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Etat des routes en Région wallonnes.

  • Session : 2008-2009
  • Année : 2008
  • N° : 13 (2008-2009) 1

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  • Question écrite du 07/10/2008
    • de BORSUS Willy
    • à DAERDEN Michel, Ministre du Budget, des Finances et de l'Equipement

    J’ai eu l’occasion d'interroger Monsieur le Ministre à différentes reprises sur l’état du réseau routier en Wallonie et notamment sur les zones à haut risque, la sécurité routière ainsi que le marquage. La Cour des Comptes dressait par ailleurs, dans un récent rapport, une analyse critique de la gestion du réseau routier. Je me permets dès lors de revenir sur cette problématique.

    1° En décembre 2006 Monsieur le Ministre m’annonçait qu’il subsistait 28 zones à haut risque sur le réseau routier wallon et qu’elles faisaient « l’objet de projets d’aménagements qui allaient se concrétiser prochainement. »

    Puis-je dès lors lui demander où en sont ces projets ? Certains sont-ils déjà concrétisés ? Le nombre de zones à haut risque a-t-il diminué en Région wallonne et, particulièrement, en province de Namur qui concentrait à elle seule la majorité des points noirs ?

    2° Plus récemment, en avril dernier, je précisais à Monsieur le Ministre que le baromètre fédéral de la sécurité routière confirmait la gravité des accidents en Région wallonne alors que celle-ci diminuait en Flandre. Il me précisait alors que les lignes de force de son action étaient les suivantes : « actions visant à modifier le comportement du conducteur (affichage, partenariat avec la police fédérale) et des actions visant à améliorer l’infrastructure proprement dite et son exploitation (aménagement de carrefours, amélioration de la qualité des revêtements etc.). ».

    Monsieur le Ministre peut-il dresser un bilan des actions prises ou prévues dans ce cadre ? Par ailleurs, il précisait son souhait de « mettre rapidement sur pied un plan régional de sécurité routière préparé au sein de votre administration et concerté avec tous les acteurs dans une vision des objectifs communs. ». Puis-je lui demander si ce plan est effectivement en cours d’élaboration ? Quand sera-t-il opérationnel ?

    3° Enfin, j'interrogeais également Monsieur le Ministre en avril dernier sur la mauvaise qualité des marquages routiers en de nombreux endroits du réseau routier. Il partageait par ailleurs mon constat et me confirmait alors son intention de consacrer 10 millions d’euros (provenant du budget consacré aux dégâts d’hiver) rien que pour les marquages. Peut-il me préciser si ce budget sera bel et bien consacré aux marquages au sol ? Des sites sont-ils déjà identifiés ? Des travaux ont-il déjà commencé ?

    Monsieur le Ministre évoquait récemment la nécessité de budgets complémentaires importants pour assurer l’entretien, les réparations et la remise à niveau du réseau. Il évoquait soit les recettes d’une hypothétique vignette ou, encore, un financement extraordinaire. Quelle est aujourd’hui la somme des budgets complémentaires nécessaires pour traiter adéquatement l’ensemble du réseau wallon ? Comment ces sommes sont-elles, ou seront-elles mobilisées ?
  • Réponse du 04/11/2008
    • de DAERDEN Michel
    La question de l’honorable Membre couvre différents domaines qui touchent tant à la sécurité routière qu’à l’état général de nos routes.

    Pour ce qui est des zones à haut risque, mon administration réalise de manière récurrente des études visant à identifier de manière statistique les zones où des accidents se produisent de manière régulière.

    Ces études sont effectuées sur base des statistiques détaillées de l’INS et portent sur une période de 5 ans.

    Le chiffre de 28 ZHR qui a été mentionné fin 2006 portait sur un ancien plan de traitement des zones à haut risque. Vous pouvez consulter une partie des réalisations concrètes qui en ont découlé sur le site www.routes.wallonie.be où plus de 40 réalisations sont présentées en détails à l’aide de fiches détaillées, photos aériennes et photos de site.

    L'honorable Membre comprend bien que l’insécurité routière évolue et qu’il faut constamment évaluer les endroits dangereux du réseau.

    C’est ainsi qu’en avril 2007, le Gouvernement a validé une nouvelle liste de quarante-sept zones à haut risque et de huit itinéraires à haut risque (successions de zones dangereuses liées fonctionnellement) sur base des dernières statistiques produites par l’INS.

    Un plan triannuel réparti sur les exercices 2008 à 2010 est en cours afin de financer les aménagements nécessaires à l’amélioration de la sécurité routière en ces endroits.

    Une zone à haut risque peut être traitée par des mesures diverses allant du marquage ou de la mise en place d’une nouvelle limitation de vitesse jusqu’à des interventions lourdes sur l’infrastructure : bandes de vire-à-gauche, giratoires, aménagements urbains, …

    Aujourd’hui, vingt-sept de ces zones sont aménagées ou en voie de finalisation ; dix autres sont prévues au programme 2008 (donc des études et/ou marchés sont en cours) et le solde sera programmé en 2009 et 2010.

    Pour ce qui concerne la Province de Namur, neuf zones à haut risque ont été identifiées. Je tiens la liste à la disposition de l'honorable Membre. Elle figure en outre sur le site Internet que je viens d’évoquer.

