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Restructuration du groupe pharmaceutique UCB

  • Session : 2008-2009
  • Année : 2008
  • N° : 15 (2008-2009) 1

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  • Question écrite du 07/10/2008
    • de LANGENDRIES Benoît
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Emploi, du Commerce extérieur et du Patrimoine

    Ce n’est malheureusement pas la première fois que nous questionnons Monsieur le Ministre sur des restructurations dans le secteur pharmaceutique. Ainsi, après Eli Lilly et GSK, c’est au tour d’UCB d’annoncer, le 28 août dernier, une importante restructuration de son personnel. Il est ainsi question de près de 425 emplois qui devraient être supprimés sur le site de Braine-l’Alleud et de 130 sur le site de Bruxelles. Au niveau mondial, UCB prévoit de se défaire de près de 2000 employés, soit 17 % de ses effectifs, dans le but de dégager des nouveaux moyens afin de se recentrer sur ses activités stratégiques.

    On sait bien à quel point le secteur pharmaceutique est un secteur économique de pointe qui amène une dynamique de croissance fondée sur la R&D essentielle à l’ensemble de notre Région. La Belgique et la Wallonie en particulier sont d’ailleurs reconnues comme étant dans le peloton de tête en ce domaine et le succès du pôle de compétitivité BioWin est bien là pour le rappeler. D’ailleurs, tout comme ce fut le cas pour les autres entreprises du secteur qui se sont restructurées ces derniers temps, les derniers événements ne semblent pas devoir remettre en cause cette dynamique positive de l’ensemble du secteur. UCB a ainsi tenu a rappelé que « la Belgique reste la plate-forme stratégique principale pour son expansion globale ; qu’il continue d'investir à Braine-l’Alleud sur son site multi-activités dont la vocation est celle d'un centre mondial de recherche, d’expertise en matière industrielle et de support dans le cadre de fonctions d’appui technologiques ou de services ; et que le site de Bruxelles continue de loger les quartiers généraux belges et mondiaux ».

    Il n’empêche, ces considérations abstraites ne diminuent évidemment en rien le drame que vivent les employés d’UCB confrontés à l’incertitude et à la perte de leur emploi. Plus dur encore, tout cela se concentre en bonne partie dans une seule commune (Braine-l’Alleud) et le Brabant wallon qui vont devoir encaisser l’essentiel de ces licenciements. Bien sûr, des cellules de crise ont été mises en place et vont tout faire pour aider les personnes concernées à retrouver rapidement un nouvel emploi. Mais avec le ralentissement économique actuel, on se doute bien que ça ne sera pas nécessairement très facile...

    Conformément à la loi Renault, la procédure de consultation a donc été lancée. La direction de l’entreprise semble vouloir s’efforcer d’atténuer au maximum les conséquences négatives de cette restructuration pour ses employés et les négociations avec le front commun syndical se déroulent, semble-t-il, correctement. Fort logiquement, à ce stade, le pouvoir politique ne doit pas interférer dans les discussions en cours.

    Cependant, tout comme le Ministre de l’Économie de la Région bruxelloise, Benoît Cerexhe, s’y était engagé au lendemain de l’annonce de cette restructuration, Monsieur le Ministre s'est engagé également, le 9 septembre, à ce que « tous les outils prévus au niveau régional, notamment la création de cellules de reconversion, soient mis en œuvre en cas de licenciement collectif après la phase de négociation interne à l’entreprise ». Peut-il nous détailler précisément les mesures concrètes qu'il envisage dans ce contexte ? Qu’est-il prévu en matière d’accompagnement et d’outplacement afin de permettre à chacun de retrouver un emploi décent dans les délais les plus rapides ?

    Au-delà, Monsieur le Ministre croit-il nécessaire de devoir mettre en place des mesures plus structurelles en faveur de l’ensemble du secteur ?

    Dans le même ordre d’idées, étant donné que cette restructuration concerne également Bruxelles, Monsieur le Ministre a-t-il été prévu une forme ou une autre de coordination ou de « réponses concertées » avec son homologue bruxellois, le Ministre Cerexhe ?

