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Effet de l'utilisation des pesticides sur le cerveau.

  • Session : 2008-2009
  • Année : 2008
  • N° : 57 (2008-2009) 1

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  • Question écrite du 05/11/2008
    • de STOFFELS Edmund
    • à LUTGEN Benoit, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme

    Pour David Granjean, chercheur à Harvard et à l'université du Sud-Danemark, les pesticides utilisés en Europe affectent probablement le développement cérébral des fœtus et des jeunes enfants.

    D'où la nécessité d'en réduire l'usage.

    En effet, bon nombre de pesticides agissent sur le système nerveux de l'insecte. S'ils sont toxiques pour le cerveau de l'insecte, la probabilité est grande qu'ils le soient aussi pour le foetus. « Le cerveau en développement des foetus et des jeunes enfants est beaucoup plus sensible que celui des adultes aux perturbations chimiques ».

    Plus de 140.000 tonnes sont déversées chaque année sur les cultures alimentaires de l'UE, ce qui représente 280 grammes par habitant. Un quart des fruits, des légumes et des céréales contiennent au moins deux pesticides.

    Ce qui met les futures mamans dans une situation de danger particulier. D'où la nécessité d'informer et de conscientiser la consommatrice au bon usage des fruits et légumes.

    Vu le danger particulier que représente l'utilisation massive de pesticide, Monsieur le Ministre ne pense-t-il pas qu'il soit nécessaire :

    - de mener une campagne d'informations spécifiques à l'adresse des futures mamans ;
    - de mener au niveau de l'agriculture wallonne une réflexion sur l'utilisation des pesticides ?
  • Réponse du 08/12/2008
    • de LUTGEN Benoît

    Tout comme l'honorable Membre, je ne peux que constater la présence de résidus de produits de traitement sur différents fruits proposés à la consommation. Parmi ces derniers, les fraises et les raisins sont régulièrement cités, si bien que la presse à fait également mention de la présence de résidus dans le vin.

    Même si ces résultas sont à nuancer, il importe de faire le maximum pour tendre vers une situation la plus saine possible.

    Le sixième programme d’action pour l’environnement (6ème PAE) définit les lignes directrices de la politique communautaire en matière de gestion des risques liés à l’utilisation des pesticides.

    La stratégie thématique comprend :

    - la directive-cadre du Parlement du Conseil européens et instaurant un cadre d’action communautaire pour parvenir à une utilisation durable des pesticides ;
    - le règlement du Parlement et du Conseil européens concernant la mise sur le marché des produits phytopharmaceutiques visant à remplacer la Directive 91/414 ;
    - la directive relative à la collecte d'informations concernant la distribution et l'utilisation des produits phytopharmaceutiques ;
    - la directive relative au matériel d’application des pesticides neuf mis sur le marché.

    Chaque Etat membre de l’Union européenne devra définir et mettre en œuvre un plan d’action national (PNAPB) pour lequel, en Belgique, une concertation entre les différents niveaux de pouvoir sera nécessaire. Ce plan d’action national prendra le relais du plan fédéral de réduction des pesticides et des biocides.

    De plus, le règlement du Parlement et du Conseil européens concernant la mise sur le marché des produits phytopharmaceutiques, visant à remplacer la Directive 91/414, aura pour conséquence la suppression d’une grande partie des matières actives actuellement utilisées.

    Je n’ai pas attendu la promulgation du programme fédéral de réduction des pesticides et des biocides pour mener des actions qui s’inscrivent dans cette logique !

    Ainsi, dans le cadre de mes compétences, je soutiens divers programmes de « lutte intégrée ». L’objectif est d’utiliser les pesticides de manière raisonnable, en aidant les producteurs à n’utiliser que les pesticides strictement nécessaires en fonction des conditions climatiques, du taux d’humidité, de la présence de certaines maladies ou d’insectes nuisibles. Pour les pommiers, par exemple, cela permet de réduire de plus de 60% le nombre de traitements pesticides.

    Le centre-pilote Cepifruit développe ce type de programme pour les fruits, la FIWAP pour les pommes de terre, etc.

    Un autre type d’actions mené au niveau de la Région wallonne est le soutien à l’agriculture biologique. Je poursuis les efforts entrepris, tant pour soutenir les producteurs bio et ceux en transition (plus de 600.000 euros d’aides spécifiques par an, sans oublier le régime d’aide à l’investissement agricole (AIDA) au taux préférentiel), que pour soutenir la promotion des produits bio auprès des consommateurs : campagnes spécifiques, semaine du bio, … Le nombre de producteurs bio et d’hectares bio croît chaque année de plus de 10%.

    La recherche n’est pas en reste avec le développement de services d’avertissement contre les insectes et les maladies, le développement de variétés fruitières et de céréales plus résistantes aux différentes maladies.

    Pour être complet, je rappelle que la Région a mis en place le « Comité régional phyto », qui a pour mission de prodiguer des conseils afin de limiter l’usage de produits phytosanitaires, tant à l’attention des agriculteurs (guides de bonne pratique) que des autres grands utilisateurs de pesticides comme, par exemple, les communes. D’autres ASBL, comme « ADALIA » et « Mission wallonne des secteurs verts », œuvrent aussi dans ce sens avec un soutien financier régional.

    Toutes ces actions, qui mobilisent tant la recherche que les organismes chargés d’encadrer les professionnels, contribuent grandement à la production de produits de très grande qualité en Région wallonne. La fraise de Wépion, la carotte de l’Hyerne, les fruits commercialisés sous le label « production intégrée » font partie de ces produits.

    La meilleure garantie pour le consommateur est donc de consommer wallon. Non seulement il connaît l’origine de ces produits, mais il concourt de la sorte à renforcer le développement de ces produits sur notre territoire.

    Vu les enjeux de cette thématique, la réflexion actuellement développée au sein de mes services vise à structurer les actions à développer et à coordonner dans le secteur agricole.

    Concernant l’information à diffuser au niveau du public et, en particulier, à l’adresse des futures mamans, elle concerne la santé publique et relève de ce fait de la compétence du SPF Santé publique.