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Effet levier d'un Plan wallon d'isolation dans le logement sur l'économie wallonne.

  • Session : 2008-2009
  • Année : 2008
  • N° : 6 (2008-2009) 1

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  • Question écrite du 21/10/2008
    • de STOFFELS Edmund
    • à TARABELLA Marc, Ministre de la Formation

    Il nous faut bien le reconnaître : la majorité des logements construits avant 1960 ne sont plus adaptés aux exigences actuelles en ce qui concerne les exigences énergétiques liées au développement durable.

    Selon le Ministère de la Région wallonne (repris en cela par la Confédération de la Construction wallonne, la CCW) quelque quarante mille habitations wallonnes devraient faire l'objet d'une rénovation et d'une isolation thermique profonde.

    Tant sur le plan de l'environnemental que sur le plan social, il s'agit là d'un défi politique conséquent qui a toute sa place dans un programme de relance économique de première classe.

    Puis-je demander à Monsieur le Ministre de nous informer un peu plus sur l'analyse faite par le Ministère de la Région wallonne quant à l'efficacité énergétique des logements en Wallonie? Quels ont été les critères à la base de cette analyse? Quelle estimation peut-il en être fait quant à l'investissement à réaliser? Quelle pourrait en être la contribution publique?

    Le secteur de la construction a connu en 2006 une belle croissance de 9 %, réduite à 4 % en 2007. On peut donc dire que la casse été limitée, comparée à d'autres Régions. Durant 2004-2007, quelque 10.000 emplois ont été créés dans la construction.

    Toujours selon la Confédération wallonne de la construction, quelque 15.000 emplois pourraient encore être créés si un grand chantier de rénovation lié à isolation thermique était lancé en Wallonie!

    Seulement, le secteur - qui représente un chiffre d'affaires de dix milliards euros, soit 6 % du produit intérieur brut wallon - craint d'être confronté à une pénurie de main de qualification importante.

    Depuis des années, le secteur réclame une implication plus soutenue de la Région wallonne pour susciter auprès des jeunes et des demandeurs d'emploi (en chômage) l'intérêt pour ces métiers, tout en réduisant bien sûr les pièges à l'emploi qui constituent un frein à l'embauche. Vu l'évolution du coût, notamment des matériaux de construction, le secteur craint aussi la montée du travail en noir.

    Monsieur le Ministre continue-t-il les analyses du secteur ? A-t-il eu l'occasion d'en discuter avec la CCW ? Que faire pour remédier rapidement aux pénuries de qualification ? Pour éviter le travail au noir ? Pour intéresser davantage de jeunes aux métiers de la construction ? Pour inciter les chômeurs à se former dans ces métiers?

    Monsieur le Ministre ne pense-t-il pas qu'une action conjointe des Ministres en charge de l'Economie et de l'Emploi, de la Formation ainsi que du Logement et de l'Energie, s'impose afin de faire avancer ce chantier politique de 40.000 logements à améliorer?

    D'avance, je remercie Monsieur le Ministre pour les réponses complètes qu'il apportera à ce qui apparaît comme un formidable gisement d'emplois pour la Wallonie.
  • Réponse du 10/11/2008
    • de TARABELLA Marc
    En matière de Formation professionnelle, de nombreuses actions sont mises sur pied conjointement entre les opérateurs publics de formation (Le FOREM et l'IFAPME) et le secteur de la Construction (Confédération de la Construction wallonne, Centre de recherches, Fonds sectoriels, ...).
    Ainsi, dans le cadre du Plan Marshall, nous retrouvons bien entendu les actions menées en matière de la lutte contre les métiers en pénuries de main d'œuvre. Les besoins sont recensés de manière cohérente par tous les partenaires (secteurs, opérateurs de formation, centres de recherche). Les contenus de formations sont développés en commun et l'offre s'étoffe tant à destination des demandeurs d'emploi que des concepteurs, des entreprises ou des Administrations. Sont plus particulièrement mises sur pied, des actions de formation visant à permettre, par la mise en œuvre de politiques régionales telles que la Performance énergétique de bâtiments, la construction durable dans ses piliers économique, social et environnemental.