    Enfin, un conseil d’entreprise s’est tenu le 18 septembre dernier. Les syndicats et les employés d’UCB y espéraient une accélération de la présentation par la direction de la répartition précise des futurs licenciements, pour savoir exactement quels postes sont en péril. En effet, les employés veulent (à juste titre) être fixés sur leur sort le plus vite possible et ainsi pouvoir amorcer rapidement la négociation sur le plan social, les compensations et le reclassement. Qu’en est-il aujourd’hui ?

    Sans demander à Monsieur le Ministre d’interférer, j’imagine (et j’espère !) qu'il suit cependant d’un œil attentif le déroulement de ces négociations. Comment les analyse-t-il ? Le dialogue direction/syndicats lui paraît-il constructif et « sur la bonne voie » ? Ou pense-t-il devoir intervenir d’une manière ou d’une autre dans le processus ?
  • Réponse du 24/11/2008
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Fin août, UCB a annoncé sa volonté de réorienter ses activités sur les domaines biopharmaceutiques. Elle a ainsi présenté un nouveau projet d'entreprise dénommé SHAPE. Plus concrètement, ce projet se traduit par la concentration des activités d'UCB sur les maladies invalidantes dans ses domaines thérapeutiques : le système nerveux central et l'immunologie.

    Cette stratégie de réorganisation de l'entreprise se traduit malheureusement par la réduction de 2.000 emplois au niveau mondial. Cette restructuration de l'entreprise pourrait concerner 425 emplois en Région wallonne sur le site de Braine l'Alleud.

    Néanmoins, le projet SHAPE devrait mobiliser près de 300 millions d’euros et permettre la création de 400 nouveaux emplois dans des métiers nouveaux dont un certain nombre en Région wallonne.

    Pour UCB, la Belgique reste la plateforme stratégique principale de son expansion. Il n'est donc pas question aujourd'hui de délocalisation. UCB désire continuer à investir à Braine l'Alleud dont la vocation est celle d'un centre mondial de recherche, d'expertise et de support.

    Dans le cadre de sa réorganisation, UCB a organisé les procédures légales de concertation et de consultation. La première phase est aujourd'hui terminée. Après avoir obtenu les réponses désirées, le personnel d'UCB a mandaté les syndicats pour passer à la phase négociation prévue par la procédure Renault.

    Tout est dès à présent mis en œuvre pour mettre en place une cellule de reconversion comme les organisations syndicales en ont déjà émis le souhait.

    De plus, conformément à l'accord de coopération entre les régions en matière de mobilité des demandeurs d'emploi, une cellule de crise, regroupant les trois réglons, se réunira pour que les travailleurs touchés puissent être de manière cohérente aidés à retrouver le chemin du marché de l'emploi.

    Lancer un débat sur la pérennité du pôle dans les sciences du vivant sur la base d'une réorientation stratégique d'une entreprise est un non sens. Or, il faut savoir que la Belgique, et la Région wallonne, occupe une place particulièrement importante au niveau mondial en matière de recherche et de développement de médicaments. La volonté du Gouvernement de créer un pôle de compétitivité en sciences du vivant vise à maintenir ce leadership wallon en la matière en concentrant des moyens importants et en créant de nouveaux marchés. Et au sein de ce pôle, comme des autres d'ailleurs, des entreprises vont se développer, des nouvelles entreprises vont se créer, des entreprises étrangères vont être attirées et des entreprises vont réorienter leur stratégie en fonction de l'évolution des recherches et des marchés.

    Pour une complète information, il faut savoir que le projet NEOFOR, projet du pôle BIOWIn dans lequel UCB est partenaire, s'intègre déjà dans cette nouvelle stratégie. Le projet NEOFOR consiste à établir en Wallonie une nouvelle PME dont l'intention est d'atteindre une audience et une clientèle internationale en produisant des moyens nouveaux issus d'une recherche conjointe à plusieurs disciplines pour l'administration pulmonaire d'une variété large de substances phamacologiquement actives.