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Impact du coût de l'acier sur les conommateurs.

  • Session : 2008-2009
  • Année : 2008
  • N° : 16 (2008-2009) 1

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  • Question écrite du 07/10/2008
    • de STOFFELS Edmund
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Emploi, du Commerce extérieur et du Patrimoine

    D’après un article paru dans le journal Le Soir du 8 juillet, plusieurs constructeurs automobiles ont commencé à relever leurs tarifs, faute de pouvoir compenser cette hausse par de nouveau gain de productivité. Ces hausses sont donc directement répercutées sur le consommateur dans un secteur hyper-concurrentiel. Pour rappel, l’acier pour près de 5 % de la valeur globale d’un véhicule.

    Cette douloureuse tendance s’exprime également dans d’autres secteurs : le consommateur final doit payer la facture, ce qui constitue un risque majeur d’inflation, voire d’une récession économique suite à un ralentissement de la demande. Monsieur le Ministre l’aura compris, le pouvoir d’achat des consommateurs est également victime de cette hausse des prix.

    La rentabilité du secteur automobile est-elle en danger ? Le secteur n’est pas seulement confronté à des prix qui explosent, il est également face à une réelle pénurie d’acier. Notons au passage que le secteur automobile est à la base d’activités économiques multiples générant des emplois dans bon nombre de secteurs de sous-traitance. Toute hausse du prix les touchera donc aussi au moment à partir du moment où la vente d’automobiles viendrait à stagner, vu leur coût.

    Les déséquilibres entre l’offre déficiente et la demande est durable (surtout en Europe où les capacités de production sont au maximum pour certaines niches de marché) et, de ce fait, le prix d’une tonne d’acier a doublé en un an passant de 600 à 1.200 euros. C’est le constat fait par le Vice-Président de la Division automobile de la maison mère de Cockerill.

    Ce serait – me dit-on – loin d’être la seule explication. En effet, les sidérurgistes sont confrontés avec des prix de leurs propres matière premières, notamment le coke qui a fait un bond de 200 à 400 dollars la tonne alors qu’en même temps le minerai de fer ne finit pas de grimper.

    Une autre question s’impose : les consommateurs d’acier, nous dit le directeur d’Agoria, sont aux prises avec la concentration du secteur sidérurgique, quelques uns étant d’ailleurs les maîtres du jeu et, parmi eux, Arcelor-Mittal. Monsieur le Ministre confirme-t-il son analyse ? Quelles en sont les conséquences pour notre économie wallonne et pour le consommateur final ?
  • Réponse du 18/12/2008
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Il est vrai que le prix de l'acier connaissait ces derniers temps un croissance soutenue, par conséquent, la question relative à l'imputation de cette hausse de coût dans le prix final pour le consommateur avait un sens.

    Cependant, depuis quelques temps, la tendance s'est inversée; les prix des matières premières, en ce compris l'acier, est en chute libre; le problème s'inverse, plus personne ne veut vendre au risque de vendre à perte. Est-ce pour autant que le secteur de l'automobile se porte mieux ?

    A l'heure actuelle, ce secteur connaît quelques difficultés. Les mauvaises nouvelles inondent le marché: Daimler Chrysler, Volvo, Nissan .. , et réduisent leur production; GM et Chrysler prévoient une fusion et ont demandé de l'aide à l'Etat américain ; Mazda et Mitsubishi revoient leurs prévisions à la baisse ; Porsche & BMW réduisent leurs productions.

    Ces causes sont diverses, mais le facteur principal aujourd'hui, est sans nul doute la crise financière qui affecte l'économie mondiale sans exception. Les problèmes rencontrés liés aux investissements risqués dans le chef de certains organismes financiers ont provoqué un manque de liquidités ce qui a mis à mal d'autres organismes financiers. Ce st un mécanisme en chaîne qui a des conséquences à présent sur l'économie réelle. Les banques ont du mal à octroyer des prêts, et ce sont les entreprises qui en paient les pots cassés.

    Sans oublier la prise de conscience du consommateur de l'impact écologique de l'utilisation de la voiture; le comportement vert est un phénomène qui devient chaque jour plus important. Le prix de l'essence et du mazout en est un autre. En quelques mois à peine, le prix du mazout était passé de 1 euro à 1,45 euro, une croissance qui a affecté les habitudes de consommation. Tous les experts s'accordent pour dire que la baisse actuelle est temporaire.

    Il ne faut pas se voiler la face, le secteur automobile est en perte de vitesse, les difficultés à venir sont peut-être encore plus importantes, mais il faut rester optimiste car cette tendance ne jouera pas sur le long terme. A qui profite cette crise automobile ? Au consommateur qui voit des offres plus qu'alléchantes s'ouvrir à lui telles qu'une voiture achetée, une voiture offerte.

    A noter cependant que Ford à Genk a augmenté sa production annuelle de 97.000 à 112.300 unités et va investir 70 millions d'euros, alors qu'Opel se stabilise depuis 3 ans autour de 180.000 modèles.

    D'autre part, Alfons Dintener, Directeur de l'usine Audi Brussels, explique qu'Audi envisage de produire, à l'horizon 2015, 1,5 million d'Audi A1, contre 1 million aujourd'hui : la production passerait donc de 120.000 à 140.000 voitures par an.

    Bref, les signaux positifs existent encore.

    Le phénomène de concentration dans le secteur de la sidérurgie est un phénomène qui existe depuis plusieurs années et pas seulement dans le secteur sidérurgique. En effet, nous constatons une intégration verticale d'Arcelor Mittal. Ce phénomène permettra de faire des demandes groupées et donc de bénéficier de prix plus bas, et par conséquent, la répercussion sera moindre sur le consommateur final.