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On meurt encore trop souvent sans l'aide de soins palliatifs.

  • Session : 2008-2009
  • Année : 2008
  • N° : 6 (2008-2009) 1

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  • Question écrite du 16/10/2008
    • de STOFFELS Edmund
    • à DONFUT Didier, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des chances

    La Région wallonne vole au chevet des proches et soignants des malades en fin de vie. Alors qu’une étude belge inédite dresse l’état des lieux des soins palliatifs chez nous, le Ministre wallon de la Santé double le budget de ce secteur pour 2009, « pour mourir dans la dignité ».

    Un réseau national de médecins généralistes a dressé l’état des lieux. Chaque généraliste a enregistré les données des trois derniers mois de vie de ses patients non décédé soudainement. Soit, au total, près de 900 cas.

    C’est la première fois qu’une telle analyse est faite sur tous les patients en général, et non sur des malades types précis. Il ressort que, trop souvent, la transition entre « soigner » et « pallier » est tardive : au cours du dernier mois de vie, pour 2/3 des malades. Dans 40 % des cas, la mort est survenue à l’hôpital, pour 10 % dans une unité de soins palliatifs, pour un quart dans un centre non médical et un autre quart à la maison. Le recours aux soignants spécialisés est plus fréquent dans les cas de cancers (61,3 %) part rapport aux autres maladies (25,3 %). Autres lacunes : le psychique et le spirituel : ces aides n’interviennent, la dernière semaine de vie, qu’une fois sur deux et une fois sur quatre (Sud Presse, 10 octobre 2008).

    Si ceci est vrai, cela relève du scandale. Monsieur le Ministre a eu raison de s'intéresser par rapport à cette question et de mettre tout en œuvre pour que chaque patient puisse bénéficier, en fin de vie, des soins palliatifs. Après de longs mois de travail avec les acteurs de terrain, il a annoncé sa stratégie pour l’an prochain : le budget est porté à 750.000 euros . Puis-je quand même demander à Monsieur le Ministre de nous esquisser un peu plus dans le détail sa stratégie en la matière ? De quelle manière notre politique sera-t-elle complémentaire par rapport à la politique fédérale ?
  • Réponse du 10/11/2008
    • de DONFUT Didier
    J'ai effectivement été informé des conclusions de cette étude à laquelle a participé la Fédération wallonne des soins palliatifs que, jusqu'à présent, seule la Région wallonne soutient.

    C'est une des raisons pour lesquelles j'ai immédiatement envisagé de réagir, dans le respect des compétences de la Région wallonne, laquelle soutient le travail des acteurs de terrain, via des actions destinées à l'amélioration de la qualité et à l'articulation entre les secteurs du soin et de l'aide aux personnes.

    Cette action est complémentaire à celle de l'autorité fédérale, compétente pour l'organisation des soins de santé et leur financement.

    Le premier axe réalisé sous forme d'appel à projets concerne un budget de 300.000 euros.

    Si les maisons de repos et de soins disposent de moyens destinés à assurer les soins palliatifs et la formation de leur personnel, les maisons de repos auraient besoin d'actions particulières destinées à faire évoluer la prise en compte des soins palliatifs, en leur sein. L'appel à projets poursuivra donc un objectif de dynamisation du secteur sur ce point.

    Les soins palliatifs sont souvent envisagés a priori à destination des personnes âgées ou des adultes atteints du cancer en particulier. Il m'est paru essentiel de porter l'intérêt également sur les enfants en fin de vie. À cette fin, les unités hospitalières et les équipes mobiles en soins palliatifs seront sollicitées pour déposer des projets pour développer la prise en charge des patients les plus jeunes, sur un plan qualitatif.

    Le deuxième axe pour lequel une enveloppe de 300.000 euros serait également prévue, permettrait de financer 13.500 heures pour des aides familiales amenées à intervenir dans les contextes de soins palliatifs au domicile. Formées à cette fin, elles soutiendraient les familles et les aidants proches confrontés au stress de la fin de vie.

    Pour le troisième axe, il s'agira d'accompagner psychologiquement les soignants, les familles et les aidants proches confrontés à la fin de vie, parfois dans des conditions ou des contextes extrêmement difficiles ou particuliers. Cet accompagnement pourra se réaliser en ajoutant le financement d'un psychologue à mi-temps au budget déjà alloué aux huit plates-formes de concertation en soins palliatifs.

    La mission du psychologue pourra s'articuler de la sorte avec celles des services de santé mentale, dans les situations qui requièrent une intervention à plus long terme, l'objectif étant de permettre à tous de bénéficier d'une première intervention.

    Le travail de ce personnel psychologique permettra aussi de renforcer l'intervention en faveur du personnel des maisons de repos qui, confronté à des deuils fréquents et à des situations parfois difficiles, éprouve le besoin de disposer d'un espace de parole où déverser son ressenti. Il s'inscrit dans les plans d'actions actuellement élaborés par les plates-formes.