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Demande chinoise.

  • Session : 2008-2009
  • Année : 2008
  • N° : 8 (2008-2009) 1

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  • Question écrite du 30/09/2008
    • de STOFFELS Edmund
    • à LUTGEN Benoit, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme

    Depuis le scandale concernant la contamination du lait en Chine, il paraît que les importateurs chinois prennent contact avec les laiteries allemandes pour acheter des quantités de lait qui leur manquent. La signature des contrats n’est pas encore faite, mais semble imminente. Ont-ils aussi frappé aux portes des laiteries belges, wallonnes ? Dans la négative, n’est-il pas utile d’entreprendre les démarches utiles pour leur offrir nos produits laitiers wallons (essentiellement de la poudre de lait) ?

    Depuis que le scandale en Chine a été rendu public, d’autres pays importateurs africains et asiatiques de lait chinois ont réduit leurs importations de lait. Laisserons-nous les marchés aux concurrents d’Amérique ou de Nouvelle Zélande …. ? Ou allons-nous mettre en place une politique plus offensive de promotion de nos produits laitiers ?

    Vu la chute du prix du lait chez nos producteurs, il me semble que nous avons tout intérêt à réagir vite, très vite, avant que d’autres n’aient conquis le marché. Je demande à Monsieur le Ministre de tout mettre en œuvre pour permettre à nos producteurs de conquérir les marchés mondiaux là où une pénurie semble se manifester suite au scandale cité.
  • Réponse du 04/11/2008
    • de LUTGEN Benoît
    Renseignements pris auprès du secteur laitier wallon, il y a bien des contacts d’acheteurs chinois auprès de laiteries allemandes. Les laiteries wallonnes n’ont, semble-t-il, pas été directement contactées par les Chinois. Toutefois, des intermédiaires s’enquièrent des disponibilités en poudre de lait. La discrétion étant de mise dans ce type de démarche il est difficile d’obtenir des renseignements précis.

    Je soulignerai cependant deux éléments. D’une part, le souci principal de la Chine est d’obtenir un volume maximum au meilleur prix. Ce serait donc un débouché pour lequel la concurrence internationale la plus dure serait d’application. D’autre part, la gestion de l’offre de lait – et donc de produits laitiers – étant jusqu’en 2015 toujours maîtrisée par les quotas laitiers, toutes ventes par l’Allemagne, ou n’importe quel Etat membre de l’Union européenne, est bénéfique au soutien du prix puisque qu’il ne peut y avoir une hausse équivalente de la production. La Wallonie sera donc toujours indirectement bénéficiaire de ces exportations.

    Les achats chinois soutiendront donc les prix sur les marchés européens. Mais la demande chinoise ne sera pas éternelle. Ou plutôt, lorsque notre lait ne sera plus indispensable aux Chinois, la conservation du marché asiatique imposera des concessions importantes sur les prix ! Ce n’est pas ma vision du développement de la filière laitière.

    Je demeure partisan de relations commerciales sur d’autres bases qu’uniquement le prix et ce, pour des produits présentant des qualités justifiant un supplément de prix par rapport aux cours internationaux. Gardons en tête que ceux-ci ne représentent pas le prix réel du produit mais bien la valeur la plus basse attribuée aux excédents des productions locales écoulées sur les marchés internationaux. Il est impossible, dans nos conditions wallonnes de production, de développer sur le long terme une politique durable de production avec une telle approche.

    La vente locale ou dans les régions limitrophes de produits de qualité avec de la valeur ajoutée me paraît actuellement la meilleure voie à suivre pour assurer le devenir de la production laitière wallonne.