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Sites proposés pour l'inscription sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO

  • Session : 2008-2009
  • Année : 2008
  • N° : 46 (2008-2009) 1

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  • Question écrite du 18/12/2008
    • de BORSUS Willy
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Emploi, du Commerce extérieur et du Patrimoine

    J'ai déjà eu l'occasion d'interroger à différentes reprises Monsieur le Ministre sur le patrimoine namurois et plus particulièrement sur les aides à la rénovation et le classement de sites d'intérêt patrimonial.

    Je souhaite revenir avec lui sur cette problématique suite aux informations parues récemment dans la presse et relatives aux sites sélectionnés pour figurer sur ta liste définitive du patrimoine mondial de l'Unesco.

    Il semblerait que quatre sites miniers de Wallonie aient été proposés par les soins de Monsieur le Ministre, un choix qu'il justifie par la complémentarité des sites et les reconversions opérées dans ce patrimoine industriel.

    D'autres opérateurs avaient également remis des dossiers concernant des sites d'intérêt patrimonial majeurs. Je pense notamment aux citadelles mosanes de Namur, Huy et Dinant. Ceux-ci n'ont pas été retenus.

    Monsieur le Ministre peut-il me préciser quels ont été ses critères de sélection? Quelles sont les remarques formulées à l'encontre du dossier des citadelles mosanes ? Les auteurs de projets ont-ils reçu des recommandations, des aides etc., permettant d'améliorer leur dossier ?
  • Réponse du 18/12/2008
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Avant toute chose, il est important de rappeler la procédure d'inscription d'un bien sur la liste du patrimoine mondial.

    Tout d'abord, cette éventuelle inscription s'effectue en deux étapes.

    Dans un premier temps, les états établissent et soumettent une liste indicative de sites qu'ils souhaiteraient voir reconnus dans une durée pouvant aller jusqu'à dix ans.

    Cette liste est un instrument de planification qui permet notamment au Comité du patrimoine mondial de comparer les sites proposés à des sites similaires.

    Pour la Belgique, cette liste est constituée aujourd'hui des éléments suivants:

    - l'ensemble thermal de Spa;
    - l'œuvre architecturale d'Henry van de Velde;
    - le champ de bataille de Waterloo;
    - le noyau historique médiéval de Gand;
    - le Palais de Justice de Bruxelles;
    - le palais des Princes Evêques de Liège;
    - le Panorama de la Bataille de Waterloo et son Champ de Bataille;
    - le plateau des Hautes-Fagnes;
    - le tronçon Bavay-Tongres de la chaussée romaine Boulogne-Cologne;
    - les citadelles mosanes;
    - les passages de Bruxelles / Les Galeries royales Saint-Hubert;
    - les sites miniers majeurs de Wallonie;
    - Louvain, ses bâtiments universitaires et son centre historique;
    - les lieux de mémoire et monuments de la Grande Guerre;
    - la Maison Guiette à Anvers;
    - le noyau historique d'Anvers;
    - le Palais Stoclet à Bruxelles.

    Une fois inscrits sur la liste indicative, ces biens peuvent être proposés (un par an et par pays) pour inscription sur la liste définitive du patrimoine mondial.

    A cet égard, lors de la ratification par la Belgique de la Convention du patrimoine mondial en 1996, il a été convenu que chaque région présenterait à tour de rôle une proposition d'inscription sur la liste définitive du patrimoine mondial.

    Compte tenu de cet accord, il revenait cette fois à la Wallonie le soin de présenter un bien en vue de son éventuelle inscription sur la liste définitive.

    Dans ce cadre, le choix s'est porté sur l'ensemble des sites miniers et plus particulièrement ceux de Bois du Luc, du. Grand-Hornu, du Bois du Cazier et de Blegny-Mine.

    Ce choix s'est porté sur l'ensemble des sites miniers et plus particulièrement ceux de Bois du Luc, du Grand-Hornu, du Bois du Cazier et de Blegny-Mine.

    Ce choix résulte d'une rencontre organisée, en présence de responsables wallons, fin août au siège de l'UNESCO à Paris et sur les conseils de Monsieur Bandarin, Directeur du Centre du Patrimoine mondial de l'UNESCO qui a accepté mon invitation de visiter les lieux qui, d'après lui, avaient le plus de potentiel d'être retenu dans un avenir proche compte tenu des critères exigés par l'UNESCO. Voici un rappel de ceux-ci :

    - représentation du génie créateur humain;
    - témoignage d'un échange d'influences sur le développement de l'architecture;
    - témoignage unique sur une tradition culturelle;
    - offrir un exemple de construction significative d'une période;
    - être directement lié à des événements, traditions, croyances ayant une signification universelle;
    - représenter des phénomènes naturels remarquables;
    - répondre aux conditions d'authenticité et/ou d'intégrité et doit bénéficier d'un système de protection et de gestion adapté;
    - comparaison avec des biens similaires de par le monde;
    - plan de gestion.

    Cette candidature sera donc déposée fin janvier auprès du Centre du patrimoine mondial de l'Unesco par notre Ambassadeur auprès de cette institution internationale. Elle sera ensuite transmise aux organisations consultatives pour examen et ce n'est qu'en juillet 2010 qu'une fois évaluée que le Comité intergouvernemental du patrimoine mondial prendra une décision finale.

    Quant aux citadelles mosanes et celle de Namur en particulier, il convient tout d'abord de vous rappeler que la Citadelle de Namur avait été envisagée dans un dossier regroupant les sites fortifiés par Vauban. Ce projet se voulait un écho au dossier français relatif aux réalisations de cet ingénieur de génie. Toutefois, après avoir pris connaissance des exemples français, de leur haute qualité et en se fondant sur les conclusions d'un expert belge de l'œuvre de Vauban qui avait été associé à l'élaboration de la candidature française, il est apparu que les sites wallons où Vauban était intervenu ne remplissaient pas les critères d'authenticité, d'intégrité et de représentativité suffisants.

    Une nouvelle orientation du dossier est donc apparue en prenant le fleuve comme fil conducteur. Divers arguments de type topographique, paysager, historique, technique et architectural ont amené à cette proposition conjointe des trois citadelles mosanes.

    Actuellement, ce dossier n'était, ni d'après l'administration du Patrimoine, ni d'après les responsables de l'UNESCO d'ailleurs suffisamment argumenté pour être intégré dans la présente proposition. Il convient donc que les autorités communales peaufinent leur dossier.

    A cet égard, la Région pourrait prochainement leur apporter une aide ainsi qu'aux sites déjà reconnus ou inscrits sur la liste indicative. En effet, il est prévu de déposer prochainement sur la table du Gouvernement une modification de l'arrêté relatif au subventionnement des travaux de conservation des monuments classés, et ce, en vue de financer les plans de gestion de ces sites exceptionnels.

    Enfin pour conclure, il importe de rappeler que rien n'empêche toute association, ville ou commune de déposer une demande d'aide dans le cadre des aides à la promotion de l'emploi visant à épauler, enrichir ou coordonner toutes actions liées à la reconnaissance d'un bien sur la liste du patrimoine mondial.