    C'est ainsi que dans le cadre du Plan Air Climat, afin de contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique, une enveloppe spécifique a été dédicacée au centre de compétence « FOREM Formation Environnement » de Mons afin d'y renforcer son offre de formation dans 3 domaines d'activités, à savoir les « Energies alternatives et renouvelables », la « Performance Energétique des Bâtiments » (PEB) et l'« Eco-Construction ». De plus, le Centre de compétence « FOREM Formation Environnement », dans son rôle coordinateur confié par le Gouvernement wallon dans le cadre du Plan Air Climat, participe à l'ensemble de ces développements et propose des actions spécifiques décentralisées à destination des demandeurs d'emploi et des autres publics en matière de ventilation, d'isolation, d'énergies alternatives, ...

    En collaboration avec les secteurs (CCW et FFC), les clusters, les centres de recherche (CSTC), ainsi que les Administrations (DG04 - Département de l'Energie et du Développement Durable), les opérateurs de formation (FOREM, IFAPME, ULg) ont présenté, dans le cadre des derniers appels d'offres FEDER et FSE, une adaptation des contenus à la problématique de la Construction Durable et de la PEB , ainsi que l'augmentation de l'offre en génie civil avec priorité à la gestion de la sécurité sur chantier (VCA, travaux à risques, gestion des matériaux à base d'amiante, etc ... ) ou à la gestion de l'eau.

    De manière transversale, la collaboration avec le secteur de la construction, le Cluster CAP2020 et le Cluster Eco Construction aboutira à la mise sur pied d'une offre spécifique en réponse aux attentes des entreprises (tous métiers confondus).

    Par ailleurs, l'activation des demandeurs d'emploi, pour répondre à ces offres de formation et d'emploi, fait l'objet d'une démarche structurée au sein du FOREM et l'amplification d'actions conjointes (FOREM Conseil et FOREM Formation) est d'ores et déjà prévue.

    Je tiens également à noter le renforcement du partenariat entre le FOREM, l'Enseignement de Promotion sociale, ainsi que l'IFAPME. En outre, il est prévu pour 2009 dans le cadre du Plan Marshall, des moyens qui permettront de développer des projets additionnels dans le secteur de la construction notamment.

    La perception négative du secteur est, quant à elle, un élément explicatif de nombreuses difficultés (de recrutement, d'alimentation des filières de formation et surtout d'Enseignement, de mobilisation des demandeurs d'emplois, ...) et doit mobiliser tous ceux qui peuvent agir sur cette image. Diverses actions sont ainsi mises en œuvre par le secteur et/ou les opérateurs publics afin de mettre en valeur les métiers du secteur, surtout émergents, ainsi que les opportunités d'emploi (par exemple, les dossiers JobFocus liés aux métiers de la construction présentés dans la presse, un CDROM interactif à destination des jeunes, la Quinzaine de la construction, le projet « Gestion de la diversité » destiné à attirer les femmes dans le secteur, ... ). Toutes ces actions ont pour objet d'agir sur le long terme afin de modifier en profondeur les stéréotypes ancrés dans l'esprit de la population.

    Par ailleurs, comme vous le savez certainement, j'ai confié une mission à l'ASBL Skills Belgium visant à promouvoir par toutes voies et moyens les métiers manuels et techniques : création d'un visuel (Startechs), d'un site internet et d'une WebTV, organisation des sélections francophones pour les événements tels que l'EuroSkills ou le Mondial des métiers, animations diverses dans des lieux fréquentés par les jeunes, ...

    Je terminerai en soulignant la dynamique positive de partenariat présente dans le secteur de la construction, partenariat regroupant des acteurs issus de différents secteurs (public et privé) ou tutelles. Mes collègues Jean-Claude Marcourt, André Antoine et moi-même avons encouragé la mise en œuvre de projets communs (par exemple, Confluence Construction cofinancé par le FSE), qui seront, j'en suis convaincu, un atout complémentaire pour la mise en œuvre de réponses intégrées aux besoins de ce secteur.