    Pour ce qui est d’autres actions que je mène en matière de sécurité routière, je dirai que toute action peut avoir son importance. Des mesures légères de signalisation, de marquage, de balisage ont tout autant leur rôle à jouer que la construction de nouvelles infrastructure ou l’amélioration de la qualité des revêtements.

    Je mène dans le cadre de mes compétences des actions spécifiques aux abords d’écoles ou encore pour les motards, …

    Quant aux résultats de ces actions, ils peuvent être mesurés notamment par le biais des évolutions du baromètre de la sécurité routière.

    Le dernier baromètre de la sécurité routière montre à ce propos que la Région wallonne a enregistré soixante et an décès de moins sur la période juin 2008 / juillet 2007 par rapport à la période juin 2007 / juillet 2006.

    Pour les mêmes périodes de référence, la Région flamande n’enregistrait quant à elle qu’une diminution de deux décès.

    Pour ce qui est d’un plan régional de sécurité routière, je dois vous dire que celui-ci est quelque peu conditionné par les modifications institutionnelles futures de notre pays. En effet, vous n’êtes pas sans savoir qu’un premier paquet de réforme de l’état a été négocié ces derniers mois et que celui-ci prévoit le transfert de pans entiers de différentes facettes de la sécurité routière vers les entités fédérées.

    Il me paraît opportun de lancer ce grand plan régional de sécurité routière lorsque les acteurs et les répartitions de compétences auront été figés.

    Cela ne m’empêche pas d’être inactif en ces matières car mon Cabinet participe activement à la Task Force « Sécurité routière » qui a été mise sur pied au niveau fédéral et qui travaille actuellement sur différentes actions concrètes en faveur de la sécurité routière.

    Enfin, quant à la problématique des marquages, je confirme à l'honorable Membre mon intention de concrétiser l'engagement que j'ai formulé en avril dernier, à savoir consentir un sérieux effort au niveau des marquages.

    Concrètement, grâce à l'hiver 2007-2008 que l'on peut qualifier de relativement clément, j'ai profité du feuilleton d'ajustement budgétaire pour doubler les crédits dévolus aux marquages routiers et presque tripler ceux dévolus aux marquages autoroutiers. Si l'honorable Membre préfère les chiffres, les marquages routiers sont passés de 3 millions d'euros à 6 millions d'euros pour l'année. Les marquages autoroutiers sont passés eux de 1.1 à 3.1 millions d'euros.

    Ces montants sont d'ores et déjà engagés à plus de 30 %. Les adjudications pour le solde sont en cours depuis le début du mois d'août. Sur base des renseignements en ma possession quant à l'avancement des procédures administratives d'engagement, je peux donc avancer que l'intégralité des 9.1 millions d'euros prévus seront totalement engagés cette année.

    Je crois utile d'insister sur le fait qu'en vue de procurer au Parlement wallon une transparence totale sur l'utilisation des crédits du département, j'ai modifié en profondeur la maquette budgétaire en 2007 en créant des allocations budgétaires spécifiques pour chaque type d'action d'entretien. L'entretien ordinaire des marquages est à l'origine de deux allocations budgétaires au sein de la division organique 51 : la 14.13 pour les routes et la 14.23 pour les autoroutes. L'honorable Membre peut ainsi prendre connaissance de manière tout à fait officielle et précise des montants prévus au budget initial mais surtout des montants ajustés, puis réellement consommés en fin d'exercice.

    Une problématique qui tient probablement l'honorable Membre à coeur est la manière de savoir comment est répartie cette enveloppe globale dédicacée aux marquages. Qu'il sache que j'ai chargé mon administration d'établir des clés de répartition équitables et rationnelles. Pour les marquages, la ventilation des montants est majoritairement influencée par la surface du réseau autoroutier et routier régional par province.

    S'il le désire, je tiens à la disposition de l'honorable Membre la ventilation des enveloppes par Direction territoriale des routes pour cette année, compte tenu, d'une part, des clés de répartition précités mais, d'autre part, des montants des différents marchés adjugés.

    Avec l'enveloppe budgétaire prévue cette année, mon administration peut renouveler soit tous les ans, soit tous les deux ans, l'intégralité des marquages. La fréquence d'intervention dépendant de l'intensité du trafic.

    En plus de cette enveloppe spécifique dédicacée aux marquages, il faut par ailleurs noter que les marquages des nouvelles sections de route ou des tronçons de route faisant l'objet d'une réhabilitation lourde sont inclus dans l'entreprise globale des travaux. Pour 2008, la somme cumulée de ces opérations de marquages inclus dans des chantiers généraux est estimée à près d'un million d'euros. Ce qui porte ainsi bien l'enveloppe globale "marquages" pour 2008 à 10 millions d'euros.

    J'attire néanmoins l'attention de l'honorable Membre sur le fait que compte tenu du décalage de quelques mois entre la mise à disposition des crédits et la mise en oeuvre sur chantier, les pleins effets de ces 10 millions ne seront perceptibles que l'an prochain.

    On peut néanmoins d’ores et déjà constater qu’en de nombreux endroits des marquages ont été renouvelés et quand, les conditions météorologiques le permettent, des travaux sont en cours un peu partout sur le réseau.

    In fine, je peux confirmer à l'honorable Membre que je travaille actuellement à la concrétisation d’un vaste plan de financement alternatif visant à remettre à niveau le réseau routier.