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Sac réutilisable

  • Session : 2008-2009
  • Année : 2008
  • N° : 39 (2008-2009) 1

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  • Question écrite du 17/10/2008
    • de STOFFELS Edmund
    • à LUTGEN Benoit, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme

    Dans la presse de Sud Presse du 3 octobre 2008 on pouvait lire: « Carrefour à lancé le mouvement : depuis septembre 2005, les sacs jetables ne sont plus distribués dans ses hypermarchés. Ensuite, les autres chaînes de distribution ont suivi et, aujourd’hui, le sac jetable fait figure d’exception.

    Parallèlement à cette évolution, le sac réutilisable s’est fait sa place ; en 2004, il s’était vendu à 4,5 millions d’exemplaires ; en 2006 : 7,7 millions et 25,4 millions en 2007 ! C’est que si, comme son nom l’indique, le sac réutilisable est fait pour servir plusieurs fois, on a trop souvent tendance à l’oublier chez soi. ».

    Sac jetable, sac réutilisable … une discussion s’entame.

    En effet, aux Etats-Unis, les associations de protection de l’environnement expliquent qu’il faut 28 fois plus d’énergie pour fabriquer un sac réutilisable qu’un sac jetable. Combien de fois un sac réutilisable est-il effectivement réutilisé ?

    Le réseau Eco-consommation cite une étude française selon laquelle le sac réutilisable serait plus intéressant que le jetable après 4 à 5 utilisations, 7 ou 8 si celui-ci est utilisé comme sac poubelle.

    Reste que le sac réutilisable doit donc être … réutilisé et non pas être jeté ou oublié.

    Pour y arriver, Bond Beter Leefmilieu propose d’augmenter le prix du sac. Une mesure que ne compte pas appliquer les grandes surfaces en cette période de crise du pouvoir d’achat.

    Puis-je demander quelle est l'analyse de Monsieur le Ministre de la situation ? Quelle est l’ampleur du problème à l’heure actuelle ? Quelles quantités d’énergie investit-on pour fabriquer le sac jetable ou réutilisable ? Que faire et comment faire pour s’assurer que le sac réutilisable est effectivement réutilisé ? Faut-il, comme le propose Bond Beter Leefmilieu, augmenter le prix du sac ?
  • Réponse du 24/10/2008
    • de LUTGEN Benoît

    Je ne peux évidemment que donner raison à l'honorable Membre quand il dit que « le sac réutilisable doit être réutilisé » !

    Au delà de ce truisme, l'honorable Membre sait à quel point il peut être hasardeux de tirer des conclusions sur base d’études générales menées par différents intervenants, sans connaître précisément la méthodologie et les hypothèses qui sous-tendent les résultats.

    Concrètement, la Commission interrégionale de l’emballage suit de près l’évolution de l’utilisation des sacs de caisse à usage unique et des sacs réutilisables, par l’intermédiaire du plan de prévention du secteur de la distribution.

    La réduction de l’utilisation des sacs de caisse à usage unique et, de ce fait, la promotion d’alternatives à son utilisation, faisaient partie du plan de prévention 2004-2007 du secteur. Elles figurent à nouveau dans son plan 2007-2010.

    Lorsque cette mesure a été lancée, elle concernait essentiellement le secteur « alimentation » de la distribution. Avec le temps, le secteur « non alimentation » (bricolage, textile, etc.) s’est également associé au mouvement et a lui aussi proposé des alternatives au sac de caisse à usage unique. Le nombre d’alternatives au sac à usage unique a également augmenté au cours du temps. On trouve actuellement différents types de sacs réutilisables en plastique, certains plus durables que d’autres, des sacs en lin ou en jute, des bacs (pliables) réutilisables, des sacs isothermes, etc.

    De la sorte, les chiffres de 2004 à propos des alternatives réutilisables ne sont pas comparables aux chiffres de 2007. Leur augmentation n’est probablement pas uniquement liée aux oublis des consommateurs, et ne permet pas de conclure que le phénomène d’usage unique des sacs s’est purement et simplement déplacé vers les alternatives en principe réutilisables.

    D’une manière plus générale, la CIE (Commission interrégionale de l’emballage), comme d’ailleurs tous les acteurs concernés, sait qu’en matière de gestion des déchets, la modification du comportement des consommateurs nécessite beaucoup de temps.

    Elle passe nécessairement par des actions de sensibilisation et d’éducation, à mener dès le plus jeune âge et dans tous les lieux où l’on peut sensibiliser les consommateurs.

    En mars 2007, j’ai lancé une action pour encourager les citoyens à abandonner l’utilisation de sacs jetables au profit de matériel réutilisable et biodégradable.

    250.000 « sacs réutilisables et biodégradables » ont été distribués gratuitement dans près de 1.700 boulangeries à travers la Wallonie.

    Cette action a eu de bonnes répercussions et a trouvé un bon écho, tant auprès des boulangers que de nos concitoyens, qui continuent, plus d’un an après, à utiliser ce sac en amidon de maïs. Lors du lancement de cette action, certains boulangers ont définitivement abandonné les sacs jetables.

    J’ai soutenu d’autres actions de sensibilisation, à l’instar de « l’autre pack ». Lancée par des étudiants, cette opération vise à promouvoir une consommation responsable. Ici aussi, le sac réutilisable est mis à l’honneur.

    Je suis convaincu que ces actions de sensibilisation, menées tant par les pouvoirs publics que par le secteur privé, portent leurs fruits. Je suis surtout convaincu de la prise de conscience et de la mobilisation des citoyens. Les efforts qu’ils ont accomplis depuis plusieurs années en matière de tri démontrent à suffisance leur engagement.

    Sans connaître le détail du raisonnement tenu par le « Bond Beter Leefmilieu », prôner l’augmentation du prix du sac pour en accroître l’utilisation doit être mûrement réfléchi par l’autorité fédérale compétente en la matière. On peut en outre se demander à qui bénéficierait cette augmentation de prix.

    En ce qui concerne les mesures spécifiques prises en Région wallonne, je me permets de vous rappeler que le décret du 22 mars 2007, adopté dans ce Parlement et modifiant le décret du 27 juin 1996 relatif aux déchets, prévoit l’interdiction pure et simple de la distribution et de l’utilisation de sacs de caisse à usage unique à partir de 2010.