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ASBL Passe-Muraille - Sensibilisation.

  • Session : 2008-2009
  • Année : 2008
  • N° : 28 (2008-2009) 1

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  • Question écrite du 04/12/2008
    • de BERTOUILLE Chantal
    • à DONFUT Didier, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des chances

    Soutenue par l’AWIPH et la Région wallonne, l’ASBL Passe-Muraille célébrait ce 28 novembre son 10ème anniversaire. En 10 ans, l’ASBL Passe-Muraille n’a eu de cesse que de tenter de modifier les regards sur le handicap, à permettre l’accessibilité tant architecturale que relationnelle envers la personne handicapée. Celle-ci a mené de très nombreuses actions, notamment à destination des responsables et professionnels, en matière d’aménagement des lieux publics.

    Régulièrement, nous sommes cependant encore interpellés par l’inaccessibilité de certains services ou encore par l’inadéquation de certains aménagements réalisés par le public ou le privé. Il n’est pas rare que des services à la population soient installés dans de vieux bâtiments aux couloirs étroits, comprenant de nombreux escaliers et dont le guichet est inaccessible aux personnes en fauteuil roulant. Le privé n’est également pas toujours à l’abri de certaines aberrations. Ainsi, l’accès à une salle de cinéma ne sera rendu possible que grâce à l’aide de certains spectateurs ou en empruntant, comme de vulgaires marchandises, un monte-charge situé à l’abri des regards.

    Heureusement, ces situations, qui étaient encore trop nombreuses il y a 10 ans, ont tendance à disparaître progressivement.

    Quel bilan Monsieur le Ministre tire-t-il de l’évolution de l’accessibilité des personnes handicapées en Région wallonne ? Ou, selon Monsieur le Ministre, des efforts sont-ils encore à faire ? Des infractions sont-elles régulièrement dénoncées auprès de Monsieur le Ministre ? Quelles sont les sanctions adoptées, éventuellement en concertation avec les autres membres du Gouvernement ?
  • Réponse du 18/12/2008
    • de DONFUT Didier

    L'accessibilité des bâtiments publics, accessibles au public ou à usage collectif par les personnes à mobilité réduite, est garantie par les articles 414 et 415 du CWATUP (Code wallon de l'aménagement du territoire, de l'urbanisme et du patrimoine).

    Les modalités de mise en œuvre de ces articles se retrouvent au travers des dispositions des arrêtés du Gouvernement wallon des 20 mai 1999 et 25 janvier 2001 consacrés respectivement à la nomenclature des types de bâtiments concernés et aux normes davantage techniques permettant d'assurer la meilleure accessibilité possible.

    Qu'il me soit permis d'attirer l'attention de l'honorable Membre sur le fait qu'aucune administration relevant de mes compétences n'exerce de compétence directe en matière d'urbanisme ou d'aménagement du territoire.

    Soucieuse toutefois, des problèmes rencontrés au quotidien par les personnes à mobilité réduite, l'AWIPH, au même titre que l'ASBL Passe Muraille, et en collaboration sur certains plans avec cette dernière, développe depuis maintenant de nombreuses années, des actions de sensibilisation au handicap et à la différence.

    Les représentations sociales du handicap sont encore trop souvent négatives et agissent comme un frein à l'intégration sociale et professionnelle des personnes handicapées. Face à ce constat, il est impératif de travailler activement aux changements de ces stéréotypes.

    Travailler, communiquer, circuler, accéder à la culture et aux loisirs, en d'autres termes, mener une vie sociale au même titre que tout citoyen, est un droit de la personne handicapée. Veiller à son respect est un défi majeur pour les pouvoirs publics et la société.

    Voilà pourquoi l'Agence wallonne pour l'intégration des personnes handicapées propose des actions de sensibilisation au handicap à tout public d'adultes qui en fait la demande.

    Les premières actions ont été mises en place dans le cadre du premier contrat de gestion de l'AWIPH et grâce au soutien financier du Fonds social européen. En 1999, ont ainsi été initiées des journées de sensibilisation des fonctionnaires et des élus communaux. Ces interlocuteurs de premier plan des personnes handicapées avaient, au travers de ce programme, la possibilité de se former à certaines matières comme celle liée au CWATUP. Ces actions ont d'ailleurs été menées, à l'époque, en collaboration étroite avec la Direction générale des Pouvoirs locaux qui déléguait un collaborateur afin de donner, aux participants de ces sessions, des explications précises sur les aménagements à mettre en œuvre pour une meilleure accessibilité architecturale.

    Aujourd'hui, les demandes du terrain sont plus précises encore et les modules sont davantage conçus « à la carte» et dès lors déclinés sous forme variable selon les organismes qui en font la demande.

    Ainsi, une boîte à outils pédagogiques regroupe une série d'ateliers qui permettent d'avancer dans le processus formatif. Un canevas de base de l'animation en matinée est proposé à l'identique pour tous les publics. L'après-midi est plus didactique et concerne des matières ciblées par rapport aux besoins.

    Deux types de module sont proposés: un module de base et un module de perfectionnement qui visent à sensibiliser au handicap en déconstruisant les stéréotypes et à donner des outils de réflexion et supports didactiques qui contribuent à une meilleure prise en compte des besoins et spécificités des personnes présentant un handicap. Ces modules permettent en outre aux participants d'acquérir ou de compléter des connaissances spécifiques en matière de communication, d'accueil et d'orientation des personnes handicapées.

    Les méthodes utilisées pour atteindre ces objectifs sont l'apport d'informations théoriques, la dynamique de groupe (échanges & paroles), le retour sur des expériences personnelles et professionnelles, des travaux de synthèse en sous-groupes, des jeux de rôles, des études de cas, des visites sur le terrain, etc.

    Des partenaires sont invités à intervenir durant ces modules en vue d'apporter leur expertise. Le choix des partenaires se fait en fonction de leur spécificité. Il s'agira d'associations de personnes handicapées, comme Passe Muraille par exemple, et de services agréés.

    Grâce aux programmes du Fonds social européen «convergences» et « compétitivités » et dans le cadre également du deuxième contrat de gestion de l'AWIPH, ces sensibilisations prennent aujourd'hui un nouvel élan.

    J'invite l'honorable Membre à se rendre sur le site de l'AWIPH (www.awiph.be) afin d'en savoir plus sur ces actions de sensibilisation.

    Je partage l'avis de l'honorable Membre sur la persistance des problèmes liés à l'accessibilité des bâtiments publics. Pour tenter d'insuffler une nouvelle dynamique plus inclusive, différentes instances d'avis ont été initiées telles le Collectif accessibilité Wallonie-Bruxelles (CAWaB) au sein duquel se retrouvent 21 associations dont l'asbl « Passe-Muraille ». Ce collectif est de plus en plus sollicité par différentes administrations publiques, sociétés privées ou professionnels de la construction.

    Le CAWaB est un lieu de débat, de réflexions, d'échange d'informations relatives à la mobilité et à l'accessibilité des personnes à mobilité réduite. Il peut donner son avis ou être sollicité pour des textes légaux, des normes, des pratiques en faveur de la mobilité et de l'accessibilité des personnes à mobilité réduite.

    Je veux voir dans toutes ces démarches un signe tangible d'une meilleure prise de conscience de la problématique.