
    • de LUTGEN Benoît

    Premier constat : notre Région est un gros producteur d’eau. La production d'eau potabilisable en Région wallonne est d'environ 400 millions de m³/an, qui sont mobilisés à raison de 80 % à partir des eaux souterraines, et à raison du solde à partir des eaux de surface.

    Même si cette ressource est abondante en Wallonie, il convient de l’utiliser parcimonieusement car, à l’échelle mondiale, cette ressource est rare et précieuse.

    Les quantités d'eau potable produites en Région wallonne répondent à la demande des clients et sont stables, avec une très légère tendance à la baisse.

    La production d'eau industrielle à partir des eaux souterraines porte sur des quantités nettement inférieures et les deux usages majeurs de cette eau sont d'une part l'exhaure et d'autre part le refroidissement des installations. Cette production est globalement stable.

    Que l'honorable Membre me permette de lui signaler ensuite que l'eau est res nulius, ce qui signifie qu'elle n'appartient à personne et ne coûte rien, a priori, mais que le service destiné à la mobiliser, à la mettre à la disposition du consommateur, et à l'épurer avant de la rejeter dans l'environnement, a un coût économique.

    Dans ces conditions, l'encouragement des systèmes de recueillement d'eau de pluie est un instrument délicat à manier car ses effets sont utiles, neutres ou contre-productifs selon les situations locales rencontrées. De plus, il est intéressant de bien distinguer l’intérêt économique individuel du propriétaire d’une citerne d’eau de pluie qui pourra réaliser de belles économies par rapport à l’intérêt de la collectivité dont la majorité des citoyens ne possèdent pas de citerne, ne peut pas en installer une, et doit, en général, supporter le surcoût du prix de revient de l'eau du réseau induit par la multiplication des citernes d'eau de pluie.

    80 % du prix de revient de l'eau publique produite est constitué de frais fixes qui sont répercutés sur les volumes consommés par les clients. Le client qui installe une citerne d'eau de pluie consomme un volume moindre d'eau du réseau, et réduit donc sa facture personnelle, mais il ne réduit pas les dépenses publiques car le réseau doit l'alimenter quand la citerne est vide, de sorte que les charges fixes sont les mêmes et doivent être répercutées sur un volume vendu plus petit, ce qui augmente la facture des clients sans citerne. Il existe également des clients qui ne peuvent avoir une citerne, vu la configuration de leur habitation.

    De plus, le consommateur d’eau de pluie ne contribue pas, via le CVA, à l’assainissement des eaux qu’il a usées, reportant cette charge sur le consommateur lié à la distribution publique.

    En conséquence, la Région wallonne n'accorde pas de prime à l'installation de citernes d'eau de pluie.