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Etat d'avancement de la pisciculture d'Erezée.

  • Session : 2008-2009
  • Année : 2008
  • N° : 96 (2008-2009) 1

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  • Question écrite du 25/11/2008
    • de CASSART-MAILLEUX Caroline
    • à LUTGEN Benoit, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme

    J'ai déjà interrogé Monsieur le Ministre sur la situation de la pisciculture d'Erezée. Je me permets, aujourd'hui, de revenir sur le sujet afin de connaître l'état d'avancement de ce projet.

    Dans le cadre du projet Meuse Saumon 2000, une des actions principales des chercheurs était d'inventorier les entraves à la remontées des poissons migrateurs. Le constat de ces entraves devait conduire à la construction de passes à poissons, parallèlement aux barrages, afin de permettre aux poissons migrateurs de réinvestir la Meuse.

    Quels sont les constats posés par cette étude sur l'ensemble du territoire wallon ? Des mesures ont-elles été prises suite à ces constats ? Si tel est le cas, Monsieur le Ministre peut-il développer ?

    Lors d'une précédente intervention (question écrite 403), Monsieur le Ministre a annoncé qu'une passe à poissons était en phase de réalisation sur le barrage des Grosses-Battes sur l'Ourthe étant donné que c'est dans ce sous bassin que le saumon venait traditionnellement se reproduire.

    Qu'en est-il exactement ? cette passe est-elle opérationnelle ?

    Monsieur le Ministre a également précisé que la finalisation des travaux de la pisciculture d'Erezée était programmée pour la fin de cette année

    Cette échéance sera-t-elle respectée ? La pisciculture sera-t-elle enfin opérationnelle ?

    J'attire également l'attention de Monsieur le Ministre sur l'absence totale de mise à jour du site Internet …

    Je me permets également de revenir sur le budget alloué à cette réalisation. Au 13 mars de cette année, 6.753.000 euros ont été octroyés par la Région wallonne dans le cadre de la réalisation de cette pisciculture. A cette somme, il est nécessaire d'ajouter 1.000.000 d'euros pour la réalisation d'un espace didactique (espace encore à réaliser). Sans compter que la charge financière annuelle, concernant la gestion, est estimée à +/- 250.000 euros … Bref un coût total à ce jour de près de 8.000.000 d'euros !

    Monsieur le Ministre a déjà fait référence, afin de minimiser l'ampleur des investissements, à la salmoniculture de Chanteuge en France dont le coût total s'est élevé, quant à lui, à 5.400.000 euros. Bref, la pisciculture d'Erezée présente un coût supérieur de 50 % du montant français. Et lorsque l'on sait que la salmoniculture française est concrètement plus importante que la réalisation de la Région Wallonne, je me laisse aller à penser que ce dossier s'avère être un gouffre financier considérable …

    J'aurais souhaité entendre Monsieur le Ministre sur ce point. Je sais qu'il a hérité de ce projet mais n'était-il pas opportun de mettre sa législature à profit afin de mettre un terme à ces dépenses inconsidérées ? Y a-t-il une explication à cette enveloppe relativement excessive ?

    Dernier point, Monsieur le Ministre a également émis le souhait de confier la gestion de la salmoniculture à une asbl regroupant les acteurs du projet saumon 2000.

    Cette asbl a-t-elle été créée ? Si tel est le cas, quelles sont ses missions ? Celles-ci trouvent-elles un écho sur le terrain ?

    Depuis le nombre d'années que ce projet est lancé, l'utilisation de la notion de délai raisonnable n'a plus lieu d'être. Bien que tout à fait louable, le projet de réintroduction du saumon dans nos eaux wallonnes semble bel avoir pris l'eau !
  • Réponse du 20/01/2009
    • de LUTGEN Benoît

    Dès mon entrée en fonction, dans le cadre du projet international "Saumon 2000" et en vue d'assurer la réhabilitation de ce poisson dans nos rivières, j’ai mis tout en œuvre et débloqué les budgets nécessaires pour parachever la salmoniculture à Erezée sur l'Aisne.

    Le projet "Meuse Saumon 2000" vise principalement la restauration des poissons migrateurs dans le bassin de la Meuse. Il s'agit d'un projet de restauration de la biodiversité aquatique qui s'inscrit nécessairement sur le long terme. C'est sur le même terme qu'il faudra logiquement en évaluer le résultat et l'efficacité.

    Plusieurs milliers d'obstacles à la remontée des poissons ont été identifiés dans le seul bassin hydrographique wallon de la Meuse, ce qui montre l'ampleur du travail à réaliser pour permettre la migration et les déplacements normaux des espèces piscicoles dans leur milieu. Des priorités sont donc nécessaires.

    Mes priorités sont les suivantes :

    1° lever les obstacles en partant de l'aval vers l'amont de la Meuse ;
    2° ouvrir en priorité la voie de l'Ourthe ;
    3° se doter d'une salmoniculture de référence pour repeupler nos rivières en juvéniles de saumon de l’Atlantique.

    Ces priorités se sont traduites par :

    - la construction des passes à poissons modernes à Lixhe, Monsin et Ivoz-Ramet (notamment) ;
    - la construction, en cours actuellement, d'une passe à poissons moderne sur le barrage des Grosses-Battes sur l'Ourthe, dont les travaux devraient être terminés au printemps 2009 ;
    - la construction de la salmoniculture d'Erezée, dont je confirme la fin des travaux en fin d’année 2008.

    Voici pour la cohérence et l'état d’avancement de la démarche.

    Le site Internet « http://environnement.wallonie.be/cgi/dgrne/plateforme_dgrne/ generateur/Sites/Modules_ntl/visiteur/saumon/index.cfm sera actualisé par l’administration dès que possible.

    L’addition que l'honorable Membre propose pour la réalisation de l'espace didactique est discutable s’il s'agit de comparer, comme vous le faites, les coûts avec ceux de la salmoniculture de Chanteuge en France. En effet, si l’on veut une juste comparaison, le coût de la salmoniculture de Chanteuge (5.400.000 euros) n’inclut pas le coût du Musée du Saumon situé sur une autre implantation.

    Ma première idée de confier la gestion de la salmoniculture à une asbl regroupant les acteurs du projet Saumon 2000 n'a pas pu se concrétiser, les institutions universitaires impliquées dans le projet ne souhaitant pas s'y engager. De même, l’investisseur privé ne s’est pas montré intéressé par une exploitation économique de la partie pisciculture.

    Par conséquent, de manière transitoire, le Service de la pêche de l'administration va gérer la pisciculture d’Erezée.

    La réception provisoire des installations à Erezée aura lieu fin du mois de janvier 2009.

    D’une manière générale, les piscicultures domaniales sont conçues dans un rôle de Conservatoire des souches indigènes de salmonidés afin de fournir du matériel génétique sous forme d’œufs et d’alevins à nos pisciculteurs à charge pour eux d’en assurer la production.

    Pour la partie touristique du projet par contre, il entre clairement dans mes intentions de créer un partenariat avec le privé, la province et les communes avoisinantes.